Est ce que quelqu’un pourrait dire a Oren Peli de quitter le milieu du cinéma d’horreur ? Aidé par l’incompréhensible succès de ses Paranormal Activity, dont le premier était mauvais mais avait comme qualité une progression dramatique assez réussie, et dont le deuxième et le troisième étaient juste des purges, le petit Peli nous produit aujourd’hui un nouveau film, dont on sent clairement son influence dessus. Tout d’abord il est a l’origine du scénario, dont il a trouvé le cadre de départ (cette ville fantôme) sur Internet. Sauf que Peli choisit d’emprunter une voie de facilité, en imposant tout bêtement le postulat « ouais ya des zombies a Pripyak », et sans essayer de faire cheminer ses personnages vers une certaine compréhension de l’événement. Non, tout le film, les personnages vont fuir des zombies, point, le scénario est donc inexistant. Les personnages courent dans les dédales de batiments et routes en tout genre, mais a aucun moment ces lieux ne leur (et ne nous) apprennent quoi que ce soit, et nos personnages courent tranquillement vers le final ridicule. On sent également la patte Peli au niveau de la réalisation : Oren Peli aime le found footage, ca n’aura échappé a personne. Et alors dans ce film, il ne se fait vraiment, mais alors la vraiment pas chier. Tout le film est filmé exactement comme un found footage (a la seule différence qu’au moins les scènes où les gens courent donnent pas la gerbe), sauf que ca n’en est pas un. Pas bête ! Comme ca, son film est filmé comme en found footage, comme il aime, mais en plus il s’encombre pas de tous les détails scénaristiques et de cohérence que requiert un found footage (et c’est sur ce terrain la que Chronicle s’était fait pas mal attaquer). Bref, la caméra ne quitte jamais le point de vue des personnages (a part au détour de la scène totalement débile ou le guide éteint la fumée dans l’appartement), ce qui n’est pas une mauvaise idée en soi, puisque cela favorise l’immersion, mais ca n’empêchera pas le film d’être vraiment mauvais. D’ailleurs en parlant des personnages, Peli les traite vraiment n’importe comment. Obsédé par son traitement found-footage-pointdevuedespersonnages, il va quand même faire mourir trois personnages sur sept sans nous montrer leur mort. Ce genre de pratiques peut bien fonctionner lorsque par exemple, la découverte d’un cadavre dont on ignorait la mort enclenche le départ du sentiment de danger pour ses personnages, mais ce que Peli ne sait pas, c’est que le principe de ne pas montrer une mort dans le champ de la caméra est souvent utilisé par la suite de l’histoire comme un rebondissement. Sauf que la non. Le personnage (cliché) du guide semble louche, certaines scènes soulèvent certaines questions, puis il part avec Jesse McCartney (oui Jesse McCartney !) et un flingue dans les bois, McCartney revient, pas lui, donc le spectateur se doute qu’il y a surement un truc louche avec le guide, et celui-ci a du partir quelque part : en fait non, il s’est tout bêtement fait zigouiller. J’arrête les spoilers pour le moment, mais le traitement des personnages est réellement honteux. Sans dire de qui il s’agit, il faut quand même savoir que l’un des personnages disparaît et n’est jamais retrouvé, on ne voit donc ni sa mort, ni son cadavre. Sans oublier la teneur des dialogues, qui remportent le prix Ikéa du meublage. Quand au déroulement de l’action en soi, ben c’est horriblement nul. Les zombies ne ressemblent vraiment a rien et semblent vraiment sortis d’un mauvais nanar, et les clichés de mort s’accumulent (mort juste derrière une porte, mort en bas d’une échelle). Bref, Peli, stop, please.