Pas très chaud au départ (les critiques désabusées), voilà un film qui décolle comme une fusée. J'ai adoré.
Rarement vu plus linéaire, sans failles ni temps morts, un petit bijou de progression parfaitement assurée.
Jusqu'à la fin, on en redemande. Enormément de charisme dans les personnages, une explosion permanente (couleurs, shoot'em Up assourdissant,.. et sans fin) rien ne nous est refusé. En plus, l'histoire est savamment ficelée, bien articulée sur la psychologie du personnage. On ne déboule pas dans un défoulement aveugle, un prétexte de défouloir trop commun. Tout s'installe lentement, intelligemment. C'est l'environnement qui est stupide, contrariant, perturbant pour ce prof presque hors norme tant il installe un courant de sympathie tout autours de lui. Et sur ce point : le film est excellent de paradoxe permanent. C'est ce qui le rend déjà si exceptionnel. Somme toute un personnage agréable, et finalement prisonnier de son passé. On lui accorde d'office le bon dieu sans confessions. On compatie presque autant pour les victimes que pour celui qui essaye désespérément de s'affranchir de ses précédents parcours assez chaotiques. Lui qui tente résolument de s'acheter une conduite modèle. Mais le Mal ne le quitte pas des yeux (2 bestioles). Va-t-il y parvenir ?
question, hé hé
Une belle démonstration à improviser en permanence des plans de secours (..), pour parer à ces esprits trop perspicaces, ceux-là même qui découvrent les trous de son passé. Ouhai quoi : des vieux meurtres qui traînaient par ci par là (parents, copains, profs déjà, un protal qui passait par là, etc..). Des broutilles quoi. Le passé, c'est la passé. Faut être tolérant et l'oublier un peu. Pardonner, c'est aussi une qualité. Que des jaloux ! Des vilains esprits, je vous dit!! Non, je n'ai pas vu dans ce film un massacre classique. On n'en est très loin. C'est un festival pour un esprit brillant (cet enseignant doué), une maîtrise appréciable de sa capacité à colmater tout se qui part légèrement en sucette autours de lui, ce qui pourrait le faire trébucher, le démasquer et pourrait se terminer tragiquement alors. Ne pas se trahir ou être trahit, c'est une belle volonté de protéger les autres. Et encore un paradoxe donc. Une belle démonstration du talent de l'histoire. Et je le dit aussi pour Mike. Rien de comparable dans le genre (forme différente et originale) car tout est unique, bien dosé, pour un résultat plutôt plaisant. D'autant que bien des choix sont ici bien amenés, tel le face à face flèches-fusil, l'ambiance ballons colorés sympathique, le huit-clos préservé de l'extérieur et des interférences nuisibles au scénario. Aussi et toujours appréciable : les dérives sexuelles des participants déjà bien auparavant, le pseudo-Colombo antipathique à souhait qui tente de propager ses soupçons (quel plaisir de le voir enfin sacrifié, ce glavioteux), un casting très soigné, des retraits de personnes ou animaux bien amenées (au fuel, en arbre électrique, en vol libre allégé car sans culotte, cela dans un souci de perfection et soin du détail) etc.. Autant de compléments qui viennent parfaitement construire la ligne du film basée sur l'Ecriture Sainte du Mal, son expression forcément très ambigüe. Et bien sûr, totalement contradictoire, on s'en doute bien. Ceci dans un quotidien parfaitement banal. Apparemment bien sûr, et pourtant 'IL' est là, et ce n'est pas du personnage dont je parle !! Non, notre personnage est un tueur qui s'acharne pourtant à éviter de tuer. Finalement, c'est lui la victime. Victime persécutée qui tente par tous les moyens d'installer le Bien, y parvient presque. Mieux que quiconque même. Enfin surtout, si on lui fichait un peu la paix, s'il n'était pas poursuivi et surveillé par ce fameux Malin. Le titre est Lesson of "THE" Evil. On parle bien d'un symbole. Pas d'une tendance, un quelconque travers ou un défaut récurant chez chacun à pratiquer le mal. La nuance est importante. C'est la base du film.