À Atlanta, dans le quartier de South Point, une bande de voyous fait la loi, entre violences et rackets, les habitants ne se sentent plus en sécurité, d’autant plus que la police ne leur est d’aucun secours. En apprenant qu’un des leurs a été tué (à coup d’attendrisseur à viande, ça ne s’invente pas !), d’anciens soldats du Vietnam se rendent sur place afin de prêter mains fortes aux résidents.
Après un prologue au Vietnam (histoire de faire les présentations), on se retrouve en Géorgie, dans les rues malfamées d’Atlanta avec les vétérans dans un face à face sanglants avec les racailles. D’emblée le cadre est posé, les jeunes voyous renversent les poubelles sur leur chemin (ce qui a le don de les décrédibiliser en un rien de temps), volent de la nourriture et surtout, ils rackettent les commerçants du quartier. South Point ressemble à (comme le dirait si bien Fox News) une "No go zones", avec cette guerre des gangs (entre les Scorpions, les Turks et les Rollers) et une police impuissante.
Dit comme ça, le film donne l’eau à la bouche, mais rapidement, on comprend que l’on a affaire à une vaste supercherie. A commencer par son affiche mensongère qui sous-entendrait que l’on se retrouve face à des vétérans badass façon Rambo, masqués et munis d’arbalètes, sauf qu’il n’en sera rien, l’affiche ne reflète en aucun cas le film. Vaste supercherie ? On serait tenté de dire oui, sauf qu’étonnamment, on se laisse facilement prendre au jeu et le casting y est pour beaucoup, entre Gerrit Graham (Phantom of the Paradise - 1974), Lawrence Hilton-Jacobs, Paul Koslo ou encore Jim Antonio.
Les insoumis (1985) édité aussi sous le titre "Les Exterminators", est une Série B fauchée dont les interprétations laissent perplexe à plusieurs reprises. La mise en scène tente ce qu’elle peut face à un budget rachitique (les stock-shots du Vietnam et les rares explosions desservent le prologue) et la guérilla urbaine entre les vétérans et les jeunes parait parfois bien trop gentillette (ça mitraille à tout va et étonnamment, il n’y a jamais le moindre impacte de balles sur les rutilantes voitures). On s’amusera de voir les vétérans apprendre aux pauvres résidants de South Point comment se défendre face à l’oppresseur, entre les clés de bras, les béquilles, les coups dans les valseuses, … on a même droit à un tuto « comment poignarder un individu dans la gorge à l’aide d’un crayon à papier ». Le film porte bien son nom, puisqu’après l’arrivée de nos serviables vétérans, les habitants qui étaient soumis à leurs agresseurs vont mettre en pratique leurs techniques de self-défense et ne se feront plus marcher dessus.
Au final, si le film s’avère relativement mal dirigé (les cascades sont impressionnantes de nullité et les acteurs en désespérance totale), bizarrement, on se laisse prendre au jeu avec une réelle facilité. Après un slasher avec un sadique grimé en Père Noël (Douce nuit, sanglante nuit - 1984) et une comédie familiale (Snowballing - 1984), pour son 3ème et dernier film, Charles E. Sellier Jr. réalise ici un vigilante-movie passablement raté mais qui, pour une raison que je n’explique pas, parvient contre toute attente à faire le job et à divertir.
► http://bit.ly/CinephileNostalGeek ★ http://twitter.com/B_Renger ◄