Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Un visiteur
5,0
Publiée le 11 février 2013
Avec une très belle photographie, le film parle avec justesse de l'obscurantisme et de l'archaïsme de certaines régions de notre Union, du choc de la rencontre (matérialisée) entre la modernité et un dix-neuvième siècle qui s'attarde et révèle l'absurdité des croyants.
Un film intéressant à voir sur le milieu monacal et ses dérives. La seconde partie est un peu longue et l'exorcisme s'éternise, mais dans l'ensemble tout ça est bien mené !
Ce que j'aime bien dans Au-delà des collines, c'est que ce n'est ni un film à charge, ni un film démonstratif . Loin d'aborder une communauté religieuse en tant que monde clos sur lui même en dénonçant son fanatisme religieux, il la montre dans le contexte de la société roumaine caractérisée par le délabrement de ses institutions et services publics ( ses familles d'accueil ( peu accueillantes) , ses hôpitaux surpeuplés, ses fonctionnaires policiers blasés...) Face à cette déliquescence, les membres de cette communauté religieuse tentent tant bien que mal de se préserver de l'extérieur et de rester un ilot protégé du monde moderne et de ses impuretés. Mais ils vont être confrontés brutalement au monde réel et réagir de la manière la plus inappropriée qui soit en provoquant le mal avec les meilleures intentions. Pas de manichéisme ou du dénonciation du fanatisme religieux dans la mesure ou les religieux ne cherchent pas à convertir qui que ce soit ou extirper le pêché par esprit d'intolérance .( ils ne savent pas que la victime est homosexuelle) mais à guérir par l'exorcisme une âme victime de ses tourments et troubles psychiques dont ils ne comprennent pas la cause (sinon par la présence du diable ) et qu'ils sont contraints par les circonstances de secourir .( cette dernière ne pouvant être prise en charge par les autres institutions, faute de place ou de moyens et n'ayant aucun autre lieu pour l'accueillir ) D'où un film ni accusateur ni complaisant mais plutôt un regard empathique et nuancé sur des êtres humains qui par leur obscurantisme sont responsables d'un horrible fait divers. Un film humain sur ce qui constitue l'humanité et ses errances tout simplement.
Un film bouleversant qui se passe dans un monastère orthodoxe. C'est très austère avec une mise en scène très réaliste. Belle interprétation des deux actrices principales avec beaucoup de force et de conviction.
Mungiu continue sur la lancée de son film précédent avec un film coup de poing qui vous prend littéralement à la gorge(montée en tension remarquable),cette histoire d'amour qui tourne(très)mal est magnifique parce qu'elle nous rappelle que l'excès de dévotion éloigne de la vie(nous l'avons un peu oublié tant la religion ne fait plus partie de nos vies).
Le réalisateur réussi à nous plonger dans le quotidien d'un monastère qui semble sorti du temps. Sans grossir le trait le poids de religion est surréaliste au rapport de notre pays. Pour autant le drame montre comment la culture et la religion s'oppose aux sentiments différents. Les acteurs sont "naturels".
Le cinéaste oppose ,sans prendre parti,deux mondes à priori inconciliable.Notre société moderne et des gens heureux de vivre sous l'emprise stricte des dogmes de la religion.En d'autre temps,la pertubatrice aurait était brûlée vive pour sorcellerie.Le réalisateur insiste un peu lourdement sur le fait que nous sommes au XXIième siècle (bruits des avions..) mais finalement notre société ne vaut pas mieux (meurtre sur internet).
Film de grande qualité rigueur de la mise en scène actrices talentueuses histoire sombre orchestree sublime ment ou l on ressent toutes les frustrations l'isolement la pauvreté ...la puissance de la religion les nons dits l ère post communisme et cette lente reconstruction de ce pays que l on a peine à entrevoir .....tellement ...tout semble muselé...
Un film qui se veut imposer des thèmes tel que la religieux qui mais qui ne prend aucuns partis pris, se contente d'être juste abominablement plat.
Je persiste à croire qu'avec ces même thèmes, en gerant la chose bien autrement il est possible d'en faire un truc "potable", en gerant differement les informations qu'on donnent aux spectateurs( je fais allusion notamment à la psychologie des personnages qu'on comprend bien trop rapidement dans le film,,), en evitant les longueurs, notamment en evitant les scènes qui sont censés apporter des informations sur la situation du film qui n'importe rien mise à part des lourdeurs execrables,,, même en gardant cette idée d’évènements en amont du "début" ( au devergondage des deux demoiselles avant qu'Alina ne partent en "voyage"et que sa camarade n'aille au couvent) mais en les indiquant au spectateur de façon reellement subtile .on pourrait même garder cette fin "tragique"si Dieu le veut ! C'est le genre de film qu'un etudiant en cinema novice doit absolument voir un jour ou l'autre tant il lui servira de comparaison par rapport à des vrais films composés de reel partis pris et ne se contentant pas juste de placer ça et là quelques thèmes religieux et une dualité manichéenne. Bref un film reellement comique par sa naiveté à vouloir depasser les collines ! (faut bien la sortir :!!), à voir lors d'une soirée avec quelques séries B et autres babioles.
