Pour commencer, et avant de parler du film : oui, j’ais vu Mary Poppins de Robert Stevenson et j’ais vraiment aimé ce film pour en faire une petite critique, parce que mine de rien c’était une incroyable prouesse à l’époque d’allier animation et acteurs réel dans un film, rien que pour ça ce film mérite qu’on en parle. Quant à cette biographie sur l’acquisition des droits d’auteurs auprès de Pamela Travers pour le film de Mary Poppins, j’avoue que l’idée de base m’avait laissé indifférent la première fois, mais en voyant la bande-annonce du film et avec un de mes acteurs préférés, Tom Hanks, et Emma Thompson à l’affiche, j’étais trop curieux pour ne pas aller le voir en salle. Malheureusement, ce film a fait un flop à sa sortie en France et j’ais dû faire une croix pour ce film lorsque j’avais du temps pour aller au cinéma. Bref, je me suis procuré le DVD, j’ais visionné le film… DEUX FOIS ! Ouais, une fois en version originale pour le travail des acteurs et une voix en version française pour le doublage, et pour une bonne surprise c’en était vraiment une. Alors je mentirais si je disais que je préfère la version originale à la version française, mais je ne serais pas honnête non plus si je ne disais pas que les deux acteurs principaux ont fait un incroyable travail qu'on remarque avec la version originale. On m’avait dit que Tom Hanks avait une voix très aigu et qu’il était difficile de l’imaginer interpréter un personnage aussi iconique que Walter Disney avec une voix aussi grave, mais à chaque fois que je le voyais à l’écran non seulement il ressemblait comme à s’y méprendre au grand fondateur des studios Disney, mais vocalement il était le sosie parfait du grand patron des studios et on oubliait quasiment que c’était Tom Hanks derrière sa jolie moustache. Pour parler un peu du personnage de Walt Disney et de sa représentation dans le film, beaucoup prétendent que c’était un chef tyrannique et cruel en plus d’être un beau connard raciste et misogyne, le désignant du doigt comme l’un des pires êtres que le monde ait connu, ce qui est d'un ridicule pas possible. Déjà, et ça n’engage pas que mon avis personnel, c’est vrai qu’il est présenté trop positivement pour que ça soit la réalité,
surtout quand on voit à quel point il se montre tendre et compréhensif avec Pamela Travers,
d’ailleurs il est vrai qu’on le voit souvent laisser une petite morale quand il apparaît à l’écran, ça je l’accorde. Mais dans le même temps, l’histoire nous montre indirectement qu’il fumait énormément (dont la fameuse toux ) et on le voit boire de l’alcool mais aussi jurer un peu par moment, donc ça aurait pu être bien pire que ça. Et enfin, j’aimerais bien qu’on arrête de le comparer comme étant un des pires salopards de l’humanité, si vous voulez prendre un modèle pour ça prenez Hitler, Staline mais pas Walt Disney, c’était pas un patron tyrannique mais un homme de l’époque (bon pour une petite anecdote sur cet homme : je vous accorde qu’il avait l’habitude de faire des dessins érotiques avec Mickey et ses amis quand il était ivre… mais bon à part ça, je ne suis pas au courant de sa vie privée et je m’en fout, c'était sa vie, pas la mienne). Après, c’est vrai qu’il a eu quelques affaires compliqué de son vivant, notamment avec l’adaptation du classique "Alice au pays des merveilles" dans lequel Joe Grant a été viré par la suite, et comme tout patron il avait surement ses crises de colères par moment, même des grosses et enfin, ce n’est pas le personnage central du film, on s’intéresse à la vie de Pamela Travers. Donc au final, même si il est montré avec une image très positive dans ce film, ça passe suffisamment bien et puis on ne peut pas reprocher à Tom Hanks de mal jouer, il a fait un excellent travail comme d’habitude. Emma Thompson avait déjà joué Nanny McPhee, une sorte de dérive de Mary Poppins avant de jouer l’auteur du livre dont le film est adapté, autant dire qu’elle était déjà dans son élément. Alors son personnage se rapproche de très près de la caricature de l’anglaise ultra-polie qui remet tout le monde à sa place, refuse toutes les propositions qu’on lui fait et impose sa vision sur tout, n’ayons pas peur des mots pendant la première partie du film : c’est une chieuse de première,
et de là à demander à ce qu’il n’y ait ni chanson, ni du rouge dans le film, elle va très loin la vieille peau.
L’actrice n’en fait néanmoins jamais trop ni pas assez, et elle entre parfaitement dans son personnage qui devient plus compréhensif lorsqu’on apprend enfin à connaître son passé et son histoire d’enfance. Et ses péripéties sont réellement déchirant mais montre aussi à quel point le film se révèle beaucoup plus complexe et dramatique qu’il n’y paraît :
la mort de son père banquier Travers Robert Goff, les moments qu’elle aura passé avec lui et touts ces petits détails qui expliquent son caractère trempé comme son dégoût pour les poires et son inspiration pour Mary Poppins et les personnages de son roman étroitement lié à son vécu.
