Sympathique. V/H/S fait partie de ses quelques films qui comptent plus de réalisateurs que d'acteurs. Car oui, nous sommes face à un film qui a regroupé six réalisateurs tous avec un bagage cinématographique différent. On commence avec David Bruckner (The Signal), Glenn McQuaid (I Sell the Dead), Radio Silence, Joe Swanberg, Ti West (Cabin Fever 2, The House of the Devil) et Adam Wingard (A Horrible Way to Die, You're Next). Chaque réalisateur semble avoir eut la charge de réalisé une partie du film, d'où le nombre de genre et sous-genres exploités dans le film. Au final, une association gagnante ?
Le concept même de ce film est relativement atypique. Proposer à six réalisateurs de créer un scénario de base intéressant tout en y greffant des intrigues originales et différentes est une idée pour le moins saugrenue. On suit un groupe de racaille, et malfaiteurs à ses heures perdues, qui fait un cambriolage dans une résidence inhabitée afin d'y dérober des cassettes compromettantes. manque de bol pour eux, ils tombent sur des cassettes différentes et se mettent à disparaître tous à tour de rôle. Inutile de vous le cacher, mais l'intérêt de ce film réside bel et bien dans ses fameuses cassettes vidéos qui sont l'épine dorsale de ce film. La trame narrative de base n'est qu'un prétexte pour lier les cassettes entres elles afin de les faire ressembler à un puzzle incompréhensible. On a le droit, si je ne me trompe pas, à cinq cassettes vidéos avec du contenu très différent afin de varier le film. Le moins que l'on puisse dire c'est que c'est varié et assez bien foutu dans l'ensemble. Il y a des cassettes plus prenante que d'autres, certaines plus longues que d'autres et avec un impact différent. On peut quand même souligner l'apport non négligeable du système de caméra à l'épaule qui fonctionne très bien ici et qui ne se limite pas à une simple caméra. On a le droit à une caméra intégrée à des lunettes, une à un masque, ou encore une webcam. Les réalisateurs s'en sont donné à cœur joie pour jouer avec nos peurs et les effets de surprises. Certes, beaucoup de spectateurs s'arrêteront à des petits détails pour justifier la mauvaise qualité du film alors que c'est au contraire un point positif. Je veux bien entendu parler de l'incohérence de la trame scénaristique, mais aussi du choix de qualité vidéo (manque de budget ?) qui soulignent plutôt la volonté de s'inscrire dans la qualité d'une cassette vidéo.
Le casting n'est pas du tout à la hauteur d'un tel film. Les divers acteurs qui composent ce film ne sont en aucun cas crédibles, ni même intéressant. Chaque séquence introduit de nouveaux personnages, pas le temps de faire le deuil des précédents ni même de faire un lien avec les nouveaux. Il n'y a aucune personnalité forte, ni même de personnage charismatique. Il aurait fallut accentuer la psychologie des personnages afin de comprendre pourquoi ils agissent comme tel.
La réalisation est convenable, si on exempt la mauvaise qualité vidéo qui sert à justifier l'ambiance cassette vidéo du film. Les décors sont sympathiques, les trucages sont bons et les jumps-scares surprennent sans le moindre doute. On est quand même un peu obligé de souligner l'omniprésence de l'obscurité, dans un souci de cache misère ou pour accentuer la peur, mais cela ruine l'expérience et l'aspect effrayant puisqu'on ne voit pas bien l'action. Pour du found-footage, j'ajouterai que la caméra à l'épaule ne bouge pas trop et qu'elle a tendance à ce concentrer sur les points essentiels de l'action, une bonne chose. On peut, quand même, pointer du doigt le manque de musiques.
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Les + : la diversité des séquences dans un seul et même film, quelques instants frayeurs
Les - : mais film brouillon, trop sombre par moment, acteurs pas crédibles, manque de musiques
Pour beaucoup de personnes, V/H/S n'est qu'un enchainement de séquences grossièrement filmées et sans intérêts, et ils n'ont pas tord sauf sur ce dernier point. Oui ce film est grossièrement filmé, mais cela s'inscrit parfaitement dans la logique de restituer un found-footage sur bande VHS. Les cinq séquences qui jalonnent le film sont toutes différentes et présentent des intérêts différents en fonction du genre. Du slasher de base en passant par l'instant monstre, sans oublier de réveiller des fantômes sur fond d'exorcisme, tout y passe et l'on ne peut pas effectuer de reproches sur l'originalité du film. Un film qui, je pense, conviendra parfaitement aux amateurs de films originaux et différents des habitudes avec, bien entendu, un gros penchant found-footage dans la lignée des productions actuelles. Cela reste quand même divertissant, on en attendait pas mieux.