En Roumanie profonde, une orpheline retrouve son amie d'enfance dans un couvent et cherche à s'adapter aux dogmes pour rester avec elle. Vision saisissante de religieux rigoristes face à la maladie mentale vue comme une manifestation du démon. Le film prend son temps et la première heure le spectateur doit s'accrocher pour endurer cet obscurantisme décrit dans un décor naturel peu avenant. Si on tient le coup on assistera à une fin impressionnante, mais que de longueurs pour en arriver la, c'est dommage car certains spectateurs auront une image faussée du passionnant cinéma roumain.
Pour Cristian Mungiu il n'y a rien de positif, rien de beau, rien de divin. Le destin a séparé Alina (Cristina Flutur) et son amie Voichita (Cosmina Stratan). Alina revient en Roumanie dans l'espoir de repartir avec Voichita pour travailler en Allemagne. Mais Voichita ne veut plus. A-t-elle jamais voulu ? Ce refus va avoir des répercussions dramatiques. La relation entre Alina et Voichita évolue lentement sous nos yeux. Alina ne l'accepte pas. Son expérience en Allemagne n'a pas été concluante (sinon elle ne serait pas revenue). Elle croit que cela fonctionnerait mieux si son amie Voichita repartait avec elle. Mais Voichita est réconciliée avec ses anciens maux. Elle a trouvé son refuge spirituel dans la communauté d'un petit monastère perdu dans une province reculée. La vie ascétique des religieuses, les relations d'aide avec le village ou la petite ville qui les entoure sont décrites simplement et honnêtement. Et ces scènes montrant cette petite vie bien simple et pourtant bien remplie, sont d'une importance capitale pour comprendre le film. Cette communauté rustique fonctionnait bien jusqu'à l'arrivée d'un élément perturbateur qui vient avec son background assez lourd, et le comportement agressif d'une jeune fille de notre époque. Voichita n'a plus besoin d'Alina. Alina l'a compris, et elle ne sait plus quoi faire pour se rebeller contre la décision sans appel de Voichita. Elle sème la confusion comme beaucoup de jeunes d'aujourd'hui qui ont tendance à se servir de la violence dès qu'ils ne peuvent pas résoudre une situation, et qu'ils sont en conflit avec quelqu'un ou une institution. C'est un comportement très actuel. Et c'est justement ce télescopage entre la vie monacale et rigoureuse du monastère et la psychologie des jeunes de notre époque qui créent la confusion. Alina a un amour obsessionnel envers Voichita. Cristian Mungiu ne donne pas beaucoup d'explications sur la relation amoureuse entre les 2 jeunes femmes, et sur les explosions violentes d'Alina. On comprend que leur relation devait être autant tumultueuse auparavant, car pourquoi Alina est-elle partie toute seule une première fois ? C'est que Voichita n'en avait pas vraiment envie tout simplement. Voichita est-elle coupable de cette dérive vers le drame ou veut-elle (connaissant trop bien Alina) se débarrasser de l'amour étouffant de son amie ? Elle sait fort bien qu'Alina ne peut accepter ce genre de vie austère. Inexorablement Alina s'enfonce. Elle pourrait repartir seule, mais s'obstine. Ce drame en dépit des décors, est lié à une relation bien contemporaine. Voichita se sert de ce monde anachronique, mais Alina et Voichita sont terriblement modernes. Elles sont là, dans ce monastère, mais sont loin d'être naïves et retardées. Leurs agissements, leurs errements sont de notre temps, et c'est cela qui les poussent vers leur confrontation où le monastère devient la victime collatérale. On comprend bien que le monastère est inadapté pour prendre en charge une personnalité troublée comme Alina qui n'est bien nulle part. Quant à Voichita, elle a changé d'aspect, mais pas de mentalité. L'histoire aurait pu aussi bien se dérouler en banlieue ou dans une zone périurbaine. Mais on aurait pas eu un choc culturel si intense. Voichita aurait pu sauver son amie. Elle a l'occasion d'avertir des automobilistes, mais elle ne fait rien. Voichita profite de la simplicité, de la maladresse et de l'ignorance de la communauté du monastère orthodoxe qui est une sorte d'asile où survivent les superstitions dans un rituel religieux passéiste. Elle s'en sert dans sa relation conflictuelle avec Alina. Les caresses sont-elles des gifles ? C'est pervers, c'est effroyable, mais cela en fait un très grand film.
Cristian Mungiu n'aura certainement pas volé son prix de meilleur scénario à Cannes en 2012. Voilà un film terriblement bien écrit, où le réalisateur fait preuve d'une immense maîtrise et d'une virtuosité indéniable. Une lenteur pesante et une rigidité certaine laisse un goût âpre au spectateur. C'est un film usant mais saisissant de justesse. On y ressent les murmures d'une certaine catharsis, après l'apnée de 2h30 que ce film fait endurer. Mais c'est un pur bonheur. A voir.