Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Matching P.
15 abonnés
133 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 20 mai 2013
Asghar Farhadi est un réalisateur que nous apprécions depuis que nous l'avons découvert en 2009 avec "A propos d'Elly" et dont nous avions beaucoup aimé "Une séparation" . Aussi nous nous sommes précipitées pour voir le premier film projeté à Cannes. Nous avons ici retrouvé les mêmes thèmes. La force du destin : un événement qui fait basculer plusieurs vies, la vie ne sera plus la même, les héros sont condamnés. L'inlassable reconstruction des faits à la recherche de la vérité, d'une vérité cachée dans l'écheveau des culpabilités à démêler, tout en sachant qu'on ne saura jamais vraiment ce qui s'est exactement passé ni ce qu'il adviendra des personnages comme dans les deux précédents films. Nous avons été un peu déçues du contexte français, du choix bien français du triangle amoureux, même si cela va au-delà de la petite histoire d'amour. Le film se concentre trop sur l'expression des sentiments alors que nous trouvions dans ceux situés en Iran une réflexion sur la société de ce pays dont l'histoire a quelque chose de fascinant. Il nous a manqué le dépaysement, la représentation de la vie quotidienne en Iran et des préoccupations des iraniens. Si l'héroïne d' "Une séparation" veut divorcer (comme Marie) c'est surtout pour s’enfuir d'Iran et pas pour des considérations sentimentales. L'iranien qui revient en France pourrait provenir de n'importe quel pays. Le sujet de la famille recomposée est un thème très actuel dans la société occidentale, la souffrance des enfants due aux changements de partenaires et de vie des parents ; il règne une ambiance de perpétuelle tension entre adultes, entre adultes et enfants. Farhadi regarde ce puzzle dans les détails, fait partager les angoisses des enfants et les doutes des adultes. Les personnages sont "paumés", le désordre de la maison en cours de rénovation est comme un contrepoint au désordre de la vie de l'héroïne même si elle veut aller de l'avant, changer vraiment de vie et trouver enfin le "bon" mari. Le film ne livre pas les raisons de son départ, mais il est évident qu'Ahmad, comme Samir, ne parvient pas à se défaire du passé : "il faut couper" lui dit son ami. Mais il est difficile de laisser le passé derrière soi, parce que dans la vie les chapitres ne se suivent pas d'une façon linéaire mais se superposent en permanence. Farhadi parle des gens qui se trouvent dans un endroit de passage. Tout le monde cherche sa place, celui qui l'exprime le mieux est Fouad, le fils de Samir, il ne sait plus dans quel lit il doit dormir, dans quel appartement il doit se sentir chez lui, dans celui de son père ou dans celui de la femme qui peut-être lui a ôté sa mère. Tous les acteurs sont excellents, mention spéciale pour Bérénice Béjo et les enfants. "Le passé" est un grand film sur le déracinement et l'errance ; il paraît qu'Asghar Farhadi va retourner en Iran pour sa prochaine œuvre. Nous l'attendons avec impatience !
La maîtrise de la mise en scène permet d'entrer d'emblée très facilement dans l'histoire. Les personnages révèlent au fur et à mesure assez finement le fond de l'histoire, et ce grâce à une très forte prestation faite par les acteurs. Berenice Bejo confirme sa capacité à être juste quand il faut. Tahar Rahim nous offre comme toujours une interprétation sans faute. Quant à Ali Mossaffa >> très très belle révélation en ce qui le concerne.. En résumé, un beau jeu d'acteurs, une belle histoire, un BEAU film. Tout simplement !
Extraordinaire. Rarement j'ai vu un film analysant aussi finement la complexité de l'être humain. De la première à la dernière seconde on est entrainé dans le dédale de cette confrontation entre femme et mère, enfants, mari et amant. Les acteurs sont craints de vérité.
Asghar Farhadi, rendu célèbre par son précédent film Une Séparation qui avait remporté notamment le César 2012 du meilleur film étranger, le Golden Globe du meilleur film étranger et l'Oscar du meilleur film en langue étrangère la même année revient avec un film toujours dramatique se passant dans le cercle familial. Avec Le Passé, le réalisateur confirme qu'il sait comme personne porter le vaudeville à l'écran et se pencher sur les difficultés de la vie du foyer au quotidien. Ici, l'intrigue n'est pas révélée d'un coup sec, bien au contraire, mais est dévoilée progressivement, strate par strate, indice après indice au spectateur. Le film est lent, c'est sûr, mais cette lenteur sert l'histoire. Elle nous permet de faire connaissance avec chaque membre de cette famille éclatée. Les acteurs sont d’ailleurs excellents (surtout les hommes je trouve), et l'on a l'impression à l'issue du long-métrage d'avoir passé du temps avec de vraies personnes et pas d'être allé au cinéma ; cela est dû à la force de la narration et du caractère très travaillé de chaque personnage. Ça c'est du cinéma !
