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Fêtons le cinéma
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2,0
Publiée le 1 février 2020
Il n’y a pas de regard d’enfant dans Cours sans te retourner, seulement le point de vue omniscient du réalisateur soucieux de tirer les larmes et de construire par les sévices successifs son Christ à lui : la qualité esthétique de certains plans détonne avec l’horreur des tourments endurés, sans que cette poétisation soudaine du réel ne soit provoquée par la perception du petit Jurek. La construction en flashbacks avec redoublement de certaines scènes produit une impression d’artificialité qui va crescendo jusqu’à la nausée, et le film s’obstine à prendre le spectateur par la main – ou en otage, selon la perspective choisie –, l’empêchant ainsi de s’égarer à son tour dans ces marécages tantôt boueux tantôt verglacés et dans lesquels il faut pourtant bien se cacher, échapper aux chiens et aux balles. Quelques réussites locales sauvent le long-métrage, à commencer par la répétition fatale d’un même procédé de mise à l’écart du petit Juif en exigeant de lui qu’il baisse son pantalon. Ce rituel dégradant scande l’épopée malheureuse de notre héros et trouve là une passerelle intéressante entre le jeu d’enfants – comme uriner le plus loin possible, divertissement présent en milieu de film – et le signe d’une haine profonde et aveugle de la part des bourreaux. Trop démonstratif pour convaincre, Cours sans te retourner ne fait rien ressentir, ou alors si peu, et se contente d’enchaîner les séquences sans soigner les transitions, sans placer sa caméra au service de l’errance et de la traque, sans oser épouser et éprouver la focalisation de l’enfant plongé malgré lui dans le chaos, comme le faisait si bien Le Garçon au pyjama rayé.
Pour échapper à l'enfer du ghetto de Varsovie, Srulik, un garçon de huit ans, est contraint de se réfugier dans les bois, puis de partir dans la campagne polonaise où il ira de ferme en ferme quémander du travail, se heurtant aux égoïsmes des uns et aux pires lâchetés des autres. Un seul mot d'ordre édicté par son père à l'enfant : accepter de travestir son nom, mais ne jamais oublier qu'il est juif. Le film de Pepe Danquart nous conduit ainsi à découvrir l'horreur de la Shoah vue à travers le regard de Srulik devenu Jurek par la force des choses. Le but du réalisateur étant de proposer une vision des persécutions nazies destinée à un public d'enfants comme à un public adulte. Certes l'écueil est de sombrer dans le film d'aventures doublé d'un mélodrame, sorte de "Sans famille" qui suscitera inévitablement l'émotion et fera couler les larmes. Et l'on peut de fait interpréter ce film sous cet angle et en saisir ainsi les limites. D'autant que la musique exerce des ravages : si on peut être sensible à la technicité de Stéphane Moucha, on regrettera toutefois la dimension quelque peu racoleuse d'une musique symphonique qui se fait souvent envahissante. Toutefois le film doit se lire comme un hommage à Yoram Friedman, l'homme qui a vécu cette invraisemblable histoire dont s'est d'abord inspiré l'écrivain Uri Orlev qui l'a adaptée pour en faire un roman appelé à devenir un best-seller. Et l'on découvre non sans émotion dans les dernières images le visage de cet homme dont on a suivi l'itinéraire tout au long du film. Un film sur un destin par conséquent, un film sur la solitude d'un enfant abandonné de tous, un film sur la Shoah, un film enfin sur la nature humaine qui peut offrir le meilleur comme le pire et peut, sous le joug de la peur, transformer de "braves gens" en complices du diable.
Ce biopic revient sur la courageuse aventure de notre pote Yoram Fridman, rescapé de la Seconde Guerre Mondiale. Même si la réalisation tente dans un premier temps de briser linéarité de l’histoire en faisant intervenir des rémanences du passé, elle redevient rapidement très classique. On accompagne alors l’attachant Jurek dans sa fuite et, aspect plus intéressant, dans sa remise en question de sa religion. Cours sans te retourner parvient aussi à retranscrire avec une belle justesse ses rencontres, ses rares bouffées d’oxygène toujours éphémères rythmant un parcours mouvementé. Un film qui ne se démarque pas vraiment mais qui constitue toutefois un bel hommage mérité pour cet homme.
