Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
loulou451
120 abonnés
1 503 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 12 novembre 2016
Avec "Ombline", Stéphane Cazes offre certainement le plus beau rôle de sa carrière à Mélanie Thierry, qui est ici exceptionnelle dans le rôle d'une jeune détenue essayant d'élever seule son enfant en prison. Cazes ressert toute son intrigue sur la jeune femme, et il vise juste tant Mélanie Thierry éclabousse de tout son talent le film. Le résultat est prometteur, accentué par la volonté du réalisateur de développer coûte que coûte son intrigue. Un film fort et beau.
Educateur en milieu carcéral et sensible au sujet de l’enfermement, de l’exclusion, de la pauvreté, je ne pouvais passer à côté de ce film…Nombreux sont les cinéastes qui ont tenté de proposer leur vision sur la prison… « Un prophète », « Dog Pound », « Le trou », « Midnight express »…Pourtant, c’est la première fois que je suis estomaqué par tant de réalisme. Stéphane Cazes a mis 10 ans pour nous proposer son point de vue. Ce n’est donc pas étonnant que son scénario soit tant maitrisé. Proche de la réalité, j’ai retrouvé ce que j’observe au quotidien, ce que mes collègues me disent, ce que les personnes détenues expriment sur ce lieu emprunt de violences tant physique que psychologique. Il choisit de pencher sa caméra sur une jeune femme qui se bat au quotidien pour préserver le lien qui la relie à son enfant et de la manière dont elle va agir pour gagner son billet de sortie. Pas de partie prit….Juste un constat. Une réalité qui est montrée ici par tous ses aspects. Les relations duelles entre les détenues et les surveillantes, la peur au ventre vécue au quotidien, les liens qui se créent, la drogue, la mort…la maternité. Transcendé par une Mélanie Thierry époustouflante qui est totalement dans la peau de son personnage …Tantôt douce, tantôt dur, tantôt désespérée. Je n’ai pas de mots suffisamment forts pour décrire ce que j’ai ressenti tout le long du métrage.Juste que ce film, probablement l’un des plus beaux de l’année 2012, mérite un franc succès.
Bon film français sur un sujet sensible comme les femmes élevant un enfant en prison, la difficulté à se remettre dans le droit chemin. Une actrice principale excellente, un casting réussi, une réalisation maîtrisée, de la dramaturgie par moment. C'est un film méconnu qui mérite d'être vu.
Beau film, fort et juste, qui fait honneur aux femmes, saisies dans un univers peu commun, celui d’une maternité en milieu carcéral ! Autant dire que certaines scènes sont rugueuses et d’autres mélodramatiques. Mais le talent du réalisateur apparaît justement dans l’art de ne pas tomber dans le mélo pur et larmoyant ni dans le piège de juger, de peindre une fresque sociale à la Zola. Hélas il ne s’évite pas parfois de tomber dans le cliché. Dommage ! Mélanie Thierry est remarquable de volonté, de violence contenue (pas toujours !), d’humanité et de féminité. Un film très prenant et très réussi, malgré quelques maladresses, d’un jeune réalisateur plein d’avenir.
Film carcéral d'une banalité dégoulinante, où tout se déroule de façon convenue et linéaire au possible. Aucune tension dramatique n'émerge de cette production finalement sans intérêt. N'est pas Jacques Audiard qui veut.
Un film très prenant sur la maternité en prison, et le désir de s'en sortir pour son enfant. Mélanie Thierry est excellente et on est souvent touché par cette "jolie" histoire.
Le regard que porte ici le jeune et très prometteur Stéphane Cazes sur l’épineux problème de la maternité carcérale est sans conteste le film le plus bouleversant de cette rentrée 2012. C’est grâce à un intense effort de documentation, qui fit de la réalisation un travail de sept ans faites d’immersion tant du réalisateur que de l’actrice principale dans le quotidien des prisons pour femmes, que cet audacieux pamphlet social parvient à donner une justesse tant cruelle que mélodramatique à son propos. La mise en scène accumulant les gros plans met à la fois en avant le jeu très intense de Mélanie Thierry que le sentiment d’enfermement de son personnage. Le reste du casting permet de donner une crédibilité édifiante à la population pénitentiaire, dont un rôle de sociopathe superbement incarnée par Corinne Masiero. Tout en évitant tout jugement facile des protagonistes ou un quelconque appui poussif sur ses aspects les plus tragiques, ce choc émotionnel réveille tant les sanglots que la fibre maternaliste de son public.
Pour son premier long-métrage Stéphane Cazes n’a pas choisi la facilité d’un sujet de comédie pour s’attaquer à un sujet hautement dramatique : la maternité en prison. Il a déjà le mérite de traiter le sujet des femmes en prison, thème totalement absent du cinéma hexagonal, mais en plus il lui adjoint un sujet presque tabou, les naissances de bébés ayant lieu dans ce lieu de privations de liberté et leurs premiers mois dans ces conditions pas vraiment humaines. Il a en outre le bon goût de nous épargner les effets faciles et de traiter le thème de façon complète : gestation, accouchement, premiers mois en prison, séparation au bout de 18 mois, difficulté d’en avoir ou d’en conserver la garde, nécessité de se reconstruire et de se projeter dans un futur une fois la peine accomplie. Il fait donc un constat lucide de cette anomalie dans l’univers carcéral en n’oubliant pas les problèmes qui sont déjà le fait de l’institution pénitentiaires : violence, enfermement, manque des perspectives, défaut dans la réadaptation des prisonnières dans la vie normale… Il construit une histoire forte en s’appuyant sur tous ces données et offre à Mélanie Thierry un rôle sur mesure où celle-ci montre toute l’étendue de son talent. Un film très beau qui pourtant ne masque pas la violence de la situation sans pour autant s’y abandonner en ménageant des plages de tendresse avec les moments partagés entre la mère et l’enfant. À voir absolument tant pour la force et l’originalité du sujet que pour la réalisation et l’interprétation toutes deux très réussies.
