Face au diktat répugnant d'un cinéma d'auteur contemporain qui souhaiterait uniformiser tous les styles en admettant la caméra à l'épaule, les images tremblantes et le montage hyper-nerveux comme dogme, Alexandre Sokurov fait, à l'image de plusieurs de ses camarades d'Europe de l'Est, figure de résistant. Ainsi "Moloch" se présente-t-il comme une méditation de plus, certainement inadaptée aux normes actuelles, possédant une approche assez littéraire pour laquelle il est facile de se passionner. Le traitement d'un tel sujet, si sensible et redondant à la fois (l'ascension du national-socialisme) nécessitait une certaine intelligence dont Sokurov est loin d'être dépourvu. On songe (parfois) aux "Damnés" et on se laisse emporter par le travail d'un auteur à part, malheureusement trop peu médiatisé, à l'instar d'un cinéma Russe revenu en très grande forme depuis le début de ce siècle. Certes, des longueurs et maladresses subsistent mais elles ne gâchent en rien notre plaisir.
Un film au ton très étrange sur Adolf Hitler durant un séjour au Berchtesgaden, on nous montre son étrange relation avec Eva Braun, puis il discute avec ses amis ou plutôt avec son entourage. Moloch n'est pas dénué d'intérêt mais il est parfois assez indigeste.
Quand on voit le succès de chère petite sur Netflix je ne comprends pas le peu d’enthousiasme pour être serie qui est bien au-dessus dans un genre un peu similaire. Franchement c’est prenant et tres bien interprété. Vraiment à voir. Et si ça vous plait écrivez votre critique !
C'est mon premier film du réalisateur dont j'ai entendu le plus grand bien. Je commence par ce film car j'avais en tête depuis quelques temps l'idée d'un film sur Eva Braun, comment peut-on aimer Hitler ? Et je vois que mon idée avait déjà été traitée ! diantre ! et pas par un manche (en théorie) je décide donc de découvrir ce réalisateur par ce film. Alors ce Moloch est un film dans lequel il ne se passe rien, on est là dans ce bunker à observer ces nazis s'engueuler, vivre, se promener et s'aimer. Alors si la question de comment Hitler est abordée, je ne trouve pas que le film soit assez centré sur Braun, qu'il divague un peu, se laisse aller aux aléas du quotidien (toute proportion gardée), le film est un peu trop large, je dirai que ça manque de maîtrise en fait sur son sujet de départ que je trouve excellent. Peut-être que j'en attendais trop, mais j'ai été assez déçu, alors ça n'est pas mauvais, la photo très exposée est assez belle, la mise en scène est bonne, mais quelque chose dans le traitement de l'histoire fait que cette histoire qui avait tout pour me captiver, m'a laissé finalement de marbre. J'ai l'impression que Sokurov a perdu son objectif de vue en cours de route. C'est dommage le film s'ouvrait sur une fille nue parcourant le bunker, ça avait tout pour me charmer. Je verrai d'autres films du réalisateur si j'en ai l'occasion, mais je ne peux pas cacher la déception sur ce sujet en or. J'ai l'impression que ça manque de vrai, de réel, de beauté spontanée. En même temps peut-on rendre Hitler beau ? J'ai l'impression que c'est très distant au final, que le réalisateur n'assume pas son sujet. C'est dommage. Finalement je trouve ce film assez moyen.
Un regard très différent des autres réalisateurs qui ont pu faire des films sur Hitler. On le voit d'un autre oeil, enfermé dans le nid d'aigle en comprenant mieux le rôle essentiel des femmes et d'Eva Braun en particulier. Intéressant malgré ses longueurs trop fréquentes et sa mise en scène poussive.
Il faut vraiment aimer le style d' Alexandr Sokurov pour apprécier "Moloch". Malheureusement, j'ai beaucoup de mal avec la manière de faire du réalisateur russe. J'ai tendance à trouver ses longs métrages vides d'intérêt et soporifique et "Moloch" ne fait pas exception. Si je lui concoit une certaine originalité, tant dans le sujet traité (relations entre Eva Braun et Adolph Hitler) que dans le style (notamment visuel), cela n'en fait toutefois pas un bon film, loin s'en faut.
Prix du meilleur scénario ( cannes 1999), " Moloch" propose un regard sur un moment de la vie intime de Hitler, qui passe un séjour dans son nid d'aigle à Berchtesgaden.
C'est le portrait de l'aspect pervers, manipulateur qui règne au sein de ce lieu de pouvoir hautement maléfique et nauséabond ( la métaphore sur l'odeur de Martin Borman en dit long).
Remarquablement réalisé et marquant " Moloch" me semble être un des opus les plus réussis de Sokourov.