La complexité des rapports humains, les tourments intérieurs, les doutes, les non-dits, les malentendus, les tiraillements, l'incompréhension de ses propres sentiments, la culpabilité, l'influence des autres, le poids de la morale.... Tout cela est extrêmement bien retranscrit dans ce film qui décrit une situation de la vie difficile pour les trois personnages. J'aurais aimé que "Le passé" se contente de ce réalisme et que le réalisateur propose des bouffées d'air dans cette histoire de deux heures ultra plombée par la noirceur extrême des protagonistes. Au lieu de ça, le film tourne au thriller, avec des rebondissements scénaristiques dignes du genre, ce qui pour moi décrédibilise le propos. Je parle ici de la dernière partie du film, qui questionne sur l'origine du suicide le l'ex-femme de Tahar Rahim : suicide provoqué par sa relation avec Bérénice Béjo ou suicide parce qu'elle était dépressive post natal ?? Alors oui, cela permet au film de gagner en tension; mais pour moi, cela l'écarte du propos, et ne fait que brouiller les cartes...Et du coup, je n'ai pas bien compris ce que propose le film finalement...
La mécanique des films d'Asghar Farhadi, de même que leur intensité émotionnelle, ne varient guère d'une oeuvre à l'autre et la transplantation de son cinéma de Téhéran à la banlieue parisienne, avec le passage du farsi au français, ne change pas la donne, c'est déjà en soi un petit miracle. Le réalisateur construit des thrillers intimes et humains, basés sur les sentiments, où les dialogues font avancer l'action au gré de révélations successives distillées pour parvenir à un suspense à plusieurs niveaux, chaque piste narrative enrichissant la trame originelle. C'est peu de dire que Le passé est un film dense et tendu où le paroxysme est atteint lors de scènes où les mots se catapultent de l'un à l'autre des personnages avec une violence sourde. Chaque protagoniste a ses raisons, ses maladresses, ses oeillères et doit se confronter à ses propres contradictions. Les limites du film viennent du dispositif lui-même, mis en place dans La fête du feu et surtout dans Une séparation et il y a, sans doute, un rebondissement de trop dans Le passé. Défaut véniel dans ce cinéma méthodique, manipulateur comme un film noir, qui se caractérise par une mise en scène fine et une direction d'acteurs fabuleuse. Personne n'est laissé en marge, y compris les enfants dont le regard est sans cesse présent. Dans ce concerto à voix multiples, celle de l'acteur iranien Ali Mossaffa touche le plus profondément. Sa douceur faussement sereine, sa résignation et sa souffrance rentrée, sont d'une incroyable force dans la pudeur des secrets qu'il tait jusqu'à la fin.
c'est vraiment un film de grande qualité. Certes ce film est dure et émouvant mais comme dans "une séparation" le scénario part de faits de la société et nous amène à une réflexion profonde sur les conséquences de chacune de nos actions que l'on a fait, que l'on fait ou que l'on s’apprête à faire en particulier quand l'équilibre des enfants est en jeu. Le jeu d'acteur est excellent et très naturel. aussi bien celui des adultes que celui des enfants. Le scenario est plein de rebondissement au point que l'on ne peux pas deviner se qui se passera lors de la scène suivantes.
Paradoxalement, ce film a un rythme lent mais tellement poignant que l'on ne peux décrocher son attention de l’écran pour savoir ce qui va se passer par la suite et ceci jusqu'à la fin du film.
La scène finale de ce chef d'oeuvre le résume. Le mari est à l'hopital ou gît sa femme suicidée dans le coma. Il discute avec le medecin du service qui reste dans son rôle de soignant des corps. Le mari, lors de sa précédente visite, à laissé dans la chambre les parfuns que sa femme aimait, dont le sien. L'infirmière sort de la chambre avec la boite contenant les parfuns. Elle dit que l'épouse n'a pas réagit aux parfuns. Tous les parfuns ? demande le mari. Non j'en ai essayé que 2. Le doute. Le mari prends la direction de la sortie par un large couloir lumineux. Il marche quelques pas, s'arrête, le doute. Il fait demi-tour. Nous entrons avec lui dans la chambre. La caméra passe de la gauche à la doitre. le visage de l'épouse suicidé. Un choc. Il relève le lit .Sort son parfun et en met 2 touches dans son cou. Il se penche vers sa femme : "Si tu sens le parfun...serre moi la main". La caméra se déplace lentement vers les mains. Lle pouce du mari est serré par l'épouse dans le coma.
