Routes désertiques, voitures vrombissantes, du cuir, une ambiance décadente, de la violence, des personnages iconiques,… bref Mad Max c’est tout ça à la fois, dans un film mythique réalisé par George Miller et sorti en 1979. Sur les autoroutes désertées d’une Australie méconnaissable, une guerre sans merci oppose des motards hors-la-loi et les policiers Intercetpor, qui tentent de triompher de la vermine au volant de voitures surpuissantes. Dans ce monde en pleine décadence, le policier Max Rockatansky, brillant pilote, doit affronter une bande de motards fous, qui se fait appeler Les Aigles de la Route, et qui le pousseront à entrer dans une folie meurtrière. Mad Max…., tout le monde, cinéphile ou pas, à entendu parler de ce film et de son personnage éponyme connu aussi sous le nom du « Guerrier de la Route ». Pour ma part quand on m’évoquais Mad Max c’était le désert, une lutte acharnée pour du pétrole, des méchants un peu dingues et une ambiance post-apocalyptique. Le problème c’est que là on pense au deuxième film de la saga, Mad Max 2, sorti en 1982 et toujours sous la direction de George Miller et reconnu aussi comme une œuvre culte, voire même supérieur à ce film. Mais avant, en 1979, il y a eu Mad Max premier du nom, un film qui se dit d’anticipation où l’action se situe dans une Australie rongée par la violence où les bandes de motards sèment la terreur sur leurs passages et la police lutte pour les arrêter. C’est vrai que l’aspect science-fiction n’est pas trop présent visuellement, il n’est pas poussé à l’extrême. On est plutôt, comme on le disait juste au-dessus, dans de l’anticipation qui est présente en terme d’ambiance avec l’aspect désertique du film, la violence qui s’installe dans la société, la police qui devient de plus en plus impuissante,… et toutes ces idées annoncent le futur apocalyptique de Mad Max 2. Finalement Mad Max est plus un film d’anticipation d’action qu’un pur film de SF. Et heureusement car ça lui permet de se distinguer de certains films de science-fiction, et des deux autres films de la franchise aussi, car il forme une œuvre culte ! George Miller a réalisé un chef-d’œuvre qui a marqué les générations et qui a également garder toute sa puissance. On parle d’un mythe désormais, le mythe Mad Max, une idée qui m’a toujours fasciné et pour ceux que ça intéresse je recommande l’épisode du Cinéclub de Monsieur Bobine consacré au deuxième opus de la franchise où cette idée de mythe est évoquée et qui m’a fait découvrir ces films. Mais ce qui fascine autant dans ce film c’est d’abord toute sa genèse et sa réalisation, semée d’embuches et d’évènements presque légendaires. Tout commença avec cet homme, George Miller, qui n’est autre que le réalisateur du film et de la trilogie. Au départ il était médecin dans un hôpital de Sydney, travaillant dans une salle d’urgence. Etant fasciné par la violence d’une certaine manière, il se lancera dans les années 1970 dans le cinéma en réalisant un mini-documentaire intitulé Violence in the Cinema - Part 1, produit par Byron Kennedy, futur producteur des deux premiers Mad Max. Et c’est en 1977 que commence le tournage mouvementé de Mad Max, premier long-métrage de George Miller, après le casting où l’interprète du héros du film a été choisi, un certain Mel Gibson, alors inconnu à l’époque et dans ses débuts derrière la caméra et qui ne sait pas encore qu’il va jouer l’un des rôles de sa carrière. La légende veut que Gibson se soit pointé au casting juste après une bagarre et totalement défiguré ! Au départ le tournage du film de Miller devait durer dix semaines pour un budget minime d’environ 400 000 dollars australiens. Mais l’actrice Rosie Bailey qui interprétait à la base la femme du héros fut victime d’un accident de moto à quatre jour du début du tournage et elle dut être remplacée par Jeanne Samuel, retardant ainsi le tournage de deux semaines. Au final le tournage a duré six semaines pour la première équipe et six autres semaines pour la deuxième, des scènes ont dû être retournées pendant deux semaines et il a fallu faire des « reshoots » des cascades en 1978 et le montage s’effectuera sur plus de sept mois. Et il paraît même qu’à cause de son faible budget, seuls Mel Gibson et Steve Bisley avaient de vrai vêtements en cuir, le reste