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Patrick Braganti
92 abonnés
408 critiques
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0,5
Publiée le 1 mars 2013
Film absolument hideux et infect, qui flirte sans vergogne avec l'abjection et la manipulation. L'esthétique de pacotille façon pub avec images léchées et empilées jusqu'à la nausée sans le moindre recul provoque un rejet et une détestation qui ne font que croître au fur et à mesure que la réalisatrice et scénariste australienne déploie ses plans inutilement léchés et alambiqués. Une utilisation de couleurs vives, presque psychédéliques, des cadres impossibles et artificiels, des ralentis du pire effet : tout ici concourt au dégoût. A force de surligner et de produire ses piètres et minables afféteries de mise en scène dans une succession vertigineuse de plans qu'on aimerait voir enfin se stabiliser et s'inscrire dans la durée, Cate Shortland passe complètement à côté de son sujet, réduisant son héroïne à une stupide midinette, figée dans ses convictions et son attitude rigide. L'horreur de la guerre qui s'achève et voit la déroute des thuriféraires du régime moribond ne transpire jamais dans un film où même la crasse, qui semble propre, réussit néanmoins à nous clore les yeux jusqu'à éteindre durablement notre regard. C'est du point de vue formel du Lars Von Trier en bien pire, sans la moindre parcelle de fond et de compréhension du sujet traité.
Magnifiscent, simple et intense, riche, subtil et salvateur. Un film sur la désolation, sur l'amour, sur l'héritage, sur l'adolescence. De cette émotion que seul le cinéma charrie. Du grand, du beau cinéma, du cinéma ambitieux mais humble, ça existe encore !
Le résumé de "Allociné" expose bien le sujet de ce film. Voici un épisode de la débandade allemande en 1945 dans lequel les 5 enfants (dont un bébé) d'un haut gradé SS traversent seuls l'Allemagne occupée par Russes, Anglais et Américains pour rejoindre leur grand-mère à Hambourg. La quête de nourriture est essentielle pour eux et ils ont beaucoup de mal à trouver de quoi manger. La rencontre avec Thomas, un juif qui les aidera beaucoup (mais dont le film nous dit très peu de choses) sera, pour l'ainée (Anne)Lore en particulier, une expérience complexe, car on devine qu'elle a été élevée dans la paranoïa nazie de la haine de tout ce qui n'est pas aryen... La fin du film nous laisse deviner que beaucoup de choses ont désormais changé dans son esprit. Dommage que ce "Road Movie" au thème et au scénario intéressants soit traité avec une lenteur vraiment exaspérante...
Lorsqu'un film sème en vous un questionnement, et que celui-ci continue à germer en vous plusieurs jours après sa vision, on peut probablement dire que le film est de qualité. C'est donc le cas de ce Lore, réalisé par Cate Shortland. Et le questionnement est celui-ci : comment les enfants sont-ils influencés par les crimes de leurs parents? Un thème original, ancré dans la deuxième guerre mondiale via un angle très peu abordé en général par le cinéma : le point de vue d'enfants de nazis. On a l'habitude de voir ce genre d'histoire avec des enfants juifs au prmeir rôle, mais que se passe-t-il si on les remplace par des enfants de nazis? Comment ceux-ci peuvent-ils tenter de s'émanciper de l'ombre parentale écrasante? Voilà les questions de fond passionnantes que fait vivre Lore, avec l'intelligence de ne pas imposer de réponse.
Pour donner forme à ce riche propos, la cinéaste australienne crée une atmosphère très visuelle, jouant surtout sur la nature et les symboles. Et elle profite également, disons le d'emblée, dune actrice d'exception : Saskia Rosendhal. Cette jeune fille livre une prestation vraiment remarquable, pour rendre son personnage humain sans être trop attachant. Sans une interprétation de ce niveau, le film n'aurait pas pu fonctionner. Une vraie révélation.
