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Yves G.
1 461 abonnés
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3,5
Publiée le 15 mars 2013
Prix du public au festival de Locarno, "Lore" nous offre trois films pour le prix d'un. Le premier est le portrait sensible d'une adolescente que les événements obligent à mûrir trop vite. Saskia Rosendhal prête ses traits angéliques à cette jeune Allemande, fille d'un haut dignitaire nazi qui, à la chute du Reich, traverse l'Allemagne à pied avec ses frères et sœurs pour rejoindre la maison familiale. Le deuxième est la traversée d'un pays en guerre et la paradoxale beauté printanière de ses paysages. On pense à "Cinq jours en juin" de Michel Legrand ou aux Egarés de Téchiné. Mais Juin 40 n'est pas Mai 45 et les héros allemands du film de Cate Shortland ne sont pas aussi positifs que les personnages innocents des films français sur la Seconde guerre mondiale. C'est là que se niche le troisième film, le plus intéressant : dans une réflexion ambiguë sur la responsabilité et sur la filiation. Sommes-nous responsables des crimes de nos pères ? Lore, adolescente endoctrinée dans les Jeunesses hitlériennes, a hérité de ses parents un antisémitisme congénital qui explique sa réaction lorsqu'elle croise Tomas, un rescapé des camps d'extermination. Pour autant, au terme de son apprentissage, elle révèlera dans une ultime scène que la filiation ne nous condamne pas à être l'otage de cette responsabilité. La réalisatrice australienne Cate Shortland a fait un pari audacieux en voulant nous rendre sympathique cette famille de réprouvés.. Pari raté si l'on en juge l'insuccès public de "Lore" qui au bout de quatre semaines d'exploitation a quasiment quitté l'affiche. Dommage ...
Magnifiscent, simple et intense, riche, subtil et salvateur. Un film sur la désolation, sur l'amour, sur l'héritage, sur l'adolescence. De cette émotion que seul le cinéma charrie. Du grand, du beau cinéma, du cinéma ambitieux mais humble, ça existe encore !
Un sujet très intéressant, mais traité de façon ambiguë. Il semble dans certaines scènes que la réalisatrice appelle à une forme de compassion envers les parents (au moins envers la mère), piliers du régime nazi. Je suis d'accord pour accepter que rien n'est jamais tout à fait noir ou blanc, mais il y a des limites! Heureusement la présentation des "anciens", hitlériens fous furieux, ou dans le déni, tempère cette impression.
Pour son deuxième film, la réalisatrice australienne Cate Shortland s’inspire du livre La chambre noire de Rachel Seiffert et de sa belle-famille qui a dû quitter en 1936, Berlin pour fuir les horreurs nazis. Le résultat : un film poignant et troublant au sujet subtilement traité. 1945, fin de la seconde guerre mondiale. Lore (Saskia Rosendahl), la fille adolescente d’un haut dignitaire nazi, traverse l’Allemagne avec ses jeunes frères et sœurs afin d’éviter de se faire arrêter par les alliés. Pour survivre dans une hostile forêt noire, elle n’a pas d’autre choix que de faire confiance au mystérieux mais vigoureux Thomas (Kai Molina), rescapé juif rencontré en route. Saskia Rosendahl et sa beauté impérieuse sublimé par une photographie chatoyante ne sont pas sans nous rappeler Abbie Cornish, que Cate Shortland avait dirigé dans son premier film Somersault en 2003. Quasiment de tous les plans, la jeune actrice allemande est une ...
Le sujet est original car rarement traité de ce point de vue (la chute de l'Allemagne hitlérienne vécue du côté allemand, au travers d'une famille nazie obligée de fuir). Le résultat est un peu plus mitigé. On a un peu l'impression d'assister à une succession de scénettes manquant de liant entre elles. De plus la mise en scène, très léchée et travaillée, finit par desservir le film. D'un autre côté, la jeune fille, le personnage principal, est touchante et très bien interprétée.
Il y a des longueurs et la fin est un peu plate, mais les images sont tout de même magnifiques, et même si c'est un peu tangent avec un tel sujet, franchement, on est soufflé par tant de virtuosité.
D'un sujet à l'intensité dramatique forte, la réalisatrice en tire un film qui laisse sur sa faim. Trop d'images doucereuses, une héroine lisse et trop parfaite et des événements difficiles traités d'une manière ambiguë. Dommage car il était intéressant de voir cette période de l'histoire narrée côté allemand. Un coup de chapeau aux enfants dont le tournage a dû être rude.