Voici un film didactique, qui nous montre l'horreur et la folie du nazisme à hauteur de vue d'un enfant. Je n'ai cessé de penser à Bruno Bettelheim et à Boris Cyrulnik tout au long du trajet de ce jeune garçon, qui affronte le froid, la faim, la peur, la trahison et lorsqu'il est sur le point d'abandonner, de périr, ce sont les mots du père et la promesse faite de vivre, qui lui permettent de survivre. C'est bien de voir l'énergie déployée par les soldats allemands pour rattraper un enfant juif. On mesure l'étendue de la déraison des discours, qui prônent la haine de l'autre. Il faut savoir toujours et encore que cela a eu lieu pour ne pas recommencer. Reste à savoir ce qui de cette histoire compte dans la politique aujourd'hui menée en Israël, puisque c'est là-bas que le film s'achève... Ce que montre aussi le film, c'est que l'on peut faire aussi des rencontres fructueuses chez d'autres "pas pareils", qu'en somme on peut vivre pas qu'entre soi. Ce pourrait être une belle leçon de l'histoire.
Vouloir montrer à quel point les populations juives d’Europe de l’est ont pu souffrir sous l’occupation nazie est un sujet déjà vu et revu au cinéma. En adaptant les mémoires d’un vieil israélien ayant fui le ghetto de Varsovie et survécu, pendant deux années, en se cachant dans les bois, Cours sans te retourner essaie de nous attendrir avec le parcours tragique d’un jeune orphelin livré à lui-même. Mais, avec son scénario cyclique, qui ne fait que se faire suivre des événements qui, qu’ils soient anecdotiques (spoiler: un chien qui se fait tuer ) ou véritablement fatals (spoiler: un bras amputé ), sont tous invariablement chargé de la même charge mélodramatique et inlassablement appuyés par les mêmes procédés de mise en scène tire-larme. A défaut de réelle intrigue, sinon une course contre la mort, le film ne repose que sur le jeu des deux jumeaux qui se partage le rôle de ce jeune fugitif, mais son interprétation larmoyante prend complètement le dessus sur sa malice et son instinct de survie. Estampillée « histoire vraie », cette surenchère lourdaude de pathos inopérant devient rapidement prévisible, puis terriblement lassante, et finit même par s’avérer moralement douteuse.
Un jeune acteur prometteur et quelques scènes intéressantes ne font pas ressortir cet énième film sur la Shoah du lot. On s'attache tout de même à son intelligence et sa débrouillardise qui lui permettent d'obtenir l'aide de nombreux inconnus. On a beau être perdu dans la campagne polonaise, il ne faisait pas bon pour un enfant d'être seul et circonsis...
Magnifique ! Tres beau film a voir. Grâce a qq polonais, des Justes, l'enfant a pu survivre à l'horreur de la guerre et des allemands qui se sont comportés comme des sauvages. Il en sort victorieux.
Les films sur la Seconde Guerre Mondiale sont nombreux et seule une petite partie d'entre eux parle de la Shoah et particulièrement de ceux qui par chance autant que par courage ont réussi à survivre à la barbarie nazie et aux bassesses de ceux qui ont collaboré avec eux. Ce film présente précisément le cas de la survie durant presque trois ans d'un enfant d'une douzaine d'années dans la campagne polonaise, de survie dans la forêt en refuge dans des fermes en échange de gîte et couvert contre travail on suit l'aventure à peine croyable de ce jeune garçon. Le film est souvent poignant et assez intéressant, même s'il est traversé parfois par quelques coups de mou notamment dans sa première partie. Mais la puissance tragique de ce destin est suffisante pour nous tenir en haleine. Le couple de jeunes acteurs qui incarne Srulik/Jurek sont assez convaincants même si l'on sent que c'est leur premier rôle. Les paysages de la Pologne, assez peu connu dans nos contrées, sont magnifiques et, bien qu'en Europe, assurent un dépaysement total. Un drame touchant et une ode à la vie malgré les coups durs. À voir absolument y compris (et c'est un autre point positif du film) avec les enfants.
Beau mélo que ce Cours sans te retourner qui évoque sans détour la survie d’un gamin juif dans la Pologne occupée par les nazis dans les années 40. Le film suit le périple fait de douleur d’un jeune garçon à qui il arrive un nombre incalculable de malheurs. Le tout est inspiré de l’histoire vraie d’Uri Orlev. Le réalisateur Pepe Danquart n’hésite pas à utiliser les ficelles traditionnelles du mélo, mais le sujet se suffit à lui-même et provoque de toute façon des réactions épidermiques face au racisme de certains. Les acteurs sont tous excellents et la réalisation est certes classique, mais efficace et dotée d’une superbe photographie. Bref, une œuvre puissante qui satisfera les amateurs d’émotions fortes et irritera sans doute ceux qui recherchent un peu plus de nuances.
