« Ma meilleure amie » avait beau collecter de bons avis, nous étions un peu sceptiques de découvrir ce qui se cachait derrière cette comédie dramatique. A tort car, si le film recèle quelques petites longueurs, nous avons passé un bon moment en compagnie de Drew Barrimore et Toni Collette. A la sortie de ces presque deux heures de film, nous devons avouer que le dernier long métrage de Catherine Hardwicke est un feel good movie comme il est bon d’en voir de temps en temps.
Si le thème principal n’a rien de drôle (le cancer et le traitement lourd nécessaire à son éradication), le film n’a rien de pesant, que du contraire. Véritable ode à l’amitié (inconditionnelle), il montre combien l’amour que peuvent se porter deux amies peut soulever des montagnes et rendre un quotidien pénible plus léger à vivre. Rempli de bonne humeur, de situations attendrissantes, drôles et positives, le film se veut optimiste et absolument pas larmoyant. Il n’empêche, à force de côtoyer nos deux héroïnes, on s’attache et chacune de leur déconvenue devient la nôtre… Tantôt émouvant, tantôt cocasse, il parvient à éveiller une série d’émotions chez tous ceux qui accepteront le lâcher prise et d’entrer dans l’histoire sans trop réfléchir.
Le résultat est concluant à plusieurs titres. Le scénario, linéaire et rythmé, nous plonge dans quelques mois de la vie de Milly et Jess. A quelques exceptions près, on ne verra jamais le temps passer et on sera tellement impliqué dans l’histoire qu’on a véritablement l’impression de les avoir fréquentées. La photographie, très agréable à regarder, présente un Londres inconnu, où il est possible de vivre sur une péniche coquette ou dans un duplex cosy. On évolue dans la ville cosmopolite avec un sentiment de liberté et on découvre des recoins où l’on aimerait traîner quelques heures en compagnie de nos amis.
Et en parlant d’ami(e)s, évoquons celles qui ont fait la réussite de ce film. Drew Barrimore et Toni Collette, sonnent totalement au diapason ! Amies à la ville comme à l’écran, les deux comédiennes sont le sel de l’histoire. Investies totalement dans leurs rôles, leurs traits se fondent dans leurs personnages au point d’en oublier que l’on assiste à une fiction. Toni Collette, métamorphosée pour les besoins du film, est amaigrie et n’a pas hésité à sacrifier sa crinière blonde pour un crâne chauve. En perte de contrôle de sa vie et de son corps, l’actrice australienne parvient à nous toucher à un point tel que nous traverserions notre écran pour la prendre dans nos bras. Drew Barrimore, son alter ego, donne le change avec un jeu on ne peut plus réaliste. Incarnant le courage, la stabilité, l’Amitié avec un grand A, elle mettra entre parenthèses ses rêves, ses projets pour soutenir celle qui ne l’a jamais déçue, ou presque…
Dans la suite de ce duo charismatique, Jacqueline Bisset, vieillissante et méconnaissable, Paddy Considine, Dominic Cooper (bientôt à l’affiche de « Stratton ») et la jeune et impressionnante Honor Kneafsey (qui fera certainement parler d’elle dans l’avenir).
Catherine Hardwicke a réussi son coup en nous offrant une comédie dramatique de qualité dan la lignée de « Ma meilleure ennemie » ou de « This is not a love story ». Agréable à regarder, bien interprété, joliment filmé, « Ma meilleure amie » a toute sa place dans une « ladies night » ou lors d’une soirée célibataire, bougies, boîte de mouchoirs et verre de vin à la main.