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chrischambers86
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2,0
Publiée le 28 mai 2020
Applaudi aux Oscars et à Cannes, "Le passè" est pourtant un film surestimè qui doit surtout sa rèputation à Asghar Farhadi, rèalisateur des brillants "A propos d'Elly" (2009) et "Une sèparation" (2011). C'est l'histoire d'un iranien qui vient retrouver sa femme française pour règulariser son divorce! Et voici le passè qui ressurgit [...] De la jalousie, des conflits familiaux, des mensonges, des non-dits et des choses qui se rèvèlent petit à petit! Mais que c'est long à se mettre en place avec un scènario complètement refermè sur lui-même et des rebondissements forcès! On se laisse nèamoins sèduire par la prestation remarquable de Ali Mossafa! Tahar Rahim n'est pas mal non plus! En revanche, on ne plonge jamais dans la douleur de Bèrènice Bejo qui, avouons le, n'est pas bonne dans ce rôle! A l'arrivèe, un suspense psychologique ambigu avec des personnages complexes! Mais en même temps banal, peu intense et assez dècevant...
Paradoxalement, c'est lorsqu'il se passe des choses que j'ai le plus décroché du « Passé ». Car si la première période repose avant tout sur les différents liens qui unissent chaque personnage, j'ai été particulièrement sensible à celle-ci, très juste, très pertinente, sachant admirablement capter les failles et les inquiétudes de chacun, à l'image d'une écriture vraiment subtile permettant de mettre en lumière les différents aspects de cette situation familiale. Seulement, alors que j'étais vraiment prêt à m'enthousiasmer concernant la suite, voilà qu' Asghar Farhadi décide de nous raconter... une histoire ! Evidemment je suis ironique, mais c'est bel et bien à ce moment que j'ai pris mes distances avec le film. Car alors que cette seconde partie aurait dû donner tout son sens à l'œuvre et cette dernière trouver sa pleine mesure, on a l'étrange sensation que ce récit de mails anonymes et ses conséquences dramatiques fait rajouté, alors que cela devrait être l'exacte contraire. Pour le coup j'ai d'ailleurs trouvé le traitement assez lourdingue, soit tout ce que je n'avais pas du tout ressenti durant une première partie exemplaire. Heureusement, le fond est suffisamment terrible pour que cela compense un peu, et si je ne suis décidément pas très sensible à Tahar Rahim, Bérénice Béjo est plutôt bien (quels progrès depuis « Meilleur espoir féminin »!) et Ali Mosaffa carrément brillant, ce qui n'est évidemment pas négligeable. Un vrai bon film donc, mais nous laissant un sérieux goût d'inachevé : regrettable...
Après les succès amplement mérité de "A propos d'Elly" et surtout "Une séparation" le réalisateur iranien signe là son premier film français mais en gardant en fond ses sujets de prédilection, le divorce et la séparation d'où découle conflits familiaux. La première (très) grande qualité du film c'est qu'il évite l'écueil facile et redondant de la différence culturelle ; à aucun moment la religion de l'ex-mari iranien ne vient parasiter l'histoire. A la place ce même ex-mari devient la catalyseur, le fusible au sein de de cette famille qui n'est plus la sienne. On reste donc juste dans le conflit des secrets. Comme toujours, outre la mise en scène impeccable de Asghar Farhadi c'est le scénario exemplaire et parfaitement huilé qui rend ce film cohérent et prenant. Les liens entre les personnages sont tous soumis à un dilemne, entre les doutes, la gêne, les mensonges, c'est aussi pesant pour eux (les personnages) que lourd pour le spectateur. On est plongé dans une tragédie inexorable. Parfois on se dit que c'est peut être un peu trop, un peu beaucoup (les raisons du coma surtout) mais il y a une telle sincérité, autant dans l'interprétation que dans l'implication, qu'on reste figé et happé par un drame humain qui foudroie toute une famille. Quel casting, outre Tahar Rahim et Ali Mosaffa tout deux superbes c'est bien Bérénice Bejo qui trouve son meilleur rôle, elle est juste épatante. Un film qui s'impose comme un des favoris (obligé j'espère) au Festival de Cannes. Un film qui ne peut laisser indifférent.
Grand film par un grand réalisateur. Parfois,il n'y a rien de plus limpide que de le dire. Ashgar Farhadi,désormais célébré partout dans le monde pour ses drames intimes iraniens revient avec une nouvelle variation de ses thèmes de prédilection,mais en France,avec des acteurs français. Cette prise de risques,impeccablement calculée,lui permet de se renouveller tout en évitant tous les écueils possibles. Ici,et heureusement,Paris n'est pas montrée comme une ville touristique et les différences religieuses ne font pas partie de l'équation. "le Passé" se concentre simplement sur le divorce d'une femme sur le point de se remarier,de la confrontation silencieuse entre les deux hommes,et sur les dommages collatéraux sur des enfants déboussolés. Avec son sens du cadre et sa faculté à capter le moindre geste ou regard lourd de sens,Farhadi crée l'émotion à partir du quotidien,à partir d'un relationnel chaotique où les mots servent de catalyseur à la révélation de secrets explosifs. La mécanique scénaristique est implacable,et laisse volontiers des zones d'ombre pour que chacun interprète telle ou telle réaction. Berenice Bejo,écartelée et dépassée trouve le meilleur rôle de sa carrière. Tahar Rahim se glisse dans la peau du nouveau copain,à la démarche lourde et au bouillonnement intérieur. Ali Mosaffa,enfin,est prodigieux en ex-mari calme et médiateur,mais que l'on sent tout de même au bord du gouffre. Un trio magique,pour un film d'une justesse absolue,avec un plan-séquence final désarmant.