Visuellement, On se croirait presque parfois dans un conte de fées pour adultes, dans cette forêt noire terrifiante. Mais il n'y aura pas d'ogres ou de sorcières ; les seuls aspects vraiment monstrueux sont ailleurs, dans les horreurs nazies que les enfants découvrent. Cette nature est très joliment filmée et entraine un contraste troublant entre la beauté de ses paysages et la noirceur des humains et de leur guerre. On pourra dire que d'autre cinéastes l ont déjà fait, de manière plus frappante visuellement (Malick, Miyazaki), on pourra aussi dire que le thème de l'éveil sexuel du personnage de Lore est moins marquant, plus classique, dans le schéma assez connu dans les films contemporains. Mais on pourra surtout dire que le film est original et réussi, et que ses images posent des questions qui hantent l'esprit, et rendent la deuxième guerre mondiale encore bien actuelle.
Bon film sur l'Allemagne de la fin de la seconde guerre mondiale. On suit les enfants d'un haut gradé Nazi qui partent, livrés à eux-même, pour essayer de rejoindre la maison de leur grand-mère et qui découvrent au fur et à mesure de leur périple à la fois la vérité sur les agissements des nazis mettant tout ce qu'ils croyaient en doute mais également la misère de la débâcle de 1945, croisant juifs sortant des camps et américains contrôlant la région. Les acteurs jouent très bien. Je regrette toutefois les prises d'image caméra à l'épaule qui sont parfois désagréables. Il y a également des longueurs. Mais ça reste un bon film à voir en VOST et malheureusement exploité dans trop peu de salles.
Un postulat hyper intéressant, un début prenant mais pour arriver où? A du vide, du creux. Que ces enfants soient des enfants de nazis ça les différencie en quoi dans ce road movie ? On voit des gamins survivre dans une forêt et après? Se laver, trouver à bouffer, ça se résume qu'à ça. Aucun affrontement idéologique lié à leur éducation, leur milieu qu'on nous a présenté comme nazi, n'apparait dans le film ou une soit disant prise de conscience et de remise en question concernant Hannelore, qui aurait pu parfaitement être la fille de n'importe qui. Ses origines nous sont décrites que dans les premiers instants du film n'entrainant aucune conséquence de comportement tout au long du film. Ils sont juste abandonnés réalisant que leur parents ne reviendront sans doute jamais En résumé c'est un Xième film sur des enfants livrés à eux même en cette période d'après-guerre pour ce film là ou de guerre pour d'autres.
Pour son deuxième film, la réalisatrice australienne Cate Shortland s’inspire du livre La chambre noire de Rachel Seiffert et de sa belle-famille qui a dû quitter en 1936, Berlin pour fuir les horreurs nazis. Le résultat : un film poignant et troublant au sujet subtilement traité. 1945, fin de la seconde guerre mondiale. Lore (Saskia Rosendahl), la fille adolescente d’un haut dignitaire nazi, traverse l’Allemagne avec ses jeunes frères et sœurs afin d’éviter de se faire arrêter par les alliés. Pour survivre dans une hostile forêt noire, elle n’a pas d’autre choix que de faire confiance au mystérieux mais vigoureux Thomas (Kai Molina), rescapé juif rencontré en route. Saskia Rosendahl et sa beauté impérieuse sublimé par une photographie chatoyante ne sont pas sans nous rappeler Abbie Cornish, que Cate Shortland avait dirigé dans son premier film Somersault en 2003. Quasiment de tous les plans, la jeune actrice allemande est une ...
un sujet intéressant, une façon originale d'aborder la guerre avec cet improbable road-movie à travers bois et champs pour traverser l'Allemagne morcelée après la chute du régime hitlérien entre des enfants de nazis et un jeune juif, mais il manque le petit supplément d'âme qui bouleverse, émeut. Dommage.
Le film peut mettre mal à l'aise car il traite d'un sujet dérangeant traité de manière épurée avec très peu de dialogue. On assiste à la prise de conscience d'une gamine, fille de nazis, qui va se rendre compte que sa famille est du côté des tortionnaires. Et cela tout au long de la route qui la mène vers sa mamie avec ses frères et sœurs. spoiler: Elle va en effet découvrir une réalité atroce qu'elle ignorait avec des cadavres violés ou torturés et des photos des camps nazis . Son instinct la guide pour rester en vie. C'est ce que le film nous montre, ce voyage difficile avec l'aide imprévue de ce jeune homme juif qui va aider toute la fratrie en trouvant ou volant de la nourriture. Que ce garçon soit juif la fait bien réfléchir à ce que ses parents lui ont dit ces gens-là ! Mais les enfants ne sont pas responsables des atrocités qu'ont commises les adultes et le plus important c'est la prise de conscience de la réalité historique quand on atteint l'âge de penser par soi-même. N'est-ce pas ce que fait Hannelore, finalement ?