Bon film sur l'Allemagne de la fin de la seconde guerre mondiale. On suit les enfants d'un haut gradé Nazi qui partent, livrés à eux-même, pour essayer de rejoindre la maison de leur grand-mère et qui découvrent au fur et à mesure de leur périple à la fois la vérité sur les agissements des nazis mettant tout ce qu'ils croyaient en doute mais également la misère de la débâcle de 1945, croisant juifs sortant des camps et américains contrôlant la région. Les acteurs jouent très bien. Je regrette toutefois les prises d'image caméra à l'épaule qui sont parfois désagréables. Il y a également des longueurs. Mais ça reste un bon film à voir en VOST et malheureusement exploité dans trop peu de salles.
Film absolument hideux et infect, qui flirte sans vergogne avec l'abjection et la manipulation. L'esthétique de pacotille façon pub avec images léchées et empilées jusqu'à la nausée sans le moindre recul provoque un rejet et une détestation qui ne font que croître au fur et à mesure que la réalisatrice et scénariste australienne déploie ses plans inutilement léchés et alambiqués. Une utilisation de couleurs vives, presque psychédéliques, des cadres impossibles et artificiels, des ralentis du pire effet : tout ici concourt au dégoût. A force de surligner et de produire ses piètres et minables afféteries de mise en scène dans une succession vertigineuse de plans qu'on aimerait voir enfin se stabiliser et s'inscrire dans la durée, Cate Shortland passe complètement à côté de son sujet, réduisant son héroïne à une stupide midinette, figée dans ses convictions et son attitude rigide. L'horreur de la guerre qui s'achève et voit la déroute des thuriféraires du régime moribond ne transpire jamais dans un film où même la crasse, qui semble propre, réussit néanmoins à nous clore les yeux jusqu'à éteindre durablement notre regard. C'est du point de vue formel du Lars Von Trier en bien pire, sans la moindre parcelle de fond et de compréhension du sujet traité.
Could be Tess story in Germany in 1945 but filmed by an Australian director influenced by milos foan, roman polanski and helma sanders brahms and agniezska
Recommandé par ma professeur d'allemand, ce film a tenu ses promesses et s'est avérée être une très bonne surprise. Chaque plan est magnifique, plein de profondeur et de sens, la fin laisse son spectateur réfléchir. Quant à la musique, elle est tout simplement superbe et accentue le côté dramatique du film. Les acteurs sont incroyables pour leur âge. Un film fascinant dont on ressort bouleversé.
Que ferait-on lorsque les rôles des protagonistes de la 2ème guerre seraient inversés? Telle est la question qui pose ce film. Le conflit permanent entre le bourreau et la victime dans cette situation; le tout dans une atmosphère oppressante, dans un silence presque total, uniquement perturbé par les bruits de la forêt (Noire) qui doivent traverser les enfants, bébé compris, d'une famille de nazis abandonnée par les parents dans la débandade générale de la fin de la guerre qui rencontrent un (soit-dissant) juif libéré d'un camp et les aide à traverser l'Allemagne à la rencontre de la grand-mère. Évidement ce n'est pas un film de guerre et encore moins d'aventures, mais plutôt une approche presque philosophique de ce conflit sur le comportement humain. La lenteur du déroulement de l'histoire nuit au résultat final du film qu'avec l'interprétation, un peu juste de la protagoniste, ce sont les points faibles, tandis que la photographie avec le scénario et la mise en scène seraient les points forts. À voir.
Un résumé prometteur et pourtant... Trop d'arrêts sur image, les couleurs sont belles mais la lenteur du film les dessert. Le sujet est grave mais la façon dont ces enfants vivent la fin de la guerre n'arrive pas a provoquer L'émotion à laquelle on s'attendait forcément. Dommage
Chaque plan est étonnant, un véritable enchantement des sens. Le miracle c'est que la beauté des images se fracasse sur la violence et la crudité du propos. Le résultat est l'une des expériences les plus troublantes et vivantes qu'il m'ait été donné de voir au cinéma. Sans complaisance, sans "théorie",comme parfois chez le grand Malick, Shortland atteint le summum tranquillement, juste en montrant et en associant.
Le résumé de "Allociné" expose bien le sujet de ce film. Voici un épisode de la débandade allemande en 1945 dans lequel les 5 enfants (dont un bébé) d'un haut gradé SS traversent seuls l'Allemagne occupée par Russes, Anglais et Américains pour rejoindre leur grand-mère à Hambourg. La quête de nourriture est essentielle pour eux et ils ont beaucoup de mal à trouver de quoi manger. La rencontre avec Thomas, un juif qui les aidera beaucoup (mais dont le film nous dit très peu de choses) sera, pour l'ainée (Anne)Lore en particulier, une expérience complexe, car on devine qu'elle a été élevée dans la paranoïa nazie de la haine de tout ce qui n'est pas aryen... La fin du film nous laisse deviner que beaucoup de choses ont désormais changé dans son esprit. Dommage que ce "Road Movie" au thème et au scénario intéressants soit traité avec une lenteur vraiment exaspérante...