Ce film m’a bien déçu. Pour plusieurs points. Le premier, c’est qu’avec un titre poétique et regorgeant de magie, comment peut-on pondre une histoire aussi banale, prévisible et trop Disneyienne ? Certes, c’est un Disney, mais les précédents Raiponce ou Les mondes de Ralph avaient justement réussi à nous faire oublier cette touche guimauvesque propre aux films de princesses Disney (Blanche-Neige, Aurore, Cendrillon & cie). La sœur brave les dangers pour retrouver sa sœur…certes, c’est honorable est optimiste, mais en soit ça ne créé pas une histoire pleine de magie et de poésie. Y’a le coup du faux prince charmant, et du paumé qui se révèle être le vrai prince. C’est nias, c’est long, c’est ennuyeux.
Second point qui m’a déçu, les personnages. Alors oui, j’ai plutôt bien aimé le personnage d’Elsa, mais le reste…oh my my. Je citais plus haut les deux princes. Le premier m’avait donné l’espoir qu’on ait enfin un prince Disney qui ait conscience de ses responsabilités (le seul en date, pour ma part, se nomme Simba, et encore il lui a fallu une crise de conscience et c’est un lion). Mais non, faux espoir pour qu’on se retrouve avec l’un des méchants les moins charismatiques de Disney. Le second prince, c’est le gars sympathique avec qui je pourrais être pote, ouais, mais comme personnage principal de Disney, bof. Trop transparent à mon goût.
Anna est une véritable source d’optimisme (sa sœur lui en faisant quand même voir de toutes les couleurs, elle continue contre blizzard et avalanche), mais l’histoire autour de son personnage est tellement creuse qu’elle en devient bof. Ils ont voulu en faire l’opposé d’Elsa, autant ça marche dans un sens, dans l’autre je trouve que le personnage aurait pu être mieux traité. Et puis, disons-le clairement, j’ai eu une fraction d’espoir là-aussi à la fin mais elle a duré moins de dix secondes. Quant aux autres personnages secondaires, je ne m’attarderai pas là-dessus : sans grand intérêt. Les deux créatures (l’âne et Olaf) sont là pour apporter un ressort comique franchement pas très efficace. Bref, une grosse déception sur les personnages.
Troisième point, le manque de magie Disney. Oui, j’ai dit que l’histoire était Disneyienne, mais il manque toute cette magie qu’on pouvait retrouver avec les autres princesses Disney (ou même les films sans princesses), ce petit truc qui nous faisait rêver. Là, on a une histoire typique de princesse qui finit en super happy-end, mais sans cette magie. C’est je pense ce qui manque le plus au film et le rend terriblement ennuyeux et décevant. Le seul moment, le seul, où on retrouve cette magie Disney (et bizarrement, toute la magie et la poésie qu’on pourrait s’attendre dans un film avec ce titre), c’est lors de la séquence musicale avec la chanson phare du film Let It Go (ou Libérée, délivrée en VF).
C’est le seul moment où je me suis dit « ah, ça c’est un Disney », ce que j’avais pu retrouver avec Raiponce. Je parlais d’une super happy-end : la fin est également la dernière grosse déception pour moi sur ce film. Non pas que ce soit une happy-end en soit (le jour où Disney fera un dark-end, j’élève le film au niveau du Roi Lion), mais je la trouve très mal traitée, trop abrupte, sans tension, rien. Sans la faire plus longue, mais je pense qu’il y avait moyen de faire mieux.
Bref, une histoire plutôt décevante sur plusieurs points. Si encore il n’y avait qu’un point, ça aurait pu passer, mais l’accumulation laisse un sentiment de déception parce qu’il y avait moyen de mieux faire à mon avis.
Quant au côté technique, c’est globalement de très haute qualité, comme toujours avec Disney, même si cette fois-ci, il y a plusieurs petits défauts. Je parlais plus haut de la chanson Libérée, délivrée : c’est incontestablement la meilleure chanson du film, la seule qui soit potable même (les autres sont vraiment d’un niveau vraiment très moyen) et dont la mélodie reste dans l’esprit. Let It Go apporte un véritable bain de fraicheur et nous fait voyager comme nos bons vieux Disney (la séquence aidant bien, avouons-le). Et pour l’avoir écoutée en VF et en VO, elle rend tout aussi bien dans les deux langues. C’est pour ça que je trouve que c’est sans doute la meilleure chanson d’un Disney depuis Tarzan, voire même depuis Le Roi Lion. Les récompenses qu'elle a reçues sont largement méritées. La musique, quant à elle, est correcte et convient au film et aux scènes (donc là aussi, on alterne entre grands moments de magie et vide intersidéral).
L’animation est une nouvelle fois au rendez-vous, même si pour une fois j’émets des réserves. Alors oui, tout le travail qui a été fait sur la neige, la glace, les flocons…tout ça, c’est juste incroyable et impressionnant. Cependant, j’ai trouvé l’animation dans les décors d’intérieurs (notamment au début) parfois un peu vide. On a cette impression que personnage et décors ne sont pas reliés, ou interconnecté (comme dans les vieux dessins-animés où l’on voyait les éléments des décors interagissant avec les personnages).
Je trouve ça plutôt dommage, parce que l’animation en extérieur, et les décors extérieurs, sont vraiment superbe (idem pour les tissus, même si ce n’est pas du niveau de Rebelle). Une animation inégale donc, mais qui reste du très grand art : le boulot fait sur la neige et la glace compense largement les petits défauts. La mise en scène, quant à elle, alterne entre le très classique mais également de la très haute volée : on sent la volonté de faire un véritable film, de faire vivre l’histoire comme si elle était réelle. Cela grâce à de nombreux plans et séquences magnifiquement tournées.
Bref, une déception avec ce film. Raiponce avait semblé promettre le début d’une nouvelle ère dans les films d’animation Disney, mais d’abord Les mondes de Ralph mais surtout La Reine des neiges y mettent un coup d’arrêt. Je pensais vraiment être transporté par ce film, vu les critiques, mais au final une histoire très mal foutue, le manque de magie et un nombre trop important de personnages sans consistance font que le résultat est très moyen. Heureusement, une des meilleures séquences musicales de Disney vient sauver le tout et mérite à elle seule le détour.