Biopic, un genre que je chéris tant. Connaître sur grand écran la vie de celles ou ceux qui se firent connaître en dégainant un talent ou un charisme particulier, tremplin vers une postérité quelquefois méritée. Celui-ci est des plus colorés. L'Angleterre des années soixante voit évoluer le truculent Paul Raymond, pape du magazine pour adultes, pour devenir à la fin du vingtième siècle, l'homme le plus riche de la Perfide Albion. Le surprenant Steeve Cogan, campant le rôle du magnat du charme, n'est pas sans rappeler quelquefois Edouard Baer et joue avec élégance les meneurs de revue que rien n'effraye. Attachant, séducteur, forcément mégalo, il n'a d'ailleurs de cesse d'expliquer à ses visiteurs que la décoration sucrée de son appartement a été imaginée par Ringo Starr, himself. La répartie du personnage vaut le détour, celui-ci se justifiant souvent d'être dans un créneau professionnel n'ayant rien d'immoral avec un flegme évidemment tout britannique. Délaissant soudainement son épouse et ses enfants pour une danseuse qu'il exhibera dans le tout Londres, il fait croître doucement mais sûrement son empire, en incluant sa fille dans son évolution licencieuse, pour s'arroger le titre de roi de Soho. La musique, pop au possible, Le Londres de nuit, les gonzesses ondulant sur des rythmes que Paul Raymond choisit, contribuent à rendre ce biopic aux allures de comédie, charmant et sensible à la fois. Car malgré un compte en banque lourdement réapprovisionné, les vies sentimentales et familiales de ce businessman hédoniste ne sont pas de tout repos; certains excès terniront un peu l'éclat de cette vie bling bling et sa Rolls bleue, estampillée PR II, ne l'emmenera pas systématiquement vers les joies que l'existence ouatée qu'il a bâtie pourrait lui offrir. Comment avec un nom aussi ubuesque, Michael cul d'hiver, un réalisateur peut-il faire un si bon film ?
Un film très sympa et agréable a regarder. Les images sont attrayantes, beaucoup de rebondissement, des personnages attachant avec une personnalité du tonnerre, quelques brins d'humour, avec des touches dramatiques, bref un succulent cocktail. On pourrait critiquer l'esprit un peu bling bling du film et le côté trop mégalo du personnage principal, mais selon moi, c'est ce qui fait le charme du film et arrive à nous plonger dans l'univers. Il y a quelques longueurs, mais elles permettent de nous montrer l'homme sous ses différentes casquettes : mari, amant, homme d'affaire, artiste, et père.
J'ai adoré a very englishman. Je suis fan des films de Michael Winterbottom. Les images sont toujours d'un esthétisme rare. Le charme so British désinvolte et superficiel! Steve Coogan interprète parfaitement le rôle du roi de Soho "Paul Raymond". L’homme le plus riche du Royaume et en même temps homme au destin si fragile. Witerbottom nous livre un film gracieux qui nous transporte dans un univers d'érotisme haut de gamme. Une comédie UK très sympa, légère et sans prétention ! Je vous conseille vivement d'aller voir le film !
Les acteurs ressemblent beaucoup aux personnages qu' ils incarnent, ce qui me semble un minimum pour des gens contemporains et aussi médiatisés. La vérité (historique) est apparemment respectée. Le réalisateur n' a pas exagéré dans le voyeurisme, ce n' est pas un "nudie" et la souffrance du héros est évidente. On peut se demander si l' idée de filmer le début en noir et blanc et la suite en couleurs est judicieuse, mais dans l' ensemble , j' ai aimé.
Si Paul Raymond a des fans à travers le monde ils seront surement ravis devant ce film qui lui est consacré. Sinon... Le film retrace la carrière de ce Monsieur Raymond donc, Britannique ayant osé, dans une Angleterre très puritaine, monter des spectacles avec des femmes dénudées en mouvement. Le film ne choisit pas vraiment entre être une chronique de l'évolution des mœurs ou un bopic classique nous racontant la vie d'une personnage ayant marqué son temps. Aux drames personnels du protagoniste se mêlent les affres de sa vie publique et de ses démêlés avec la justice. Pourtant, même si dans un biopic il convient de coller à la réalité, l'objet filmique est un peu décevant. Le spectateur ne ressent rien devant les tourments de ce personnage pour qui tout parait facile ( les procès semblent être gagnés haut-la-main et finalement ses activités ne paraissent pas être si subversives que cela), les personnages sont plus agaçants qu'attachants et surtout nous suivons les évènements d'un œil morne sans jamais être vraiment intéressés par ce qui se passe.