Pas mal du tout. Jeff Renfroe est un réalisateur qui fait ses débuts sur le grand écran après des années passées à produire des films télé de piètre qualité. Son film Les sables de l'enfer en est le parfait exemple du produit télé destiné à combler une heure et demi d'un dimanche après-midi par temps de pluie. Pourtant, il a l'opportunité de produire quelque chose de différent avec un budget conséquent pour un DTV. Alors formule payante ou pas ?
L'histoire nous propulse en plein monde post-apocalyptique où la terre n'est plus qu'un vaste champ de ruine congelé par des chutes de neiges incessantes. L'idée d'un cataclysme planétaire a déjà été très exploité, mais l'idée de faire vivre une autre période glaciaire est relativement récente. On peut déjà citer la tentative assez mitigée du Jour D'après, survival sympathique. Ici on garde le suspens jusqu'au bout, on ne sait pas vraiment ce qui a causé un tel cataclysme. On retrouve donc les humains regroupés en colonies souterraines où ils vivent par petites communautés, chacune régies par leurs règles et principes. On découvre des hommes faibles qui rationnent la nourriture, mais qui sont surtout très méfiants entres eux vis-à-vis des maladies car ils sont vulnérables à cause du froid qui met à mal leur système immunitaire. Nous suivons donc un petit groupe de cette dernière qui décide de porter secours à une colonie voisine visiblement dans le besoin. Chaque détail est travaillé, chaque élément est mis en valeur pour montrer cette fragilité humaine, et c'est une très bonne chose car cela montre qu'il y a eut du travail. Le petit groupe part à l'aventure pour essayer de comprendre ce qu'il se passe là-bas. Arrivés sur place, ils découvrent avec horreur qu'une communauté de cannibale s'est installée et qu'elle semble prédisposée à les faire passer à la casserole. Dès cet instant, on pense de-suite à un survival sans saveur, et pourtant ce n'est pas du tout cela. Le schéma du film ne surprend guère, mais il a quand même l'audace de mettre le doute vis à vis de la suite des évènements.
On dévie donc sans problème vers du survival, classique, mais efficace car il permet de montrer la bestialité humaine en tant de crise par le biais de séquences sanglantes. On était quand même en droit d'espérer voir une ambiance sombre et oppressante, mais il n'en est rien. Quelques surprises viendront saupoudrer le film afin de donner un but aux personnages, mais aussi pour justifier l'aspect survie et catastrophe. L'histoire n'est pas exceptionnelle, mais elle a au moins le mérite d'assurer le divertissement, et on en attend pas mieux. Le casting est vraiment étoffé et bien pensé alors qu'il s'agit d'un DTV. Nous avons tout d'abord le célèbre Laurence Fishburne (la trilogie Matrix) qui incarne le chef de la colonie. Il est charismatique, va droit au but et joue très bien ce rôle., Kevin Zegers (Détour Mortel, L'Armée des morts) qui semble à l'aise dans le rôle du héros. On émet quand même une petite réserve concernant l'histoire d'amour un peu niaise qui lie ce personnage à une autre. Enfin on nous propose le rôle du bad-guy à Bill Paxton (Aliens Le Retour, Apollo 13, Titanic) qui est très bon, comme à son habitude. Chaque personnage est intéressant, on a le droit au chef de la colonie qui veut préserver l'ordre et les règles établies, un chef de la sécurité au fond mauvais qui veut chambouler l'ordre pour sauver le plus de vies quitte à faire des sacrifices et enfin un héros tiraillé entre ces deux camps et son amour.
Du point de vue technique, le film n'a pas grand chose à proposer. Certes c'est un DTV, certes les décors sont banals, mais ça reste quand même du très bon travail dans l'ensemble. De ce fait, on a le droit à des plans sympathiques qui représentent des montagnes de neiges recouvrant petit à petit les vestiges de l'humanité. Le réalisateur maitrise son sujet et nous en met plein la vue, et c'est ce qui compte.
On nous montre aussi les fameuses tours météorologiques qui, je pense, auraient pu avoir un plus grand rôle. Idem pour les couloirs des colonies qui sont vides et peu inspirés. Les musiques, quant à elles, auraient du jouer un plus grand rôle. On sent qu'il y avait matière à produire une bande son oppressante et pesante, ce qui aurait pu aller de paire avec les longs couloirs sombres des colonies.
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Les + : l'histoire post-apocalyptique dans la neige, le côté survie bien mis en avant, les acteurs impliqués, les effets spéciaux corrects
Les - : mais une ambiance pas assez oppressante, une bande-son décevante musique et une fin trop prévisible
The Colony est un DTV fort sympathique grâce à une histoire intéressante et des thèmes abordés judicieusement par un réalisateur sûr de lui. Les acteurs font leurs part du travail et livrent des interprétations convenables pour leurs personnages respectifs. La réalisation est exemplaire, même si le budget semble conséquent pour ce genre de production. Il manque un petit "je ne sais quoi", une prise de risque plus importante voire quelques approfondissements par-ci et par-là pour que cette production puisse se démarquer du lot. Il n'empêche que le film occupe l'esprit pendant toute sa durée, et c'est déjà pas mal.