Oh putain ça claque ! Bon, soyons d'accord, le film ne plaira pas à tout le monde. Pas de scénario bien définit, pas d'humour exceptionnel, juste une histoire surréaliste (et paradoxalement sous-réaliste) sur la langue de bois et un humour qui porte agréablement le film. Le film parle d'un jeune diplômé qui obtient un travail en tant que plume du ministre des affaires étrangères. Il rejoint une équipe chargée d'écrire son discours à l'ONU. Alors qu'est-ce qui fait le sel de ce film ? Je dirais qu'il y a 2 choses. La première, c'est le lieu où se déroule le film et qui donne son nom au film. Le ministère des affaires étrangères est, dès le début, comme un temple bien français de l'absurdité où le pompeux côtoie avec brio l'infonctionnel le plus ridicule. A tel point que pendant tout le film, on se demande quel est l'utilité concrète, l'aboutissant de ce ministère. La deuxième, c'est le ministre lui-même, incarné par un Thierry Lhermite magistral. C'est simple, je m'attendais à un acteur has-been incapable de jouer comme à sa grande époque et j'y vais du talent.J'y ai vu l'excentrique ministre, lunatique et pompeux qu'il incarne. Le ministre brasse du vent, le ministre s'engage dans des monologues incessants qui font le film. Et ceux-ci n'ont aucun sens sinon de provoquer une exaltation immédiate. ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Car ces deux points sont servis par une réalisation excellente, un montage et des petites astuces (par exemple, jouer avec la direction du son pour souluigner ses propos). Le film joue en permanence avec le théâtral du personnage et pousse toujours le bouchon assez loin pour nous emporter. C'est simple, cette folie déchaîné, ce déni du sens qui prétend gérer la France, nous retourne littéralement la tête en nous happant dans ce maëlstrom. Malgré tout, tous ces procédés sont équilibrés par des aspects plus softs tels que le personnage de Neil Arestrup qui propose un regard réaliste sur cet univers ou la copine du héros qui offre une vision extérieure de cet univers.---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Sans être particulèrement engagé (le film a amusé De Villepin et Bruno Lemaire y fait un caméo quand même), il a le mérite de présenter avec brio l'absurdité des réformistes brasseurs de vents avec une intelligence rare, des dialogues exceptionnels et une pertinence redoutable. D'un autre côté, on regardera le film surtout pour l'incroyable performance et texte de Thierry Lhermite qui transformerait presque ce long-métrage en une sorte de one-man show délirant. ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------16/20
Avec "Quai d'Orsay", Bertrand Tavernier nous offre une satire drôle et originale des politiques français. Globalement bien écrit et bien interprété, cette comédie joue habilement avec les éléments de la bande-dessiné (les feuilles qui volent ou encore les zooms sur les visages), ce qui crée un certain dynamisme. La forme est donc plutôt intéressante, plus que le fond en tout cas. On a en effet vite fait le tour de l'histoire en elle-même. Pourtant, le film tient sur la durée grâce à un bon travail de découpage qui finit par donner un rythme relativement élevé. Alors évidemment on éclate pas de rire toutes les deux minutes, les gags sont un poil répétitifs, mais l'ensemble a au moins le mérite de se démarquer des comédies habituelles et possède un propos qui ne manque pas de mordant. On pouvait craindre de "Quai d'Orsay", c'est finalement une bonne surprise.
J'ai adore. Je suis resident aux Etats-Unis et ai vu ce film dans l'avion de Paris a Houston. Je me tremoussais de rire et inquietais mes voisins. Depuis plusieurs annees, je n'ai pas vu une comedie aussi pres de la realite. Je dois avouer que mon pere, decede, est sorti des premieres promotions de l'ENA et s'amusait des generations recentes. Quai d'Orsay, le film, c'est la France d'aujourd'hui, Hollande et son scooter, DSK et sa robe de chambe, Valerie et ses tweets. Pas d'intrigue, rien que de la comedie qui ne mene a rien. Des mecontents ont reproche le manqué de structure ou d'intrigue. Bien sur. C'est ce que les francais vivent au present.
Merci a Tavernier pour faire de la TV realite (et je ne suis pas sarcastique). Merci a Niels Atrestrup. J'essaie d'imiter sa diction quand j'entends des chiens qui aboient. Cool. Supercool. Zen. Way to go.
Très bon film mais dont on ne peut vraiment apprécier toute la dimension comique qu'à la condition d'avoir "fréquenté" le "milieu", a savoir la fonction publique (quelle qu'elle soit). Les acteurs sont géniaux mention spéciale à Niels Arestrup.
Bingo ! Un superbe navet made in France ... Quelle grosse daube sans nom ... Un film sans aucun attrait, sans histoire ni intrigue à proprement parler, agaçant dès les premières minutes ; c'est le seul sentiment qui durera jusqu'au moment où, excédé par l'inanité de ce déferlement de rôles surjoués et à l'humour quasi absent, nous avons décidé de quitter la salle pour retrouver l'air libre empli de particules ...
Cette comédie politique signé Bertrand Tavernier adaptée de la BD est très bien écrite et très drôle. Superbement interprété par un Thierry Lhermitte en très grande forme, le casting est épatant, tout comme les décors, très réussis. Un coup de maitre !
Quai d'orsay est à la fois très plaisant à suivre, d'une modernité résolue et d'une exactitude impressionnante dans son analyse des relations internationales (les ayant étudiées à l'université, j'ai pu le relever). Ce n'est donc pas seulement un bon film, c'est une véritable leçon de sciences politiques internationales, ce qui ne devrait pas rebuter les spectateurs !
