The Profane Exhibit (2013) est une anthologie horrifique composée de 10 courts-métrages. Présentée au BIFFF en avant-première mondiale en 2014 (dans une version inachevée et pour cause, certains segments n’étaient pas encore écrits, tournés ou étalonnés), il faudra attendre 2022 pour que la version définitive voit enfin le jour.
Comme toujours avec les anthologies, les films sont rarement du même niveau, certains parviennent à tirer leur épingle du jeu et à marquer la rétine, d’autres par contre, s’avèrent parfaitement futiles. Le film est composé de "Mother May I" d’Anthony DiBlasi, "Hell chef" de Yoshihiro Nishimura, "Basement" d’Uwe Boll, "Bridge" de Ruggero Deodato, "Tophet Quorum" de Sergio Stivaletti, "Goodwife" de Ryan Nocholson, "Mors in Tabula" de Marian Dora, "Sins of the father" de Nacho Vigalondo, "Manna" de Todd Schneider et enfin, "Amuse-bouche" de Jeremy Kasten, qui sert de liant, de fil conducteur entre les films.
On retiendra notamment "Basement" avec Clint Howard (Ice Cream Man - 1995), "Tophet Quorum" avec cette histoire de monstres et de sacrifices, "Goodwife" qui nous surprendra jusqu’au bout, "Mors in Tabula" (il s’agit ici d’une toute autre version que celle prévue initialement et qui dévoilait des images chirurgicales, par crainte de poursuites, le film a été retiré de l’anthologie pour être remplacé par un tout autre film dont le titre est resté identique), "Sins of the father" qui déjoue tout ce à quoi on aurait pu s‘attendre, "Manna" pour ce délire BDSM-gastronomique et enfin, "Amuse-bouche" dont le montage inversé s’apprécie jusqu’à dernière minute.
Parmi les déceptions, on retiendra "Bridge" qui s’avère clairement inutile, pour ne pas dire bâclé. C’est d’autant plus frustrant quand le réalisateur n’est autre que Ruggero Deodato (Cannibal Holocaust - 1980).
Cette anthologie est loin d’être parfaite malgré quelques belles surprises. On regrettera amèrement de constater que la plupart des segments sont d’une durée très variable, de quelques minutes à une bonne dizaine de minute. Certains segments (plusieurs mêmes !) s’arrêtent de façon abrupte comme si le tournage n’avait pas été achevé (c’est d’autant plus frustrant quand il s’agit de films réussis dont on aurait aimé connaître la suite). Mais cela n’empêche pas le film d’être une sacrée découverte, qui regorge de pépites toutes plus crades et dérangeantes les unes que les autres.
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