David Marconi, scénariste du très efficace « Ennemi d'Etat » avec Will Smith et auteur de l'histoire du mésestimé « Die Hard 4 – retour en enfer », réalise aujourd'hui « Intersections », un film indescriptible issu de la maison de production Besson, « EuropaCorp ». Le long métrage de Marconi recèle un casting hétéroclite – le marocain Roschdy Zem, la jolie actrice de « Thor » Jaimie Alexander, le futur bad guy de « Captain America : le soldat de l'hiver » Frank Grillo, très présent sur les écrans en ce moment puisqu'à l'affiche de « Zero Dark Thirty » et « Gangster Squad », ainsi que la canadienne Marie-Josée Croze et pour finir, le cascadeur français Affif Ben Badra, un habitué des prod' Besson, cf « Colombiana ».
Articulé autour d'un imbroglio étrange, alliant plusieurs histoires disloquées et se rencontrant finalement via un montage invraisemblable à la « Prison Break » armé de flashbacks fastidieux, « Intersections » est un film raté.
Le metteur en scène français Jean-François Richet, auteur du dyptique Mesrine, disait un jour « pour qu'un film soit bon, il faut que les spectateurs comprennent le but de chaque personnage et où ils veulent en venir ». Dans « Intersections », le défaut le plus préjudiciable est ce puzzle narratif abracadabrantesque, ahurissant d'incohérences et de rebondissements fantasques. Trahisons, manipulations, jeu du chat et de la souris autour de cet accident de voiture aux airs d'intrus, pourquoi pas, encore faut-il que cela s'ancre dans une histoire recevable et intelligible !!!! Ici, cette alliance féminine en milieu de parcours ne se justifie pas face à l'adversité masculine et semble tarabiscotée. De même, cette union inconcevable entre le marocain Roschdy Zem et l'américain Frank Grillo.
Que dire de la B.O, la pauvre elle aussi complètement inappropriée, avec en premier lieu la chanson de David Gray « This year's love » en fond sonore d'une situation en dissonance totale avec le ton des images.
Jaimie Alexander, en garce nymphomane et vénale, négocie décidément mal sa carrière ciné post carton télé de « Kyle XY », après les navets « Thor » et « Le Dernier rempart »
Les autres membres du casting assurent simplement le job, de Roschdy Zem (un peu perdu quand même) à Frank Grillo, « paranoïaque pervers ». On est surpris par la présence au générique de l'actrice de « Ne le dis à personne » et des « Invasions barbares », Marie-Josée Croze, bien à l'écart de ses sentiers habituels et aussi pommée que le public.
Saluons néanmoins les magnifiques décors naturels marocains, du désert du Sahara aux plans du port d'Essaouïra, joliment filmés, tendance publicité pour Tours opérateurs.
Bilan : « Intersections » se mord la queue dans un scénario improbable hyper bancal et totalement déstabilisant par ses innombrables incohérences. Ni plus ni moins qu'un casse-tête sans intérêt. Passez votre chemin devant cette production Besson tout juste divertissante.