J'ai beaucoup aimé voir un peu l'envers du décor, beaucoup moins glamour et beaucoup plus terre à terre. Réunionnite aiguë, brassage de vent, tournage en rond, chef qui a le dernier mot etc... Un casting bien gonflé, une Anaïs Demoustier à tomber (comme d'habitude) et une prestation de Lhermitte parfaite. Un très bon Tavernier même si il y a quelques passages un peu mous.
Une comédie politique originale et rythmée. La caricature peut paraitre forcée mais je vous garantie que certains managers du privé ont aussi ce sens de la formule à la fois grandiose et vide, cette faconde nourrie de culture et d'esprit, flamboyante mais stérile. Le duo formé avec le directeur de cabinet est d'ailleurs tout à fait plausible. D'autant que la charge de travail n'est pas exagérée, non plus que ne l'est la vacuité du fond (combien d'heures passées sur un discours que personne ne lira) ainsi que inefficacité de la forme (combien de ré-écritures, d'interventions de prestataire/ami inutiles, de condition de travail vétuste). On perçoit bien aussi l'agitation du cabinet, cette contradiction entre la nécessité d'agir et communiquer sur le champ pour faire face à des crises urgentes et et celle de théoriser, de structurer.. La bonne surprise vient du couple d'acteurs : Thierry Lhermitte dont je n'ai jamais été fan est excellent dans un rôle peu évident car il nous fatigue presque autant que ses collaborateurs et que dire de Niels Arestrup, pauvre Maupas, difficile de ne pas partager sa lassitude. Le cadre est donc bon, les acteurs aussi, qu'est ce qu'il nous manque ? Une bonne histoire. le film semble long et pas mal de scènes n'ont qu'un intérêt limitée. Et comme pour le scénario les gags paraissent vite limités entre l'envol des feuilles, le stabilotage et Héraclite. Une scène : l'écriture c'est comme une abeille qui butine.
Les rouages d'un ministère. L'idée de départ est intéressante, car le personnage principal (enfin, le personnage principal du début, car ensuite il se retrouve au même rang que tous les autres seconds rôles) est un novice. Il découvre, en même temps que le spectateur, cet univers où on lui fait sentir qu'il est à la fois essentiel et insignifiant. Les méandres administratifs, les relations humaines sont savoureusement décortiqués. Mais voilà, au bout d'un moment, on a compris, et on aimerait passer à l'étape supérieure, approfondir par exemple une situation de crise, pour que l'intrigue prenne de l'épaisseur. Or, une tâche finie, et en voici une nouvelle, du même acabit et la seconde partie tourne en rond. On se lasse au final, et la fin, sans chute, nous laisse reprendre nos activités sans regret. Quelques mots des acteurs : un bon nombre de seconds rôles (les conseillers) restent caricaturaux, ce sont des personnages peu épais. Les acteurs font ce qu'ils peuvent avec. Thierry Lhermitte est décevant : il a forci le trait et on finirait par lui trouver des ressemblances avec le Clavier des Visiteurs. Raphaël Personnaz est un jeune premier un peu tendre, assez bon, mais ses mimiques et ses oeillades finissent par lasser. Non, si le film vaut le coup d'être vu, c'est assurément pour la superbe performance de Niels Arestrup, directeur de cabinet aussi doué intéresser le spectateur que Claude Maupas pour résoudre tous les problèmes du ministère malgré les embûches tendues par les autres intervenants. Une comédie qui se laisse regarder à condition qu'on n'en attende pas monts et merveilles.
Adapté d'une BD, ce film nous dévoile sous forme de comédie satirique les coulisses du pouvoir d'un ministère, en l’occurrence ici celui des affaires étrangères, et ce avec beaucoup d'intelligence et de justesse. Mais malgré l'excellente réalisation de Bertrand Tavernier, le film se traine un peu dans sa seconde moitié. Côté casting on prend plaisir à retrouver Thierry Lhermitte excellent en ministre intransigeant et claqueur de portes.
Je dois avouer tout de suite que je n’ai pas lu la bande dessinée éponyme vous épargnant ainsi toute comparaison avec celle-ci. Néanmoins, je peux vous dire que j’ai bien ri et que le film est bien fait, très rythmé et à l’interprétation sans faille. Finalement, la vie d’un ministère ressemble à celle des entreprises privées où il faut interpréter des directives pas forcément très claires et changer les documents à chaque relecture, et où il faut savoir jouer des luttes de pouvoir et négocier certains arrangements pour avoir le champ libre.
Vu le succès de la version dessinée et ses multiples références à la politique, passée comme actuelle, Quai D’Orsay ne pouvait que faire l’objet d’une adaptation cinématographique à la française, rapide, avec quelques têtes d’affiches, un réalisateur renommé et une volonté de remplir la machine à billet facilement. C’est chose faite grâce à Monsieur tavernier (que l’on a connu plus inspiré) derrière la caméra et la combinaison Lhermitte/Personnaz/Arestrup/Gayet/Frémont sur la pellicule. Le résultat aurait pu être intéressant au vu du potentiel de la BD, mais il fallait savoir s’en détacher. Car Quai D’Orsay reste bien trop ancré dans les lignes et blagues du texte original, redoublant les effets de comique de répétition de LA blague du film à outrance, multipliant les scènes lourdes et peu utiles. Pour le reste, on retiendra les magnifiques décors du quai d’Orsay, un scénario relativement faible (et copié de la première bande dessinée), un jeu d’acteur inégal (avec un Lhermitte qui, malgré tout son entrain, peine à convaincre), bref, un film qui dans l’ensemble fait tourner de l’œil et qui laisse le gout amer d’une nouvelle adaptation en demi-teinte pour le cinéma français…. Gâchis?