En étant tout à fait franc ça n est pas du tout mon genre de film, trop larmoyant, accumulant la misère (ici sentimentale). Les personnages quasiment tous auto centrés traînent leur spleen et ça n est pas très engageant. Il faut tout de même reconnaître la qualité de la direction d acteurs et la prestation impeccable de ces derniers ainsi que les enfants vraiment crédibles (la scène entre Tahar Rahim et son fils à la sortie du métro extrêmement forte en est le meilleur exemple).
Ce qui est beau c'est aussi l'entrelacement des histoires d'amour. On ne s'attend pas à la fin à voir les mains se rejoindre et la beauté du geste se comprend avec le regret du passé. Très beau film émouvant et profond sur les sentiments.
La mécanique des films d'Asghar Farhadi, de même que leur intensité émotionnelle, ne varient guère d'une oeuvre à l'autre et la transplantation de son cinéma de Téhéran à la banlieue parisienne, avec le passage du farsi au français, ne change pas la donne, c'est déjà en soi un petit miracle. Le réalisateur construit des thrillers intimes et humains, basés sur les sentiments, où les dialogues font avancer l'action au gré de révélations successives distillées pour parvenir à un suspense à plusieurs niveaux, chaque piste narrative enrichissant la trame originelle. C'est peu de dire que Le passé est un film dense et tendu où le paroxysme est atteint lors de scènes où les mots se catapultent de l'un à l'autre des personnages avec une violence sourde. Chaque protagoniste a ses raisons, ses maladresses, ses oeillères et doit se confronter à ses propres contradictions. Les limites du film viennent du dispositif lui-même, mis en place dans La fête du feu et surtout dans Une séparation et il y a, sans doute, un rebondissement de trop dans Le passé. Défaut véniel dans ce cinéma méthodique, manipulateur comme un film noir, qui se caractérise par une mise en scène fine et une direction d'acteurs fabuleuse. Personne n'est laissé en marge, y compris les enfants dont le regard est sans cesse présent. Dans ce concerto à voix multiples, celle de l'acteur iranien Ali Mossaffa touche le plus profondément. Sa douceur faussement sereine, sa résignation et sa souffrance rentrée, sont d'une incroyable force dans la pudeur des secrets qu'il tait jusqu'à la fin.
Après le succès public et critique phénoménal de Une séparation (Oscar, César et autres prix...), on se demandait comment aller rebondir Asghar Farhadi (découvert avec le très beau A propos d'Elly). C'est donc en France qu'il pose sa caméra pour son sixième long métrage. On doute toujours lorsque un réalisateur acclamé quitte son pays (surtout vers Hollywood). C'est parfois différent lorsqu'ils viennent en Europe. A l'instar de son compatriote Abbas Kiarostami avec Copie conforme, Farhadi réussit parfaitement son virage français...
Un drame familial intense et puissant, au récit captivant qui fait éclater les rancœurs et les non-dits du passé, porté par une interprétation brillante. La dernière partie est sublime. 4,25
(...) Somptueux, juste, bouleversant, intense…les qualificatifs ne manquent pas pour décrire Le Passé. Un film d’une grande humanité qui renvoie chacun à ses propres interrogations sur l’amour, la culpabilité ou encore la filiation. La narration est passionnante et accouche d’un final d’une sensibilité surprenante. Un film maitrisé et touchant qui devrait avoir de beaux jours devant lui…
Asghar Faradhi s’intéresse aux rapports entre les êtres au sein du couple, de la famille ou avec l’entourage immédiat. Ce sont bien sûr les moments de rupture de nos vies qui retiennent l’attention du réalisateur iranien qui n’a pas son pareil pour faire naître le suspense à partir des situations banales auxquelles chacun d’entre nous a pu être confronté un jour ou l’autre. Pour son sixième film, il s’attarde sur le poids du passé toujours présent qui peut empêcher l’accomplissement d’une relation naissante. Marianne et Samir s’aiment mais malgré leur encore jeune âge, ils sont chacun englué dans leurs précédentes relations qui leur ont laissé outre trois enfants, des blessures mal cicatrisées. Alors que le divorce de Marianne d’avec Ahmad est censé être l’aboutissement de leur amour conjointement au projet d’un mariage et de la naissance d’un enfant, il va servir de révélateur à un passif non soldé de part et d’autre. Asghar Faradhi dont l’humanisme et le goût des gens s’apparentent à ceux d’un Téchiné ou d’un Sautet s’y entend à merveille dans la construction de ses scénarios qu’il rédige lui-même pour faire monter la tension progressivement, tirant tout doucement la pelote de relations devenues inextricables au fur et à mesure que s’y ajoutent des évènements d’abord perturbateurs puis finalement destructeurs. Les héros