Une belle famille, un père absent, deux sœurs livrées à elles-mêmes. L 'une s'en sort , l'autre tombe dans le gouffre. Voilà ce qu'est Suzanne une fille paumée qui tombe enceinte à 16 ans et qui va plonger dans les pires profondeurs. Chapeau franchement, bravo . Ce film est magnifique et François Damiens nous prouve qu'il est très fort dans un rôle dramatique. Adèle Haenel et Sara Forestier sont éblouissantes. J'avoue que j'ai eu une petite larme à la fin .
Suzanne est déjà le troisième long-métrage de la jeune Katell Quillévéré. Le film retrace à travers presque trois décennies la vie d'un père et de ses deux filles. François Damiens joue juste et nous impressionne à travers les transformations physiques qui lui donnent un âge différent, qui sont essentiellement capillaires et parfois minimes, mais terriblement efficaces. Suzanne est interprétée par Sara Forestier, habituée des rôles de fofolle, et la très bonne Adèle Haenel prête ses traits à sa jeune sœur. Rapidement, on se rend compte que Suzanne a une propension à foutre sa vie en l'air sur des coups de tête, alors que sa sœur assume les responsabilités que la vie lui impose. Tout au long de sa vie, Suzanne accumule les mauvais choix, semblant incapable de s'éloigner du danger telle une droguée en manque d'emmerdes. Le film est un exemple parfait de ce que le non-dit peut prendre en terme d'importance au cinéma. Aucun des évènements marquants et tragiques du film n'est montré. On passe directement de la scène qui précède le drame à celle qui le suit. Astucieux et très intéressant stratagème, qui hélas se voit noyé dans la répétition à outrance du procédé. Car le film n'est pas exempt de tout reproche. Certes l'histoire ne laisse pas indifférent et comporte des pics d'intensité très touchants, mais il est très hétérogène et à force de multiplier les "up and down" émotionnels, il devient lassant. En somme, un film prometteur pour l'avenir de la réalisatrice, mais qui ne restera pas dans les annales.
Dramatique des premières secondes aux dernières. Les mauvais choix d'une cas-soc', aveuglée par l'amour, la bêtise et l'immaturité. C'est pathétique, juste, révoltant et gris, parfois long mais servis par un casting 4 étoiles qui parvient à retenir l'attention du spectateur pendant l'heure et demi. François Damiens est particulièrement bluffant dans un rôle dramatique. Un grand acteur.
On peut dire que "Suzanne" se situe entre l'étude de moeurs sociale et le drame familial mais ne transcende ni l'un l'autre. Et j'ai eu le sentiment, en voyant le film, qu'il était en sous régime, loin du potentiel fort et violent qu'il aurait du avoir. J'ai aimé les acteurs, mais il m'a semblé que Sara Forestier était bizarrement sous le seuil de son rôle alors qu'Adèle Haenel envoie du steack à chacun de ses regards... Et puis avec des scènes de boîte de nuit qu'on a vu cent fois, les poncifs du cinéma social, des approximations, des ellipses... Quelque chose de frustrant à la vision de ce film au final, un peu comme si Katell Quillévéré refusait le match.... Dommage.
Suzanne, comme le personnage joué par Sandrine Bonnaire dans "à nos amours". Est-ce un hommage à Maurice Pialat ? Un clin d'œil peut-être involontaire ? Katell Quillévéré raconte vingt-cinq ans de la vie d'une femme et de son entourage en faisant l'impasse sur les évènements les plus marquants, les naissances ou les morts, que l'on apprend par déductions, entre les ellipses. Dans sa façon de filmer, de mettre en scène les personnages, d'organiser son récit, il y a quelque chose de profondément original et aussi une sorte de reconnaissance de l'influence d'un cinéma de l'émotion brute. C'est beau pas parce que l'image est belle ou parce que les rapports entre les personnages nous donnent du bonheur ou de la douceur, mais bien parce qu'on sent une grande sincérité dans tout ce qui se passe à l'écran. La jeune réalisatrice en est à son deuxième long métrage et après "un poison violent", elle confirme un talent singulier et une direction d'acteurs formidable : Sara Forestier est magnifique, sombre et lumineuse, forte et fragile ; Adèle Haenel apporte une présence incroyable, elle fait croire à l'indépendance de son personnage ; mais celui qui étonne le plus, c'est François Damiens, comme Galabru ou Lio dans "un poison violent", il est transfiguré, débarrassé de son étiquette de gros balourd qui fait rire. On pourra reprocher au scénario de passer par un peu trop de noirceur, et que les notes d'espoir ne s'y insèrent que par des artifices, mais au final, on en sort secoué, mélancolique, atteint. C'est aussi cela, le cinéma.
