Lady Dragon appartient à ces petites série B d’action martiale comme les années 80-90 ont en vu tant. Ce n’est pas la pire, mais pas la meilleure non plus.
En tête d’affiche, Cynthia Rothrock. Star de l’action fauchée, la plupart du temps bas de gamme, elle a le mérite de ne pas jouer comme une savatte, et de livrer une prestation physique et charismatique. C’est clair que des femmes actrices martiales il n’y en a pas des masses à l’écran, cela donne evidemment un charme particulier aux films de Rothrock. A ses cotés Richard Norton. Acteur pas terrible, il assure coté action, et c’est déjà bien. C’est surtout ce qu’on lui demande après tout. Ginty, peut-être le meilleur acteur du lot a malheureusement un rôle secondaire.
Pour le reste il n’y a pas de quoi faire un bien long commentaire. C’est du basique, comme on peut s’y attendre. Le scénario est à l’image du titre : linéaire et sans surprise. Il s’agit d’une histoire de vengeance comme il en existe dix mille. Il y a de gros clichés qui tâchent (le coup du grand père semblant tout droit sorti d’un Ninja Kid !), et une fluidité discutable. A vrai dire on ne regarde pas Lady Dragon en attendant beaucoup de ce point de vue. C’est rythmé, assez nerveux, assez consistant aussi avec un métrage qui rentre vite dans l’action, et se termine dans un bouquet final témoignant d’une gradation correcte. L’ensemble a quand même le mérite d’éviter d’être une succession pure et simple de combats, et il arrive parfois à se poser un peu.
Visuellement, Lady Dragon est inégal. Il y a de bonnes choses. Une photographie pas vilaine, avec parfois de jolis effets de lumières, et quelques paysages magnifiques (le levé de soleil rose sur la campagne indonésienne par exemple) qui mettent dans l’ambiance. Par contre la mise en scène n’est pas terrible. Le pire est le passage montrant l’assassinat du mari de Rothrock (un plantage monumental). Néanmoins les scènes d’action sont un peu gâchées aussi, avec par exemple le coup de pied répété 36 fois sous des angles différents ca devient vite très gavant. On a l’impression d’un film de baston indien, spécialiste dans le genre. C’est dommage de ne pas se contenter d’un combat filmé avec sobriété et efficacité, éventuellement persillé de quelques ralentis bien placés. C’est d’autant plus regrettable que le duo Norton-Rothrock assure clairement. Leur combat à la fin notamment est long, et on sent la maitrise des acteurs (ils peinent juste un peu à traduire la douleur lorsqu’ils se font laminés !). J’imagine ce qu’un bon réalisateur aurait pu tirer de leurs prestations ! Je note une bonne musique, qui a une présence efficace (elle est quand même bien typée de l’époque).
Lady Dragon n’est pas un film désagréable, et je mets la moyenne, en tenant compte cependant du faible budget et du fait que le métrage à déjà plus de 20 ans. Un point est vraiment dommage, c’est qu’avec des artistes martiaux qui déménagent, et en particulier Rothrock qui a un palmarès vraiment impressionnant, le réalisateur a été incapable de tirer davantage qu’une série B très basique. Plus de précision, plus de nervosité, aurait sans doute pu faire de cette histoire de vengeance sans relief, un film d’action musclé et efficace, digne de figurer dans le haut du panier des films de baston.