Dans The Bling Ring, Sofia Coppola s'inspire d'un article de Nancy Sales dans Vanity Fair, dans lequel la journaliste décrit les péripéties d'adolescents, issus de la petite bourgeoisie californienne, qui cambriolent les maisons des "stars", leurs "idoles", dans le but de pouvoir porter, toucher leurs vêtements, leurs bijoux…
Le scénario est plus fait pour un article de magazine que pour un long-métrage, même s'il ne dure qu'une heure vingt.
Il faut le dire, le film est moyen, mais est intéressant car s'il rate le fond du sujet (il n'y a pas de vrai critique, il s'agit plus d'un film-portrait), il permet, néanmoins, au spectateur de réfléchir sur la folie américaine : fétichisme, folie des marques, jeunesse perdue, religion devenue une superstition puérile.
Le film n'est malheureusement qu'une mise en image de l'article de Vanity Fair, les sujets de fond ne sont pas abordés car, a s'intéresse seulement à filmer ces adolescents, sans grand talent. Les acteurs ne sont pas mauvais, c'est un plaisir de retrouver Emma Watson, mais l'image ne sert pas un scénario ou une quelconque critique sociétale.
Le film intéresse essentiellement par son sujet ; il est intéressant sur le fond, pas tellement sur la forme.
Si le fond du sujet est raté, car il n'est traité que partiellement, il reste intéressant. Ce film est un tableau, esthétiquement beau de manière temporaire, il convient d'en tirer les conséquences.
Tout d'abord, une jeunesse perdue, thème classique, dans une société de consommation où la vie ne semble être qu'une illusion dans laquelle l'apparence règne. Cela passe, par le culte des marques de vêtements, de bijoux et de manière indirect de voiture. La tristesse et l'idiotie de ces jeunes n'est pas dans ce culte assez classique, mais plus dans le culte voué aux "stars" est plus particulièrement aux stars de la télé-réalité, qui sont au final aussi perdues que ces jeunes. Les uns deviennent riches pour leur idiotie, les autres pour le culte qu'ils vouent aux premiers ; l'égarement est leur réalité. Au final, les deux sont à plaindre.
Le thème de la jeunesse perdue n'est pas abordé seulement par la volonté d'apparence, le mal est plus profond. Le culte des marques, est un culte qui en remplace un autre, disparu. Ce culte disparu, ce Dieu mort, est symbolisé par les courtes scènes, comiques, mettant en scène une partie d'une "famille" qui se rassemble pour prier et récite des paroles, qui marquent par leur caractère vide, creux.
Ces prières, à défaut de donner du sens à leur vie, témoignent du vide de leur existence. Le personnage joué par Emma Watson, à part sortir le soir, faire du shopping et se vêtir de marque ne sait rien faire ; que va t'elle faire de sa vie ? elle ne sait pas trop, donc pour donner un sens, elle veut faire de l'humanitaire, pour faire "le bien" ; une fausse réponse qui témoigne de leur égarement, qui semble plus inconscient que conscient.
Le thème du culte de l'apparence et des marques démontre un égarement pas seulement de la jeune génération, car les parents de ces jeunes vivent la même vie : une vie d'égarement. Il y a donc une transmission générationnelle du vide.