(...) Lorsque la salle de cinéma devient sombre et que la lumière se projette sur le grand écran, il y a cette voix off qui ouvre The Cut : « Il y a bien longtemps… ». Tels un conte, une épopée, l’histoire devient témoignage historique. Enfin, c’est ce que le cinéaste essaie de faire. Le réalisateur allemand d’origine turque Fatih Akin, nous embarque dès l’ouverture, vers une œuvre qui se veut réaliste. Manque irrémédiablement, ce supplément d’âme, cette patte subjective.
Ce film est le plus ambitieux, le plus audacieux, mais aussi le plus cher de sa carrière. Le réalisateur ose parler d’un sujet aussi délicat qu’est le génocide arménien et lui donne une dimension moderne, faisant écho aux événements actuels. Malgré l’élégance des images, The Cut manque cruellement d’épaisseur. Troisième film d’une trilogie ayant pour thème l’amour (Head On), la mort (De l’autre côté), ce long-métrage invoque le diable. Allusive, l’allégorie au démon se dévoile sous des apparitions au héros, des cauchemars, des penchants légers vers le mal. Règne, tout au long de la projection, cette peur de succomber, de pécher, de perdre foi en Dieu et la vie.
The Cut, c’est l’histoire d’un survivant sur le point de mourir à chaque fois, tiraillé par cette « faim d’amour », affaibli par la famine, la douleur et l’épuisement. Celui qui porte le nom de la ville sainte, se bat sans relâche pour ne pas céder au désespoir. Fatih Akin filme la cruauté insoutenable. Sur ce territoire impitoyable, parfois, la fraternité existe face à l’horreur. Le récit est d’ailleurs fondé sur cet amour de l’autre, cette générosité. Cette humanité. Si Nazareth n’avait pas rencontré Mehmet, un soldat turc, il serait déjà mort. The Cut, c’est aussi une succession de rencontres (plus ou moins bonnes) menant le personnage principal vers son but (...
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