Il n’est un secret pour personne qu’EuropaCorp n’est pas gage de qualité. Intersections, de David Marconi, en est une preuve démonstrative. Oui, si le pitch laissant entrevoir une série B des temps révolus, donc accessible et divertissante, c’était sans compter sur un scénario écrit avec les pieds, chaussés de gros sabots de bois. Comment faire pour s’enfoncer d’avantage, alors que la première partie du film est plutôt de bonne facture. Difficile de donner une réponse. Lorsque se retrouvent impliqué dans un accident au beau milieu du désert une brochette de personnages douteux, l’on espérait un film râpeux, un survival. Nul n’est le cas.
Lorsque nos gaillards et bonnes-femmes sortiront du désert, David Marconi plonge son maigre film dans une plus mauvaise passe encore. Retournement, retournement et encore un retournement rendent quasiment ridicule le final d’un film qui avait au moins l’intérêt d’offrir quelques plans exotiques. Ces personnages, d’ailleurs seul intérêt du l’histoire, sont qui plus est totalement déplaisant, Roschdy Zem n’étant par ailleurs qu’un des seuls à s’avérer supportable sur la durée, même si la révélation en ce qui le concerne tombe cruellement à plat. Le bouquet se situe sur la tête de Frank Grillo et sa femme à l’écran, duo détestable et improbable.
Vous l’aurez compris, Intersections, sans l’appui de Besson et son pognon, n’aurait non seulement pas vu la couleur des salles obscurs, mais carrément pas vu le jour du tout. Un film brouillon, qui s’emmêle les pinceaux, qui plonge le public dans le dos de personnages puérils dont on finit très vite par s’en foutre. A noter toutefois une séquence réussie, une, lors de l’accident en plein désert. Oui, si quelqu’un à bien travailler, c’est bien les cascadeurs. Dommage que l’on ne leur a pas donner plus de boulot.
Bande son inégale voir inexistante, acteurs mauvais ou non concernés, photographie parfois maladroite, personnages détestables, clichés et scénario plus bas que terre. Un film a éviter, dans la mesure ou bien d’autres réalisations un peu similaires sont nettement meilleures. Un coup dans l’eau pour Besson que l’on espère prochainement inspiré, Malavita, du moins plus inspiré comme cinéaste que comme employeur de jeune cinéaste sans envergures. 03/20