Film d’heroic fantasy peu connu, Hundra est une sorte de Conan au féminin très spécial, qui partait quand même super fort, et qui tout en restant attrayant perd en puissance après une première partie canon.
Le casting est largement porté par Laurene Landon. Elle s’empare de son rôle de femme barbare avec une efficacité redoutable, et sans abuser de la caricature habituelle concernant les amazones. Son personnage évolue, et même si sa versatilité trop soudaine manque parfois de crédibilité, c’est tout de même assez plaisant de ne pas voir une barbare continuellement benêt. Autour d’elle gravitent des acteurs plus inégaux certes, mais avec tout de même quelques seconds rôles honorables, à l’instar de Cihangir Gaffari. Bon, il n’y a pas grand-chose de connu, et les interprètes ne laissent pas non plus une impression décapante, mais ce n’est pas mal.
Le scénario consiste en l’intrigue suivante : une femme barbare seule après le massacre de sa tribu d’amazones part en quête d’un mec pour procréer et redonner naissance à une nouvelle tribu. En clair Hundra cherche chaussure à son pied dans ce métrage. Elle tombe sur des gros bouseux, elle tombe sur des benêts qui refusent de coucher avec la plus charmante blonde du coin malgré ses arguments plus que convaincants, bref, c’est pas facile de rencontrer quelqu’un quand on se promène en peau de bête. Bon, Hundra ne se prend pas vraiment au sérieux en dépit de son début sérieux, et même si c’est un choix respectable c’est peut-être regrettable, vu que le début a de vraies qualités dramatiques. Après il y a plus de scènes drôles que graves, mais le rythme est solide, et le côté picaresque et assez improbables des rebondissements fait du film un divertissement sympa. La conclusion un peu soudaine laisse une impression mitigée.
Visuellement et musicalement Hundra marque des points. Bien que très peu connu, surement très peu doté financièrement, et datant de plus de trente ans, voilà un film d’heroic fantasy qui ne démérite absolument pas face à de grosses productions similaires de l’époque. La photographie est superbe, surtout lors de la séquence d’ouverture, mais globalement pendant tout le film elle est bossée et réussie. Les décors sont amplement convaincants, là aussi plus sur le début mais le reste tient la route sans difficulté, et la mise en scène est de qualité, en dépit d’une agaçante tendance du réalisateur à faire toutes ses grosses scènes d’action au ralenti. Cela apparait très vite en introduction du métrage, et c’est vrai que c’est assez pénible. Pour le reste le seul nom connu ayant participé à ce film c’est celui d’Ennio Morricone à la musique. Rien d’étonnant de fait à ce que le thème, largement utilisé d’ailleurs, ait de l’allure. Hundra en bénéficie très nettement.
En fait voilà un film d’heroic fantasy injustement oublié. Certes souvent perfectible sur le fond, et améliorable au niveau du casting qui compte tout de même largement sur Laurene Landon pour s’en tirer, en revanche sur la forme on est dans du solide. Hundra a de l’allure, on sent un budget transcendé. Malgré tout je me limiterai à lui donner 3. La mise en scène à quelques loupés dommageables vus qu’ils interviennent souvent aux moments importants, et il y a quelques passages assez ridicules (le nain).