Une histoire de survie poignante à défaut d’être très subtile. Le contexte historique n’est pas le sujet du film mais plutôt une façon de créer l’environnement hostile du récit et d’ajouter aux épreuves traversées par un jeune héros malmené.
Le sujet de la persécution des juifs en Pologne pendant la seconde guerre mondiale est abordé ici sous la perspective d'un enfant. Le film est beaucoup moins dur que d'autres sur ce sujet, puisqu'on est en dehors des camps et des ghettos. Il raconte juste l'histoire d'un enfant qui cherche à survivre, qui ne peut se passer de l'aide des adultes et qui par la force des choses est confronté aux meilleurs comme aux pires des êtres humains. C'est un bon film, émouvant , mais qui manque peut-être un peu de force par rapport au sujet abordé.
Une pure merveille d'intensité. Film poignant, déchirant, extrêmement bien réalisé. Pas une seconde l'attention ne retombe, on est happé par le sort de ce petit garçon si courageux. L'instinct de survie poussé à son paroxysme est fantastiquement bien décrit. Les acteurs jumeaux sont remarquables et particulièrement bien dirigés par le réalisateur. On en ressort bouleversé. A voir absolument.
4 561 abonnés
18 103 critiques
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3,0
Publiée le 30 décembre 2020
Le petit garçon qui joue le personnage principal n'avait pas besoin de jouer autant. Le scénario a vraiment été écrit intelligemment d'une manière où le fait d'être présent était suffisant dans la plupart des situations pour le voir dans son rôle. Pourtant il n'était pas mauvais du tout. Au fond tous les personnages secondaires rendent ce film intéressant les officiers nazis, ceux qui aident le garçon surtout la femme qui vit seule dans la maison et les médecins. Bien sûr le fait que l'enfant soit juif donne une grande importance au film mais on n'a jamais eu l'impression que c'était le point clé. Les scènes dans lesquelles le garçon interagit avec différents personnages mettent rarement l'accent sur ce point ce qui les rend si intéressantes. Dans l'ensemble je recommande Cours sans te retourner. Il met en scène certains des acteurs polonais les plus connus en ce moment et peut-être que cela peut être une plateforme pour un ou deux d'entre eux d'avoir une plus grande carrière dans les films européens en dehors de leur pays. Nous verrons bien. Malgré la période sombre et le sujet lourd le film parvient parfois à vous faire sourire ce qui est toujours une bonne chose car vous ne voulez pas être trop déprimé lorsque le générique de fin arrive. J'aime toujours quand ils parviennent à mettre un peu de comique dans l'histoire mais pas trop car sinon ça devient un peu ridicule et ils ont réussi à en mettre suffisamment ici...
Je voulais me construire une culture cinématographique enrichie, intellectuelle et à la fois très intéressante : je ne suis pas déçue par le film par lequel j'ai commencé. Je suis ressortie de la salle en ayant appris des choses. Ce film relate la fuite d'un enfant : la fuite de la violence, la capacité d'adaptation, la valeur de la vie, les hauts et les bas, les confrontations d'idéologies, l'espoir, la déception, la complicité, la trahison, l'amour ou ce qui y ressemble, et plein d'autres points soulignés par les autres internautes... Ce film raconte la guerre hors des camps de concentration, et on en vient à se demander comment un enfant (en l’occurrence deux jumeaux) peut réussir à faire passer tant d'émotions à travers le personnage principal. Une très bonne réalisation. Contrairement à ce qu'a souligné une des critiques, j'ai beaucoup apprécié l'utilisation qui a été faite de la musique : elle nous entraîne dans l'état d'esprit du garçon, de l'amusement à la tristesse. Cela peut peut-être freiner la liberté d'interprétation de certains moments, spoiler: (Je pense par exemple au vol de la première ferme que Surlik fait avec ses amis, accompagné d'une musique enjouée. L'utilisation d'une telle musique m'a surprise voire gênée, mais il faut la percevoir comme ce qui se passe dans la tête du garçon, c'est pour lui un amusement, en plus d'un rituel d'intégration au groupe qu'il accompagne...) mais j'ai trouvé ça très bien fait, très adapté à ce que peux ressentir le petit garçon. Le film est long, alimenté par de nombreuses péripétie, mais on ne s'y ennuie pas. Certains pensent que le film peut être destiné à des enfants ou des adolescent, mais les images de blessures sont explicites, et la mort n'est pas ou seulement peu l'objet d'un euphémisme. Attention donc à la maturité des enfants qui regarderaient ce film. Dommage qu'il n'ait été diffusé que dans peu de salles.