The Bling Ring raconte les aventures d'une communauté de l'anneau (ring) d'un nouveau type, en rien motivée par la liberté mais au contraire par la possession et l'accumulation. Fascinée par les vedettes de Los Angeles, la petite bande shoppe sans scrupules dans leurs faramineux dressing rooms mieux fournis que nombre de boutiques. Si l'adage : « plus on a, moins on est » est vrai , qu'est-ce qu'il reste des personnages que Sofia Coppola met en scène une fois que ces enfants (presque) tous gâtés se retrouvent dépouillés de leurs atours ? Une inconscience abyssale. Seul le désir de paraître et de s'afficher en boîte, devant les journalistes ou sur Facebook semble les animer, avant comme après avoir être pris la main dans le sac à Rolex. Même l'amitié ne les relie pas : seul Mark (Israël Boussard), le plus désargenté du lot, semble éprouver des sentiments forts et sincères. Et c'est aussi le seul qui paraît se rendre compte que jour après jour, cambriolage après cambriolage, ils sont en train de dérober trois millions de dollars en Louboutin, Chanel et autres Hervé Léger. La communauté n'est qu'apparence, tout en bling bling. Les parents eux-mêmes sont creux et comme absents quand ils encouragent leurs filles dans des plans de carrière vaniteux et sans profondeur.
Le film met en évidence que lorsque l'on a tout, ce n'est pas suffisant, ce n'est jamais suffisant. Ce ne le sera jamais. Leur avidité est insatiable. Pourtant, si la petite bande s'était montrée plus maligne, elle aura pu continuer ses prouesses longtemps, les stars possédant tant de choses qu'elles ne semblaient pas toujours s'apercevoir de la disparition de leurs biens. Que Nikkie (Emma Watson) se retrouve en prison aux côtés de Lindsay Lohan qu'elle a dévalisée et qui est elle-même condamnée pour le vol d'un collier ne manque ni de sel, ni de sens.
A vouloir montrer la vacuité de ces adolescents, de leurs modèles et de leurs parents, tous très peu sympathiques, Sofia Coppola a réalisé un film kitsch qui leur ressemblent. Tout en faux-semblants et en paillettes, sans profondeur, The Bling Ring mime son sujet. Selon l'angle sous lequel on le regarde, on le trouvera absolument réussi ou totalement raté. Quoiqu'il en soit, on est loin, très loin, de la vaine élégance surannée de Somewhere où les palaces servaient d'écrins à la grâce d'Elle Faning