Free Samples est un film indépendant, qui m’a laissé dubitatif. Pas raté, il n’y a cependant rien de bien enthousiasmant dans ce métrage dont le meilleur, sans doute, reste l’ambiance. Avec un cadre minimaliste, qui tourne quasi-exclusivement autour d’un camion de glace et du quartier environnant, avec une photographie très neutre, presque documentaire dans son refus d’effets de style, et une mise en scène elle aussi des plus objectives, parfois jusqu’à la froideur, le réalisateur parvient à imposer une esthétique particulière, et à donner à son film un onirisme surprenant. On a l’impression de ne pas être dans la réalité, mais dans une sorte de purgatoire, avec des morts errants et se rencontrant. Il y a réellement une forme d’irréalisme, que la musique, planante et agréable complète intelligemment.
Free Samples malheureusement, n’est pas spécialement enthousiasmant malgré tout. L’histoire reste convenue. Une femme, assez paumée et plutôt pas sympathique du tout, rencontre des gens et prendra peu à peu conscience qu’elle doit évoluer si elle ne veut pas finir aigrie et seule ! La fin est bien sûr attendue, et en fait le déroulé du film est très prévisible. Des rencontres qui soient vont permettre au spectateur de se rendre compte de la peu sympathique héroïne, ou des rencontres qui vont l’amener à évoluer. Il n’y a strictement aucune action, juste des successions de dialogues, certes parfois caustiques et drôles, mais ça reste très répétitif, et finalement ennuyeux sur 1 heure 20. Ça manque de tranchant, d’efficacité, d’originalité, et Free Samples a du mal à accrocher vraiment.
Le casting est prolifique compte tenu du fait que l’héroïne rencontre une succession de clients, qu’elle ne revoit pas, sauf deux interprètes connus qui s’offrent un peu plus de présence : Jesse Eisenberg et Tippi Hedren. Globalement les interprètes sont bons, endossent leurs personnages avec sérieux, et Eisenberg, tout comme Hedren, et pas qu’eux d’ailleurs, donnent un peu de cette douceur et de cette fantaisie qui parvient à sauver de l’ennui. Jess Weixler hérite d’un personnage d’héroïne assez ingrat en fait, puisqu’elle passe la majorité de son temps à se rendre antipathique au spectateur. Elle reste charmante, son personnage évolue mais un peu trop sur le tard à mon sens, et elle joue très bien, ce qui, vu son omniprésence à l’écran, est un bon point !
Honnêtement, si ce film propose des choses intéressantes niveau casting et réalisation, le problème c’est réellement que le fond reste tout de même bien convenu, pour ne pas dire quelconque. En dehors du fait que l’héroïne est une tête à claque, l’évolution du rôle jusqu’à la fin attendue ne vont pas spécialement retenir l’attention. 2.5.