Elle n’est pas méchante de nature et on finit par avoir assez pitié d’elle, malgré ses décisions énervantes et son caractère parfois détestable dans la première partie du film. Paul Giamatti que je découvre pour la seconde fois après "La Jeune fille de l’eau" interprète un personnage totalement inédit dans cette biographie, mais après tout ce n’est pas plus mal, surtout si ça contribue à rendre le film un peu plus touchant à voir
et l’histoire de sa petite fille handicapée et en fauteuil roulant n’est pas dénué de tendresse
et il a permit de faire évoluer Pamela Travers pour qu’elle se montre enfin un peu plus aimable, son second rôle est donc sympathique à voir. Colin Farrell, apparemment connu pour avoir joué dans plusieurs mauvais films, était pourtant loin d’être nul ici, son personnage est purement dramatique et il l’interprète avec beaucoup d’honnêteté et de justesse pour le rendre attachant, une interprétation vraiment très bonne. Et quels plaisir de voir les frères Sharman joués par Jason Schwartzman et B.J Novak (il faut savoir qu’ils étaient quand même les experts des chansons composés pour les classiques Disney des années 1960/1970, il n’y a qu’à voir ce qu’ils ont fait avec Les "Aristochats", "Le livre de la jungle", "Merlin l’enchanteur" et bien sur "Mary Poppins"), alors certes les deux acteurs sont secondaires mais rien que pour les moments ou on les voit à l’écran pour chanter du "Mary Poppins", j’étais obligé de sourire et de m’intéresser à eux. Bon certes l’un d’eux est plus mis en avant que l’autre, Richard Morton Sherman mais ça faisait vraiment plaisir et puis les comédiens ont fait du bon boulot, idem pour Bradley Withford et Ruth Wilson. Pour le casting, on a que du bon avec les personnages et les acteurs. Thomas Newman, le compositeur, ne m’avait pas séduit avec la musique du film "Les Noces Rebelles", mais ici j’ais eu un petit coup de cœur pour ses reprises des chansons Mary Poppins et les musiques principalement joué au piano qu’il a composés pour les scènes d’émotions. Le thème principal du film est très tendre et apaisant, et là au moins contrairement aux "Noces Rebelles", il n’est pas répétitif. Et ce film regorge de plusieurs sympathiques clins d’œil à Mary Poppins et à Disney comme le poster Fantasia que l’on pourra s’amuser à dégoter aux studios Disney, et en tant que fervent fan des studios aux grandes oreilles je ne peux pas dire que ça ne m’a pas fait plaisir. Du côté de la mise en scène, John Lee Hancock n’apporte rien de nouveau mais il arrive à mettre les scènes importantes avec beaucoup d’astuce et il arrive à alterner de façon intelligente avec le passé de l’auteur de "Mary Poppins", d’ailleurs c’est principalement ça le point central du film : on ne parle pas du tournage de "Mary Poppins", mais de la création du scénario, de la conception des personnages et du décors, et l’écriture des chansons malgré le mépris de Travers vis-à-vis de ça, des dialogues et tout ce qui compose le film et contrairement à ce que plusieurs personnes auraient pu croire, Walt Disney est mis au second plan et n’apparaît qu’à des moments propices. S’il y a un autre point intéressant au sujet des personnages : c’est la relation entre Disney et Travers. L’une ne voit en lui qu’un chef d’entreprise qui veut se servir de son œuvre pour en faire un produit perverti qui trahit l’œuvre d’origine, tandis que Disney voit en elle une simple auteure à convaincre. Néanmoins, on voit que chacun accordent de l’importance à Mary Poppins :
Travers voit en ces personnages des représentations de son passé qu’elle ne veut pas voir changé en produit Hollywoodien, alors que Disney voit en la personne de George Banks, le père des enfants de la famille Banks car il représente en quelque sorte son père, et il l’explique lors de son ultime entretien avec Travers et c’est grâce à ce personnage qu’ils parviendront à s’entendre et à aller au bout des choses, c’est bien construit et la scène est vraiment très belle.
Après, certain vont peut être trouver cela assez mal venu de voir
Travers danser avec les frères Sherman sur une chanson de Mary Poppins puisque ça fait Disneyien
mais moi ça m’a bien fait rire donc je n’ais absolument rien contre ça. Parce que ce film ne fait pas que dans le drame, les réactions de Travers ainsi que les personnages des frères Sherman apportent une belle dose de rire dans ce film, l’une par son attitude et les deux autres ainsi que Ralph par leur bonne humeur. Pour parler de la fin du film, je dirais que ce n’est pas plus mal qu’ils aient changé le final par rapport aux faits réels sinon tout le reste de l’histoire
ainsi que le rendez-vous final entre Disney et Travers n’auraient servi à rien
:
dans les faits réels, Travers avait été scandalisé de voir son héroïne adapté sur grand écran, considèrent cela comme une insulte à son œuvre et elle n’a plus jamais revu ce film pendant les vingt années qui ont suivi et elle n’a plus jamais à travailler avec Disney ou les studios. Alors pour beaucoup ça peut énerver, mais parfois bonifier les choses ce n’est pas un mal en soi, ici c’était nécessaire et ça a apporté une belle fin pleine d’émotion au final, autrement le film serait en lui-même inutile et la fin aurait tout gâché.
Pour conclure, même si la représentation de Walt Disney est trop bonifiée pour que ça soit réaliste, le film en lui-même est vraiment relaxant et très belle à suivre. Le casting est excellent, la mise en scène bonne, les musiques relaxantes et pour une fois cette composition m’a séduite, l’histoire bien scénarisé avec plusieurs clin d’œil agréable au film de 1964, ce film est à voir pour tout les fans de "Mary Poppins" ou de Disney en général, pour ma part j’ais été très agréablement surpris pour ce drame façon Disney.