des acteurs avaient seulement des imitations. Et pour la scène d’ouverture où une caravane est pulvérisée par une voiture, il s’agit en fait de celle du réalisateur qui fut obligé de la sacrifier pour les besoins de son film. Bref, tout ça pour dire qu’un grand nombre de monuments du Septième Art ont connu des tournages difficiles et compliqués comme par exemple Apocalypse Now de Francis Ford Coppola où là le tournage fut un véritable enfer pour l’équipe du film. C’est comme ça qu’on battit un film de légende. En tout cas malgré de nombreuses censures pour éviter un classement X à l’époque à cause de sa violence, par exemple le film n’est sorti qu’en 1982 en France soit trois ans après sa sortie initiale, le Mad Max de George Miller fut un carton au box-office mondial engrangeant quasiment 100 millions de dollars de recettes et fut jusqu’en 1999 dans le Guinness des Records comme étant le seul film à petit budget le plus rentable du cinéma. Quand je vous dit que ce film est fascinant sur ce point de vue là, et bien c’est vrai ! Ensuite le film l’est d’autant plus quand on l’analyse de l’intérieur à savoir dans son scénario, sa mise en scène, ses acteurs, son ambiance, etc. Véritable western moderne sur les routes où les policiers affrontent des voyous avec des voitures, Mad Max est un film classique dans son histoire mais qui reste captivant. Entre film policier, film avec romance, une vengeance et un film d’action pure, l’histoire est très prenante et ce dés le début avec la superbe scène de course-poursuite où ce dévoile petit à petit le personnage de Max qui se prépare à poursuivre l’Aigle de la Route. Bruits de moteur, coups de feux, dérapages, la radio de la police qui ne s’arrête jamais, du suspense et des cascades spectaculaires, Mad Max s’ouvre, grâce à cette scène d’action, d’une manière forte et place le ton général du film : on ne rigole pas. Ensuite le film amène la bande de motards cinglés qui sèment la terreur dans une petite ville, le chef est tout simplement terrifiant, il y a la tragédie policière avec la mort du collègue de Max, ce qui l’incite à arrêter sa brillante carrière car considérer comme le meilleur pilote de la police. Et nous arrivons dans la partie sentimentale, et la plus passionnante, car dans cette partie le personnage de Mel Gibson s’apprête à vivre l’évènement le plus traumatisant de toute sa vie : la mort de sa femme et de son fils, tués par les motards fous. Et nous arrivons à partir de ce moment là dans la dernière partie, la plus folle du film, où Max perd goût à la vie et se met en tête de venger les siens en tuant un à un tous les motards. Cela nous donne quelque scènes génial : quand Max roule avec la voiture noire modifiée pour lui sur les routes désertique de l’Australie, la scène où il réussit à tuer un homme sur moto alors qu’il est blessé et à terre et enfin la scène où il tue le dernier de tous les motards d’une manière assez sadique tout de même. Le dernier plan du film montre que le personnage n’est plus le même, il est devenu un homme qui a basculé dans la folie meurtrière, et cela annonce peut-être Mad Max 2. Personnage très intéressant, Max Rockatansky est devenue une icône de la route et du cinéma car tout le monde connaît au moins son nom au Guerrier de la Route. Mais le personnage principal du film reste la route au sens strict du terme, c’est elle qui guide notre héros vers sa quête vengeresse, c’est elle qui amène la mort de l’ami de Max, celle de sa famille qui se passe sur la route en plus, ou encore l’agression du jeune couple et les scènes de poursuites en voiture. La route est présente dans tout le film, on voit la caméra qui file dessus comme une voiture et dans ce film elle est très importante et est utilisée d’une manière très intelligente par ce réalisateur visionnaire qu’est George Miller, qui à l’époque confirmait son talent pour la mise en scène avec ce film d’action brillant. Pour moi Mad Max est un des plus grands films à représenter admirablement la route, qui devient ici une sorte de personnage. Accompagné d’une bande-originale juste géniale, Mad Max de George Miller restera un film culte du cinéma, un chef-d’œuvre mythique et impitoyable dans ses scènes d’action et de violence, où Mel Gibson trouvait son premier grand rôle au cinéma.