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soniadidierkmurgia
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3,0
Publiée le 7 mai 2024
Pour son quinzième film, Jean Gabin a le privilège d’être dirigé par Georg Wilhelm Pabst, sans aucun doute le réalisateur le plus prestigieux qu’il a rencontré jusque-là. Autrichien, Pabst a déjà étalé sur sa palette tous les métiers du cinéma (acteur, monteur, scénariste, producteur et réalisateur) quand il réalise « Du haut en bas » d’après la pièce de théâtre éponyme de Ladislas Bus Fekete. Très populaire, il est celui qui a découvert Greta Garbo dirigée en 1925 dans « La rue sans joie » puis fait découvrir au monde entier l’actrice américaine Louise Brooks successivement dans « Loulou » (1929) puis dans « Le journal d’une fille perdue » (1929). Passé au parlant qui ne lui pose aucun problème, il triomphe dans « La Tragédie de la mine » (1931), « L’Opéra de quat’sous » (1931), « L’Atlantide » (1932) et « Don Quichotte » (1933). Autant de réussites critiques et commerciales qui le classent dans la catégorie des réalisateurs intellectuels importants. Chacun de ses nouveaux films est forcément attendu. « Du haut en bas » on l’a dit adapté d’une pièce de théâtre est clairement une émanation du « kammerspiel » cher à Max Reinhardt qui se caractérise par le respect de trois unités : Temps – Espace – Action. C’est exactement le cas avec l’observation minutieuse et souvent drolatique d’une micro-société hétérogène réunie au sein d’une très vaste demeure viennoise divisée en plusieurs appartements dont à dessein Pabst ne définit pas les contours exacts, chacun semblant pouvoir pénétrer chez l’autre sans aucune difficulté. Le footballeur international autrichien (Jean Gabin) sympathique mais plutôt rustre croyant que son aura de vedette sportive lui donne certains droits. L’avocat désargenté (Michel Simon) qui passe son temps sur son balcon à chercher une martingale qui lui permettrait d’enfin faire fortune et en premier lieu de payer son loyer. Une très grande bourgeoise interprétée par une impayable Margo Lion complètement désinvolte et hors-sol collectionnant les maris auxquels elle accole un numéro d’ordre à leur prénom autant que les bonnes qu’elle congédie à tour de bras. Sa cuisinière enfin (Milly Mathis) secrètement amoureuse de l’avocat qu’elle a pris sous son aile. La liste est longue des personnages pittoresques que nous présente Pabst auxquels il faut ajouter Peter Lorre tout auréolé de sa prestation hypnotique dans « M, le Maudit » de Fritz Lang qui vient ici tenir le rôle court d’un mendiant sympathique. Tout ce petit monde qui en réalité aurait peu de chances de cohabiter dans la vraie vie y parvient sans trop de difficultés au sein de ce portrait de groupe un peu foutraque mais assez finement brossé. Jean Gabin, un personnage parmi d’autres sans grande épaisseur ne semble pas très bien savoir quelle attitude adopter et paraît par instants désorienté. Il faut se souvenir du rôle important qu’il accordait à l’intrigue d’un film qui devait selon lui être avant tout bien charpentée. Ce n’est pas vraiment le cas ici. Le public semble s’en être rendu compte qui n’est pas venu en masse, voir le film.
Pourquoi ce petit bijou dont l'action se passe à Vienne en Autriche n'est-il pas plus connu ? Non pas que ce soit un grand film mais c'est un vrai plaisir de la regarder et puis c'est du Pabst, le monsieur sait filmer. Ce n'est pas à proprement parler un film choral, puisqu'il y a une intrique principale, celle des mésaventures de Janine Crispin dont son flirt entre Gabin. A l'exception de Lorre et de Carton qui apportent au récit une sympathique touche d'absurdité, tous les personnages secondaires vont graviter autour d'eux. Le film fonctionne par pâtîtes touches, avec des personnages très typés mais souvent truculents. C'est aussi un film acide, la bourgeoisie et les concierges en prenant pour leur grade, et la fin est spoiler: fabuleuse, le mariage farfelu entre Michel Simon et la bonne servant de contrepoint à l'annonce des fiançailles de Gabin. Les dialogues sont souvent savoureux, la bande son est amusante, bref, on passe un bon moment.
Un des premiers Jean Gabin qui sorte des souvenirs persistants du muet et marche sur les traces de la comédie française telle qu'on la connaîtra dans la décennie suivante. On y découvre les talents encore naissants de Michel Simon, entre autres faire-valoir discrets d'un scénario déjà bien recherché pour l'époque. Drôle - et c'est une qualité rare qu'un spectateur moderne puisse trouver dans une telle relique - en toute subjectivité. Pour être objectif au contraire, il est tout à fait passionnant de voir un personnage comme un footballeur professionnel ; c'est l'exotisme sportif extrême dans un vieux film de ce qui paraît évident de nos jours. Une belle amorce de sa carrière à venir pour Gabin.
Assez décevant, le film a un petit coté étude sociale qui ne nous amène pas bien loin. Il y a une pléiade d'acteurs assez mal utilisée. Pendant que Gabin cabotine les petits rôles s'en sortent souvent mieux.
Film intéressant dans la filmographie de Pabst issu d'une pièce de théâtre se déroulant essentiellement dans une cour d'immeuble et ses appartements et filmant ainsi le mélange des classes sociales dans la vie quotidienne de ces années 30. Le film est finalement assez passionnant et interprété par de grands noms tels Gabin et le grand Michel Simon.