Après le succès de "Raiponce", Disney confirme son retour dans l’univers classique qui a fait sa renommée autrefois. On retrouve, ainsi, dans "La Reine des Neiges" (adaptation très éloigné du conte d’Andersen), des princesses, un prince charmant dont on recherche le baiser, des seconds rôles haut en couleur… et, surtout, les chansons, qui étaient tombés en désuétude depuis quelques années. Un pari risqué… qui s’est avéré plus que payant puisque le film a détrôné l’indétrônable "Toy Story 3" pour devenir le plus gros succès de tous les temps du studio ! Et, autant le dire tout de suite, si je peux comprendre que le public ait été ravi de retrouver un univers plus classique faisant écho à leur enfance, je n’ai pas vraiment compris comment le film a pu se hisser à un tel sommet, au point de dépasser de purs chefs d’œuvres comme "Le Roi Lion" ou "Aladdin"... Il faut dire que le film s’adresse davantage aux filles qu’aux garçons, ce qui explique peut-être mon emballement relatif. Car, en toute honnêteté (et après plusieurs visionnages, enfant en bas âge oblige), il faut bien admettre que "La Reine des Neiges" est une véritable réussite, qui peut se targuer d’avoir ressuscité l’esprit Disney d’antan, sans renier, pour autant, l’évolution de ton qu’a connu le secteur de l’animation au cours des dernières années. L’humour du film est, ainsi, d’une redoutable efficacité (la palme revenant, bien évidemment, à l’extraordinaire bonhomme de neige Olaf, doublé en VF par un Danny Boon inspiré) et n’attente pas à l’aspect plus dramatique de l’intrigue (la disparition des parents, la terreur d’Elsa vis-à-vis de ses pouvoirs, la mise à distance forcée de sa soeur…). Les personnages sont bien moins caricaturaux que ne le laisse craindre le pitch avec une pétillante princesse Anna, forte et naïve à la fois, une Reine Elsa touchante dans sa dureté (et dont les pouvoirs permettent une superbe métaphore sur la puberté), un Kristoff peut-être plus attendu mais amusant de maladresse ou encore un Prince Hans
aux ambitions troubles
… Le film joue, ainsi, avec les codes inhérents au genre et fait la part belle aux personnages féminins, dont les relations avec les hommes sont bien moins manichéennes que par le passé. Cette évolution de mentalité confère une formidable modernité au film et permet ainsi d’apprécier la simplicité de l’histoire, qui se permet, par ailleurs, quelques twists assez inattendus. Enfin, la qualité de l’image est tout simplement ébouriffante et permet de transcender cet univers de glace si dépaysant (qui explique, en partie, le succès du film). Je mettrais, tout de même, un léger bémol au film concernant la l’importance démesurée accordées aux chansons… au point de transformer, par moment, le dessin animé en comédie musicale (voir l’affrontement entre Anna et Elsa dans le château de glace, où chacune chante sa partition). Quant au désormais tube planétaire "Libérée, délivrée" auquel personne n’a échappé, que dire, si ce n’est qu’il s’agit d'un couop de maître (devenu, depuis, un enfer pour beaucoup de parents) et, accessoirement, le première chanson mémorable de Disney depuis… "You’ll be in my heart" et "Strangers like me" de Tarzan qui remontent à 1999 ! Au final, "La Reine des Neiges" peut se targuer de cumuler une jolie histoire, chanson culte, des personnages devenus quasiment instantanément des classiques de l’univers Disney (Anna, Elsa et Olaf), tout en ayant réhabiliter l’esprit des dessins animés d’antan. Doit-on, dès lors, vraiment être surpris du succès qu’il a remporté ?