Le ton n'est pas immédiatement donné, mais après une introduction un peu pénible autour de ce voyage de noces de deux tourtereaux qui ne peuvent manifestement pas se voir, le naturel revient au galop dans le coeur du Sahara. Nous sommes bien en présence d'une production Europacorp typique : des flingues, d'horribles méchants étrangers, des garces, du pognon et des beaux gosses flambeurs. Une énième série B produite par la maison Besson, qui ne fera pas un gros score au box-office mais qui se recyclera avantageusement sur la TNT les soirs d'hiver.
Après un accident (la seule partie bien filmée de la chose), nous sommes donc perdus au milieu du désert avec six personnages, un blessé, et quelques morts. Alors que la rencontre paraitrait fortuite, ils ont tous des choses mystérieuses à cacher, que l'on nous révèle au fur et à mesure. Procédé efficace (en autres, Lost en avait usé avec brio), mais qui repose en grande partie sur l'ambivalence ou la nuance qu'y apportent leurs interprètes. Et à ce petit jeu là, Intersections s'avère beaucoup trop premier degré pour pouvoir prétendre surprendre ou mener avec habileté un petit film policier au tiroir au milieu des dunes.
Résultat : tant que l'on reste dans le désert, cela se maintient gentiment dans le domaine du téléfilm facile et pas très fin, mais pas trop ennuyeux, rythmé par quelques montées d'adrénaline toutes les dix minutes. Mais dès que la petite troupe (ou ce qu'il en reste) s'extrait se son isolement, les coups de théâtre se remettre à pleuvoir de manière totalement artificielle, comme si le scénariste voulait à tout prix nous prouver qu'il a été plus malin que nous en assemblant les pièces du puzzle. Peine perdue, l'ensemble étant totalement invraisemblable, et dénué de talent à tous les étages, sauf peut-être Roschdy Zem qui surnage grâce à son habituelle charisme.
Seule satisfaction, ce petit truc reste légèrement au dessus de la moyenne de la maison, qui distribue des bouses au kilomètres comme on produirait de la saucisse un jour de foire. Et ceci malgré une dernière boucle scénaristique assez dégueulasse (autre tradition maison), qui nous laisse en plan avec une fin ridicule en plus d'être indigeste.
Finalement, c'est Jean Patrick Capdevielle qui avait raison. Quand t'es dans le désert, depuis trop longtemps,Tu t'demandes à qui ça sert.
Sur le coup, la question mérite d'être posée.
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