Ce film est puissant, révélateur et les acteurs sont tout simplement hallucinants de vérité. Cate Shortland nous raconte la fin guerre de l'autre côté du mur, dans une Allemagne détruite. Les prises de vue, la musique, les silences, les regards, les acteurs,... Ce film est magnifique.
Film magnifique sur les dégâts de la 2nde guerre mondiale sur le peuple allemand et le traumatisme laissé par l'endoctrinement nazi !! Les acteurs sont prodigieux, la BO envoûtante et vraiment j'ai beaucoup aimé suivre ce road movie d'enfants hitlériens qui tentent d'échapper aux représailles américaines ou russes !! Alors certes c'est parfois un peu lent et onirique mais le fond est si bouleversant et passionnant qu'on passe au dessus !! Un point de vue nouveau et humain sur une période sombre de l'histoire allemande !
Très beau film sur un exode que l'on occulte généralement et qui sait évoquer la psychologie des allemands vaincus mais toujours admiratifs de leur Fürher. L'innocence des enfants est bien décrite ainsi que les dégâts de leur éducation aux jeunesses hitlériennes. Tous les comédiens sont très bons .
Que ferait-on lorsque les rôles des protagonistes de la 2ème guerre seraient inversés? Telle est la question qui pose ce film. Le conflit permanent entre le bourreau et la victime dans cette situation; le tout dans une atmosphère oppressante, dans un silence presque total, uniquement perturbé par les bruits de la forêt (Noire) qui doivent traverser les enfants, bébé compris, d'une famille de nazis abandonnée par les parents dans la débandade générale de la fin de la guerre qui rencontrent un (soit-dissant) juif libéré d'un camp et les aide à traverser l'Allemagne à la rencontre de la grand-mère. Évidement ce n'est pas un film de guerre et encore moins d'aventures, mais plutôt une approche presque philosophique de ce conflit sur le comportement humain. La lenteur du déroulement de l'histoire nuit au résultat final du film qu'avec l'interprétation, un peu juste de la protagoniste, ce sont les points faibles, tandis que la photographie avec le scénario et la mise en scène seraient les points forts. À voir.
Un beau film émouvant très bien joué, avec une chouette BO et mise en scène. Le seul truc qui m'a dérangé c'est que c'est assez lent dans l'ensemble. Mais sinon ça reste un film a voir, l'histoire est dur et émouvante, le sujet est bien traité, c'était juste et sans jugement.
Prix du public au festival de Locarno, "Lore" nous offre trois films pour le prix d'un. Le premier est le portrait sensible d'une adolescente que les événements obligent à mûrir trop vite. Saskia Rosendhal prête ses traits angéliques à cette jeune Allemande, fille d'un haut dignitaire nazi qui, à la chute du Reich, traverse l'Allemagne à pied avec ses frères et sœurs pour rejoindre la maison familiale. Le deuxième est la traversée d'un pays en guerre et la paradoxale beauté printanière de ses paysages. On pense à "Cinq jours en juin" de Michel Legrand ou aux Egarés de Téchiné. Mais Juin 40 n'est pas Mai 45 et les héros allemands du film de Cate Shortland ne sont pas aussi positifs que les personnages innocents des films français sur la Seconde guerre mondiale. C'est là que se niche le troisième film, le plus intéressant : dans une réflexion ambiguë sur la responsabilité et sur la filiation. Sommes-nous responsables des crimes de nos pères ? Lore, adolescente endoctrinée dans les Jeunesses hitlériennes, a hérité de ses parents un antisémitisme congénital qui explique sa réaction lorsqu'elle croise Tomas, un rescapé des camps d'extermination. Pour autant, au terme de son apprentissage, elle révèlera dans une ultime scène que la filiation ne nous condamne pas à être l'otage de cette responsabilité. La réalisatrice australienne Cate Shortland a fait un pari audacieux en voulant nous rendre sympathique cette famille de réprouvés.. Pari raté si l'on en juge l'insuccès public de "Lore" qui au bout de quatre semaines d'exploitation a quasiment quitté l'affiche. Dommage ...