Les premiers films des réalisateurs sont la plupart du temps synonymes de films un peu confus et manquant de maturité. On ne pourra pas reprocher cela à Stéphane Cazes, tant son sujet est déjà plein de cette maturité qui caractérise des cinéastes plus expérimentés. Le sujet choisi pour "Ombline" est fort et intense en émotion : une jeune femme accouche en prison et va tout faire pour garder son petit garçon, même après que la durée de 18 mois (autorisée par la loi) soit écoulée. Elle va devoir se reconstruire, psychologiquement parlant, pour montrer qu'elle peut l'élever seule. Cazes évite le pathos et nous dévoile avec force subtilités les coulisses d'un univers assez méconnu, celui des mères en prison. Même si l'histoire lorgne vers la fin vers le tire-larme, tout est joué en retenu par le casting (ou en brutalité pour Corinne Masiero, au choix), de sorte qu'on se prend rapidement en affection pour Ombline, cette jeune femme qui veut survivre pour elle et pour Lucas. Bon premier film.
cet univers clos dans lequel ces mères essaient de rendre un enfant heureux malgré le bruit et la solitude..... cet arrachement à 18 mois de ce petit être qui remplit leur vie , la justesse de jeu de Mélanie Thierry font que ce film est une belle réussite
Une femme enceinte en prison. Puis avec son bébé. Comme la Leonera de Pablo Trapero, Ombline est une battante, qui va lutter becs et ongles pour garder son enfant. Une lionne en cage. Le film de Staphane Cazes n'est rien d'autre qu'une lente remontée vers la lumière. Dans un univers de violence tempéré d'éclairs de douceur. Il y a une certaine candeur dans cette oeuvre qui se termine par deux scènes de pure émotion. Justifiées par la somme de noirceur que l'héroïne et, partant, le spectateur, subissent pendant 90 minutes. Les films de prison n'échappent que rarement à un certain nombre de "clichés" : la matonne épouvantable et celle qui est compatissante, la co-détenue atrabilaire et celle qui est fragile, etc. Ombline se tire plutôt bien de ces stéréotypes par la grâce d'une mise en scène lumineuse, bien qu'en huis-clos, et un scénario qui joue habilement du passage du temps, en le compressant ou l'étirant, en alternance. Mélanie Thierry, butée et rageuse, compose son personnage avec une finesse de tous les instants. La maternité vue comme "instrument" de rédemption. Fort et beau sujet, traitement sensible et radical à la fois.
Le parcours de vie de ce personnage féminin est cabossé à cause d'un passé fait de manque. La teneur de la haine est mesuré sur le visage de Mélanie Thierry. Abrupte, émotive, intenable, elle pète littéralement les plombs dans sa cellule. Une lueur de vie va pour elle tout changer. Un sourire, un regard optimiste, voila ce qu'il lui manqué. Je n'ai pas de mots pour décrire la violence de la scène où elle retrouve son père. Déchirant. C'est un très beau portrait de femme, une combattante.
Arte nous réserve parfois d'heureuses surprises comme ce drôle de film vraiment pas fait pour séduire le spectateur ni les foules ! Drôle de non-aventure qui ne laissera pas indifférent : on aimera ou on détestera, et on appréciera diversement ce qui aurait pu être un documentaire, selon qu'on est un homme ou une femme ! Interpréter donc le terme "drôle" dans le sens de bizarre, et non pas rigolo. Loin s'en faut : en effet c'est un film glauque, tourné comme un huis-clos dans une prison tout aussi glauque, glaciale, humide, avec des taulardes paumées, voire dingues. Dommage : le titre de cette histoire n'est pas terrible, et il a failli être encore pire : "le sens de la peine" devait-il se nommer initialement... Dépressifs, neurasthéniques s'abstenir de voir ces drames : cette histoire de nana qui accouche (vêle serait-on tenté de dire) en prison est sordide, dramatique, toujours touchante. Pour son premier long métrage, le réalisateur-scénariste Stéphane Cazes qui se sent investi d'une mission de visiteur de prison, ne visait pas la renommée commerciale : avec 26 000 entrées en salles, ce n'est pas un film "bankable" et il n'a pas été tourné dans ce but. Son oeuvre est travaillée, ciselée, et le scénario ne fait pas dans la dentelle. Il ne devait pas y avoir de musique mais elle n'est pas envahissante. En outre, la prestation fantastique de Mélanie Thierry à elle seule mérite la vision de ce film. On dirait qu'elle vit réellement cette histoire et elle parvient à vous immerger dans sa détresse. Autres prestation remarquable, celle de Corine Masiero qui n'a pas hésité à sacrifier sa cote de popularité en acceptant de jouer un rôle veule, vulgaire, méchant... Bien réussi. willycopresto