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Un visiteur
2,0
Publiée le 12 janvier 2012
La chronique de quatre adolescentes dans les années 70 et le début des années 80. La mise en scène et le jeu des acteurs font plus penser à une pièce de théâtre qu'à un film: multitude de scénettes sur la vie quotidienne, acteurs débordants d'énergie et très expressifs. Mais l'ambiance du film reste très sombre, on cherche en vain une lueur d'espoir dans cet enchevêtrement de malheurs. La vie des personnages semble être vouée à l'échec. Difficile aussi de s'attacher aux actrices: tempérament hystérique, violent, désabusé... On a envie de trouver des personnalités positives mais il n'y en a pas, on est dans la surenchère de mal-être. Noémie Lvovsky n'est pas loin de rentrer dans des clichés faciles: filles victimes et naïves, hommes pervers et trompeurs. Un peu trop caricatural. De plus, il y a beaucoup trop de passages qui trainent en longueur et qui nuisent à l'ensemble du film. A travers ces tristes portraits, on a l'impression que la réalisatrice donne une image très négative des années 70 et 80. Une vision très personnelle qui ne correspond pas à la réalité.
C'est drôle de voir La vie ne me fait pas peur après avoir vu Camille redouble, car La vie ne me fait pas peur fait presque office de premier jet (plutôt que de brouillon) au très bon Camille redouble (ressorti malheureusement bredouille des césars...). La vie ne me fait pas peur est une jolie ôde à la jeunesse, Noémie Lvovksy fait preuve d'une fougue, d'une vitalité et d'une modernité vraiment intéressante. Parfois, ça marche un peu moins et ça devient un peu confus, ça part parfois dans tous les sens... mais c'est aussi ça la jeunesse. Noémie Lvovsky dresse ici le portrait de quatre amies qui traversent les difficiles épreuves de la jeunesse (premiers amours etc etc...) sans jamais tomber dans un certain idéalisme ou un certain fatalisme et évitant donc de façon souvent habile les lieux communs qu'il aurait été facile d'accumuler en chemin.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que c' est original! Première impression: Un peu trop pour moi. Mais en fait, il faut juste se préparer avant de le commencer pour savoir qu' il ne faut pas s'attendre à un film conventionnel sinon vous risquez, comme moi, de mettre trop de temps à rentrer dedans et à comprendre que cette succession de scènes qui n ont pas de lien direct entre elles au premier abord, forment en un portrait très convaincant de la jeunesse de ces filles. Les voir grandir, évoluer, se différencier à travers ces différentes situations (qui vous rappelleront très certainement les vôtres) devraient vous rester en tête et vous toucher bien plus que ce que vous ne pensiez. Et ce grâce à cette géniale mise en scène de Noémie Llovski, (si si, la même qui m'a fait me demander dans quel film bizarroïde je m'étais lancé!) puisque c'est certainement celle-ci qui fera que vous vous rappellerez de ce film comme presqu'aucun autre. Bravo à Madame Llovski qui signe probablement là son meilleur film.
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18 103 critiques
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5,0
Publiée le 16 octobre 2020
Le titre La vie ne me fait pas peur en dit long sur ce film. Nous suivons comment quatre petites filles ordinaires, puis des adolescentes (le film a mis plusieurs années à être tourner pour que les actrices puissent grandir). Elles apprennent la vie l'amour et tout ce genre de choses. Il n'y a pas de véritable scénario, mais un patchwork élaboré de scènes où nous les voyons devenir des adultes et devenir pleinement (ou pas si pleinement) conscientes de ce qu'elles sont et de ce qu'elles aiment. Tout le monde peut s'identifier à elles d'une manière ou d'une autre. Bien que le film se déroule en France à la fin des années 70 je suppose que c'est assez universel. De nombreuses scènes en particulier celles qui impliquent leurs relations avec cette étrange espèce connue sous le nom de garçons sont délicieusement drôles et tellement vraies et peuvent vous rappeler beaucoup de souvenirs. La bande originale et les nombreuses scènes fantastiques aident beaucoup aussi. Pas si doux, pas si dur mais assez bien c'est la vraie vie quoi. Un prix Jean Vigo bien mérité et cinq étoiles de ma part...
La Vie ne me fait pas peur m’a invité à la comparaison avec The Virgin suicides (sorti même année, même sujet). Et le film de Noémie Lvovsky ne m’a pas semblé ridicule du tout par rapport à celui de Coppola fille. Cette comparaison me permet d’abord de voir à quel point La Vie ne me fait pas peur n’a effectivement pas peur d’y mettre les mains (là où The Virgin Suicides avait au contraire un côté très évanescent, mi-cynique mi-fantastique), c’est un film à la mise en scène fougueuse, presque hystérique, courageuse, aventureuse, qui suit ses héroïnes dans leurs moments les moins glorieux comme les plus réjouissants. La caméra bouge très souvent, on est souvent très près des visages, le montage rapide fait s’enchaîner les actions sans la nécessité d’une intrigue pour structurer le tout (on court on crie on danse on se bat on claque une porte on espionne un garçon et on recommence). Mais si la mise en scène est d’une énergie folle et prête à un grand nombre d’audaces, une des grandes qualités du film, c’est de ne jamais tomber ni dans l’idéalisme mièvre ni dans le fatalisme cynique, notamment grâce à son écriture et la durée de plusieurs années sur lesquelles se déroule l’histoire, avec son ellipse au milieu et qui permet de donner une certaine respiration, un vrai recul face aux événements et aux péripéties que vivent nos quatre héroïnes à l’écran (tout est difficile, mais tout passe aussi). Le travail sur la musique et le son est à ce titre remarquable, ultra cadencé au début du film, celui-ci se calme pour laisser de plus en plus place au silence, et c’est sûrement là que réside le sens du film : comme un horizon au-delà de toutes ces peurs bruyantes, un calme, un courage face à la vie émerge silencieusement peu à peu. Les quatre jeunes comédiennes sont impressionnantes, leurs efforts et leur implication est palpable à l’écran, et le film doit beaucoup à leur énergie. Film sérieux charnel et courageux sur l’adolescence donc, La Vie ne me fait pas peur est une très grande réussite signé Noémie Lvovsky, à voir.
Mon film préféré sur l'adolescence : Noémie Lvovsky a filmé ses quatre héroïnes pendant plusieurs années ; elles sont époustouflantes de justesse, de naturel. Elles nous révèlent ce côté fantasque de l'adolescence, cet esprit de tribu qui nous caractérise à cet âge, l'attirance mêlée à la peur pour les garçons, l'incompréhension des parents, la difficulté de faire son chemin, la force de l'amitié, l'esprit d'une époque (les années 70 -80) .... C'est le film qui a révélé une actrice que j’adore : Marie-Julie Parmentier. A voir de toute urgence si vous l'avez raté.