"Gold" (le même mot en anglais et en allemand, mais rimant avec "colt" dans la langue de Goethe)... D'or, on ne verra que 2 (grosses) pépites montrées à l'occasion par le chef d'expédition, Laser, pour remonter le moral de ses (maigres) troupes, recrutées par petite annonce. Ils étaient 7 petits Allemands (dont 1 en fait sujet de l'empire austro-hongrois, le factotum, Böhmer), dont un couple (les cuisiniers, d'ailleurs du "métier" puisqu'ils ont vendu leur restaurant pour tenter l'aventure), deux autres hommes seuls (outre Laser et Böhmer), un père de famille désespéré de ne pouvoir offrir mieux à son épouse et à ses 4 enfants souffreteux qu'un entresol humide et sombre à New York, Rossmann, et un pisse-copie en quête de gloire journalistique autant que de pactole, Müller, et enfin l'intrigante Emilie Meyer, qui a quitté Chicago, un emploi de bonne et un mari éphémère, sans regrets. 1898. C'est la ruée vers l'or, direction le Klondike, dans le Yukon canadien. Les 7 immigrés, à peine Américains, se lancent dans un périple de 1.500 kms, à travers une nature où vivent encore les seuls Indiens, à quelques très rares bourgades près, reliées par aucune route en suivant l'itinéraire choisi par Laser. Ils quittent la scène les uns après les autres : 1, puis 2, puis 1, et encore 1. N'en restent plus que 2. Je vous laisse découvrir lesquels.... "Road movie" sans voiture, pour une carriole (bientôt abandonnée) et quelques chevaux. C'est l'été, mais la neige est déjà présente vers la fin, et les péripéties, pour ne pas être spectaculaires (à un règlement de comptes près) ou romantiques (à une romance ébauchée près) comme dans un western classique, sont ravageuses. Chronique réaliste (le scénario s'inspire de témoignages de l'époque), âpre et austère, très luthérienne quelque part. Normal pour un film allemand (7ème réalisation de Thomas Arslan - je ne connais pour ma part aucune des 6 premières), en allemand (sauf courts passages en situation en anglais, bien sûr), avec une distribution allemande (remarquable en général) dominée par Nina Hoss, vue dans "Barbara" en 2012. Le seul bémol pour moi venant de la musique, à laquelle je n'ai pas du tout adhéré. A découvrir.