Premier volet de la trilogie (tétralogie si l'ont y ajoute Faust) sur le pouvoir de Aleksandr Sokurov, celui-ci mets en scène Adolf Hitler lors d'une de ses retraite au perchoir et sa relation avec Eva Braun. Présentant Hiteler comme un vieil homme, faible et malade à la limite du ridicule et de la pitié, le film permet un autre point de vue sur l'homme plus que sur les actes. En effet, la guerre n'est présente que via quelque bruits et quelque mots mais n'est jamais montrée ou évoquer de maniere plus approfondie. Ce film est interessant aussi pour le rapport qu'il montre entre les hautes pontes allemandes et le reste du monde : ceux-ci sont heureux, joue et danse dans un semblant de paradis terrestre (la scene de l'excursion dans laquelle le son et ses echos donne l'impression que les personnages sont au paradis). Le tout est soutenu par une photographie magnifique rapprochant certains plans de la peinture tant admirés par Sokurov (particulierement le plan de face d'Hitler dans son lit absolument magnifique de par ses ouleurs, ses nuances, son eclairages et le maquillages de l'acteur). Malheureusement, le film de souffre de quelque maux qui faont baisser la qualité génerale du film : lenteur, dialogue parfois étrange, post synchro de qualité variable et effet de flou, parfois, étrange. Au final, reste un film different sur Hitler et une merveille visuelle de Sokurov. Maintenant, reste à voir les suites : Taurus et Le Soleil.
Superbe photographie, cadrages maitrisés et climat envoutant pour ce huis-clos méconnu, inférieur ceci dit au "Soleil" du même auteur. L'approche distanciée de la relation Hitler/Braun et la théâtralisation de certains passages nuisent à l'adhésion totale.
Moloch ou le führer vu de l'intérieur. Un film surprenant et plastiquement superbe, baignant dans une lumière onirique, diffuse et d'une pâleur cadavérique. Un choc esthétique injustement décrié par la critique, un scénario brillant et troublant...Il ne s'agit pas ici d'humaniser de manière complaisante ou de déshumaniser de façon évidente le dictateur allemand : ici, Hitler nous est présenté dans son intimité. C'est tout ? Non, car Alexandre Sokourov possède une rigueur inestimable, rigueur qui trouve son équilibre dans la relation qu'entretient le dictateur avec Eva Braun, femme audacieuse et non moins troublante pour celui-ci. La mise en scène est une nouvelle fois magistrale, les plans s'enchaînent lentement, toiles impressionnistes à la fois morbides et somptueuses. Visuellement, c'est un tour de force, c'est la sensation abominable de macérer dans une soupe visqueuse. Choquant, aussi bien formellement que scénaristiquement, Moloch est une vision authentique de la vie d'Hitler à contempler d'urgence. A noter tout le travail sur les dialogues, écrits à partir de documents historiques. Brillant.
Un très beau portrait de femme, mais aussi d'un régime dont les principaux dirigeants tentent d'oublier les atrocités en se réfugiant dans les hauteurs de Berstesgaden et dans des raisonnements suprématistes et délirants. Le film est d'autant plus terrifiant que le film a été tourne dans le "Nid d'aigle" d'Hitler et que les dialogues sont originaux. Dans la quadrilogie du pouvoir de Sokurov, Moloch donne a voir le triomphe de l’irrationalité et de l'absurde, au détriment du plus grand nombre et pour le bénéfice de quelques-uns.
Consacré à l'intimité de ceux-là ayant mis en balance la civilisation occidentale à un moment dans l'histoire ou bien sûr l'ambition et la folie nazie un film légerement complaisant manquant, de plus, de grandeur hormis son format mythologique et plutôt réaliste.
Voici une œuvre cinématographique phénoménale de maîtrise et de vérité qui met en scène Eva Braun amoureuse d' Adolf Hitler dans son repère étrange et teinté de mélancolie dans les Alpes Bavaroises , en 1942.
Tout est méticuleusement mis en place de manière totalement originale par le grand Alexandre Sokourov.
Je vous recommande de pouvoir voir et revoir ce film au " language " totalement particulier, singulier et éclairant............
Un portrait d'Hitler étrange et sinistre. présenté comme un genre de poète macabre aussi bien qu'un homme rongé par la haine dont les éclats transpercent cette journée banale censé être un moment de repos, on l'on ne doit pas parler de la guerre a table.
au final, des qu'Hitler prend part a quelque chose, cela devient une parodie presque démoniaque. Hitler danse et on dirait des fou un jour de sabbat en furie au sommet du rocher, hitler raconte la pêche au crabe, et cela devient les images angoissantes de corps jeté a la mer sur lequel viennent s'accrocher les crustacé, métamorphosant la chair de leur couleur gris-rose et la dechiquetant avec leur pinces. Hitler aime Beethoven, et ce n'est plus que l'ombre de lui même, jouant au chef d'orchestre sur l'air de la neuvième tandis que l'on s'amuse a le voir s'amuser. Et si l'on dit Cracovie a Hitler, il ne sait pas ce que c'est, on s'occupe de cela pour lui.
Bref un portrait très étrange ou ce film semble être à la fois une possibilité et une alternative de ce qui pourrait avoir été Hitler.
Les décor sont très nus et gris et rare sont les couleurs apparaissant a l'écran; le nid d'aigle ou se passe toute l'action du film semble symboliser l'intérieur du crâne d'Hitler, coincé entre des murs épais d'une forteresse perdu dans les vapeur nuageuse.
Le film possède tout de même certaine longeur, notamment les premières scènes très longues.