Après l’énorme surprise qu’avait été le premier opus (prévue pour être une infâme daube et qui s’est avérée être la comédie de l’année), l’annonce d’une suite m’avait laissé un peu dubitatif (comment surprendre autant une seconde fois et conserver un tel degré de drôlerie ?) mais j’ai été un peu contraint de faire confiance aux réalisateurs Phil Lord et Chris Miller… surtout après l’éclatante réussite de "La Grande Aventure Lego" en début d’année ! Et, en petits génies comiques qu’ils sont, les réalisateurs (et le scénariste Jonah Hill) ont, une nouvelle fois, réussit leur pari. Leur recette ? Avoir compris qu’une suite à leur "21 Jump Street" était une idée aberrante et purement commerciale… et en jouer à fond. Ainsi, après les vannes sur "l’adaptation de série TV à la con des années 80", ils remettent le couvert du second degré à tout prix en s’autoparodiant sur les défauts inhérents aux suites de film à succès. Ainsi, ce "22 Jump Street" est une copie du film précédent (même intrigue, même mise en scène, même BO…) avec plus de moyens, plus d’explosions, plus de vannes, plus de bromance… et ils ne se gênent pas pour le répéter à foison, de la scène de départ dans le bureau de leur supérieur au générique de fin qui énumère les suites à venir ! Le film enfonce, donc, le clou du méta (sur les suites, donc, mais, également sur les choix de carrière de Channing Tatum) et de la vanne ultra-référencée (ah, l’allusion à Rihanna et Chris Brown…), qui sera, sans doute, appeler à mal vieillir mais qui, en attendant, fait franchement marrer. Les dialogues sont, donc, une fois, de plus, le gros points forts du films, tout comme ses gags à mourir de rire (Schmitdt qui découvre qu’il sort avec la fille du boss, Jenko qui se découvre un autre bro auquel il s’identifie davantage, les jumeaux défoncés, les apparitions de la coloc’ psychopathe…). Pour autant, et comme on pouvait s’y attendre, ce "22 Jump Street" est inférieur à "21 Jump Street", et pas seulement en raison de la disparition de l’effet de surprise. En effet, le film aurait gagné à être raccourci d’un bon quart d’heure (le final traîne un peu en longueur) et on regrette un peu que, mise à part l’incroyable Jillian Bell, les seconds rôles soient moins extraordinaires que ceux de l’opus précédent. Cette carence de qualité se ressent d’autant plus que Dave Franco et Rob Riggle se rappellent à notre bon souvenir lors de deux séquences en prison tout simplement hilarantes. Au final, à force de ne rien prendre au sérieux, à commencer par elle-même, "22 Jump Street" est une suite réussie qui ravira les fans du premier opus et confortera les réfractaires dans leur détestation. Au passage, le film est, à nouveau, l’une des meilleures comédies de l’année… derrière "La Grande Aventure Lego". C’est dire si le prochain film de Phil Lord et Chris Miller, devenus l’une des valeurs sures de l’humour US, est attendue de pied ferme…