Un beau film, simple et sensible, dont la grande force tient au déroulé de l'histoire, qui s'étale sur 25 ans, mais choisit, par le biais de fréquentes élipses, de ne pas tout montrer.
Cest long, c'est lent, c'est mou et je me suis rapidement ennuyé ! N'est pas dramaturge qui veut et Katell Quillévéré n'arrive pas à la cheville de Victor Hugo à s'essayer dans cette version modernisée et raccourcie ô combien des "Misérables ! D'autant qu'il s'agit seulement de son deuxième long métrage et à vouloir faire la réalisation et le scénario de cette histoire, elle rate tout. Si cette aventure neu-neu n'est pas complètement infecte, c'est surtout grâce à l'interprétation de Sara Forestier (Suzanne) qui donne à son personnage un peu de densité et de crédibilité. C'est l'actrice "qui monte" de plus en plus (quelle filmographie, et qu'on va bientôt voir dans "Primaire" début 2016. Ceci dit, fallait-il niveler l'image de la jeunesse par le bas pour montrer en exemple des dévoyés et d'une mère qui abandonne son enfant ? willycopresto
Les thèmes abordés par ce film sont simples mais que c'est bien fait ! L'enfance, la famille, l'amour, ... Tout y est au travers le parcours tourmenté de Suzanne et de ses proches. Avec juste ce qu'il faut de rebondissement dans le scénario pour nous maintenir en alerte. Sara Forestier et François Damiens sont justes et touchants.
Je n'aime pas ce type de film misérabiliste qui relève plus d'un documentaire sur toutes les dérives bien connues de notre société et dont la carrière risque fort le flop à cause de ça. Pourtant, le jeu des acteurs est exceptionnel, François Damiens et Sara Forestier en tête, mais cette noirceur outrageusement appuyée passe vraiment mal : le cinéma, ça ne doit pas faire rêver au moins un peu ?. De ce fait, on s'interroge plus sur la personnalité de la réalisatrice qui a pourtant un vrai talent technique (prises de vue, bande sonore, direction d'acteurs, montage...) que sur le film lui-même. Dommage.
Un scénario d’intrigue dramatique bien ficelé, des personnages intéressants de nature, jusqu’où cela peut dérivé, vers la fin de cavale comme moralité de l’histoire.
Très belles interprétations de Sara Forestier et François Damiens dans un film dur et mélo-tragique. Le montage est assez judicieux et nous raconte une histoire sur 20 ans sans forcément chapitrer le film. Bonne surprise.
Film intelligent, narrant avec talent une histoire contemporaine à la fois dramatique et touchante. ça fonctionne (apparemment pas chez tout le monde si j'en crois certaines critiques) parce qu'il faut participer au scénario, en imaginant ce qui n'est pas montré, en comblant les vides temporels. ça fonctionne parce que cette histoire peut arriver à n'importe qui. On peut suivant son age et son sexe, s'identifier au père, à la fille perdue, à sa soeur, à ses enfants. ça fonctionne parce que le cinéaste ne cherche ni à expliquer ni à excuser. il raconte, c'est tout. ça fonctionne parce que ça se termine sur une note d'espoir. ça fonctionne enfin parce que c'est bien filmé, bien joué et bien monté. Mon seul regret : la chanson du générique final est anglais...