Les lourdeurs et les non-dits de la vie de couple ou d'ex-couple, les enfants au milieu, l'ado de service en prime, et en filigrane, le drame du légume à l'hôpital, c'est chiant, très chiant. Il y a de bonnes intentions, pas mal de trucs bien vus dans les relations entre les gens, les enfants, mais le réalisateur n'en finit pas de prendre son temps. Si on lui avait donné moins de sous, si ça avait duré moins longtemps, ça aurait peut-être été pas mal. Rien à voir avec l'intensité d'Une Séparation.
Des situations vraiment trop compliquées, on n'y croit plus à force d'accumuler les invraisemblances !! Quel dommage car tout le reste est très bon : acteurs, dialogues...
Freud, tapi en iranien, (ça délasse) du banlieusard inconscient vient déboucher le trop plein qui continue de fuir, néanmoins. . Le gérant de pressing, ah! lourde tâche,* doit laver son linge sale en famille, alors que les enfants, la tête en guenilles, font rien qu'à lui compliquer la tâche.**
La mère décalcifiée ne peut, ô tristesse, rien branler, ni changer de vitesse.
Le père sans repères acceptera-t-il la valise défoncée de l'ersatz de père aux cadeaux bien cachés.***
Attente insoutenable, avant de se mettre à table, devant ce pâté de têtes, oh, triste fête, au goût de navet insupportable
Mais, enfin, voici le Parfum promesse du mot fin de cette pluie d'ennui Vive la vraie nuit et sa vraie pluie.
Après cette faillite, Go and do it in the Mud et du Passé faîtes table rase.
* on s'attache à la tâche. ** on a du mal à s'en détacher.***timeo danaos(iraniens) et dona ferentes
Grand film par un grand réalisateur. Parfois,il n'y a rien de plus limpide que de le dire. Ashgar Farhadi,désormais célébré partout dans le monde pour ses drames intimes iraniens revient avec une nouvelle variation de ses thèmes de prédilection,mais en France,avec des acteurs français. Cette prise de risques,impeccablement calculée,lui permet de se renouveller tout en évitant tous les écueils possibles. Ici,et heureusement,Paris n'est pas montrée comme une ville touristique et les différences religieuses ne font pas partie de l'équation. "le Passé" se concentre simplement sur le divorce d'une femme sur le point de se remarier,de la confrontation silencieuse entre les deux hommes,et sur les dommages collatéraux sur des enfants déboussolés. Avec son sens du cadre et sa faculté à capter le moindre geste ou regard lourd de sens,Farhadi crée l'émotion à partir du quotidien,à partir d'un relationnel chaotique où les mots servent de catalyseur à la révélation de secrets explosifs. La mécanique scénaristique est implacable,et laisse volontiers des zones d'ombre pour que chacun interprète telle ou telle réaction. Berenice Bejo,écartelée et dépassée trouve le meilleur rôle de sa carrière. Tahar Rahim se glisse dans la peau du nouveau copain,à la démarche lourde et au bouillonnement intérieur. Ali Mosaffa,enfin,est prodigieux en ex-mari calme et médiateur,mais que l'on sent tout de même au bord du gouffre. Un trio magique,pour un film d'une justesse absolue,avec un plan-séquence final désarmant.
"A propos d'Elly", "Une séparation" (superbe) "Les enfants de Belle Ville" : trois grands films. De situations en apparence banales, naissent des drames qui bouleversent des vies et mettent à rude épreuve des personnages qui se rejoignent dans des situations inextricables, des impasses. Chacun se retrouvent face à son destin, son devoir, sa culpabilité. Dans chaque film d'Asghar Ferhadi, la psychologie est centrale, subtile et fouillée, d'autant plus que les protagonistes évoluent dans un environnent politico-religieux (l'Iran) qui conditionne leurs difficiles voire impossibles décisions. Son nouveau film présenté à Cannes, avec acteurs français moult fois récompensés, jouit d'une critique presse dithyrambique ainsi que d'une grosse promotion... Hum, rien de tel à mes yeux déjà pour galvauder ce cinéma confidentiel et intimiste qu'est celui de Farhadi ! Certes, les acteurs s'en sortent assez bien (surtout la jeune actrice belge Pauline Burlet) mais, pour moi, la finesse scénaristique et la psychologie des personnages ne sont pas là. L'histoire se déroule en France, les personnages font tous la gueule et la pluie ne cesse de tomber. Quant à l'"intrigue", je dirais que trop de rebondissements tuent le rebondissement. Tous ces secrets et mensonges pour une fin aussi neuneu, à quoi bon ! Avertissement : munissez vous d'un interprète car les passages en iranien ne sont même pas sous-titrés ! A mon avis, "Le passé" n'est vraiment pas à la hauteur des précédents films de Ferhadi et je vais m'empresser de l'oublier.