Max (Michel Serrault) et Riton (Jean Lefèbvre), deux voyous ratés, sont engagés par Phano (Bernard Blier) pour dévaliser un coffre contenant l’argent de la caisse de retraite de la SNCF. Pour réaliser le casse, ils devront passer par les toilettes de la gare de l’Est, gardées par madame pipi, femme acariâtre, régnant d’une main de fer sur son empire.
Pour éviter d’attirer les soupçons sur leurs va-et-vient continuels -car ils doivent se débarrasser des gravats du mur attenant au coffre-, les trois hommes se déguisent autant de fois qu’ils viennent rendre visite à madame pipi.
Comédie burlesque, très bien imaginée, dans laquelle trois acteurs légendaires du cinéma français se donnent la réplique. Les personnages sont cocasses et les dialogues savoureux, dont voici quelques exemples :
Phano : J’voudrais pas vous faire de peine, ni même vous vexer, mais faut vous faire une raison, vous êtes faits pour être honnête.
Max : Honnête, ça, ça fait mal Fano, tu sais.
Riton : Dis tout de suite qu’on est deux pauv’cons… Allez, Fano, aide nous à nous reconvertir. Fano, tu sais bien pour toi on se mettrait en quatre.
Phano : A deux vous m’emmerdez assez comme ça.
…
P : Le plus dur ça va être de vous mettre dans la peau du client, d’un habitué même. Ca demande psychologie, doigté, souplesse. Tiens, un exemple : Je suis madame Pipi, tu entres, qu’est-ce que tu dis ?
M : Bonjour madame, beau temps, hein ?
P : Et voilà, la bérézina. Parler de soleil à une malheureuse qui passe ses journées dans la faïence et le déodorant. Recommence.
M : Bonjour Madame, comment ça va ?
P : Mais non, imbécile. Elle a 60 ans passés, elle est couverte de douleur et elle passe ses journées à récurer les cuvettes. Tu vas lui demander comment ça va !
M : Mais alors qu’est-ce que je dois lui dire ?
P : Tiens, mets toi à ma place… Bonjour madame, et voilà.
M : c’est tout ?
P : Oui. On te demande pas de forcer son intimité. Juste un doigt de chaleur humaine, un rien de respect pour sa féminité.
…
R : Ca m’viendrait jamais à l’idée d’utiliser les chiottes pour filer des rancards.
M : C’est pourtant logique, c’est un endroit d’passage.
R : Moi je te dirai, moi c’est pas mon cas, mais ça c’est des p’tits mecs qui ont pas de succès, c’est des timides, alors faut bien qu’ils s’débrouillent, c’est des p’tits gars qui n’ont pas le peps.
M : Le quoi ?
R : Le peps. Tu sais pas c’que c’est, le peps ?