de Faradhi sont souvent des gens simples, sains et plutôt équilibrés qui se trouvent victimes de l’enchaînement des choses mais aussi de leur difficulté à communiquer. Se parler à cœur ouvert devrait aller de soi au sein d’un couple ou d’une famille et permettrait souvent d’éviter que l’incompréhension s’installe avec son cortège de fantasmes nés des non-dits ou des petits mensonges fabriqués pour ne pas s’expliquer. Marianne et Samir ont oublié comme souvent ce précepte, pris dans le tourbillon de la vie quotidienne qui leur a fait croire que les choses s’arrangeraient toutes seules avec le temps et l’habitude qui progressivement s’installerait. Hors chacun sait bien que les fossés ont plutôt tendance à se creuser qu’à se combler d’eux-mêmes. Il suffira du retour de l’ancien mari le temps d’un week-end pour que tremblent les fondations d’un pacte de vie bâti sur les décombres mal évacués des amours passées. On souffre avec les personnages qui font pourtant tous ce qu’ils peuvent pour se sauver d’un naufrage annoncé. La dernière scène avec cette main qui se referme sur Samir confirme le sentiment qui nous étreint durant tout le film. Les acteurs très engagés auprès de Farhadi sont formidables de vérité avec une mention spéciale à Bérénice Béjo qui s’est précipitée sur cette occasion offerte suite au désistement de Marion Cottillard, de montrer qu’elle pouvait être autre chose que la jolie plante un peu rigolote qui sert quelquefois d’agrément à l’abattage comique de Jean Dujardin dans les films de son époux Michel Hazanavicius . Bien lui en a pris car le Jury du Festival de Cannes 2013 lui a décerné un prix d’interprétation bien mérité.
Asghar Farhadi nous plonge dans une décadence familiale. Le Passé raconte l’histoire d’une femme, de deux hommes et de trois enfants qui veulent aller de l’avant mais dont les erreurs refont surface et vont ainsi déterminer leur futur. La narration y est très importante et le réalisateur nous invite à rejoindre la cuisine où l’ancien couple se discute, le café où la fille et le beau père s’expliquent… Il nous invite sans nous assister, car il sait que l’histoire nous touche et que l’on peut comprendre. Le choix des acteurs est donc très important pour que leur personnage soit sincère. Coup de chapeau donc au triangle amoureux Bérénice Bejo, Tahar Rahim et Ali Mosaffa qui crée une tension et une vérité tellement réaliste qu’elle bouscule nos tripes. Les enfants aussi sont admirables. Bejo montre enfin sa qualité d’actrice et ce sans Hazanavicius. Après l’obtention de la Palme d’Or de la Meilleure Actrice en 2013, on a du mal à croire que le rôle était initialement destiné à Marion Cottilard. Filmé dans les banlieues de Paris, le metteur en scène montre une capitale froide et sans cliché comme l’aurait fait d’autres cinéastes étrangers. Alors que reprocher au Passé ? La longueur peut-être, pour un long métrage dont la musique est absente. En bref, Le Passé est une œuvre poignante et sans artifice. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
Serait la conclusion d’un triptyque autour du thème de la rupture amoureuse entamé par A propos d’Elly et poursuivi par Une séparation? En tout cas, la façon dont Asghar Farhadi développe les problèmes émotionnels et conflictuels qui peuvent naitre au cœur d’une famille décomposée en pleine refonte est une nouvelle preuve de la virtuosité avec laquelle il filme ses personnages, leur donnant à tous une part égale dans les troubles internes de cette familiale dont la brutalité va paradoxalement s’avérer poignante. Sans jamais les stigmatiser d’aucune façon, le réalisateur iranien s’emploie au contraire à comprendre la manière dont chacun doit se confronter aux bouleversements affectifs auxquels ils doivent faire face en posant l’inévitable question de l’abstraction du passé (d’où le titre et ce plan de fin qui, à n’en point douter, fera couler plus d’une larme). Magistralement mis en scène et écrit avec un humanisme débordant, ce coup de maitre n’aurait toutefois as tenu la route sans les prestations irréprochables de Berenice Bejo, Tahar Rahim, Ali Mosaffa mais aussi des enfants qui participent pleinement à la force de ce drame humain tellement juste.
Asghar Farhadi affectionne les drame familiaux et "Le Passé" ne fait pas exception. Si le cinéaste iranien ne réussit pas à faire aussi bien que son précédent film, "Une Séparation", il nous pond néanmoins un bon film dramatique fort en émotion. "Le Passé" ne respire pas la joie de vivre et enchaine les crises de nerfs, les disputes et silences glacials à tel point que l'on frise l'overdose par moment. Cependant, le jeu des acteurs et la mise en scène sont tels que l'on garde une bonne impression de ce sixième long métrage d'Asghar Farhadi.