Dracula Untold c’est pour moi typiquement le film qui a souffert d’une durée étriquée qui ne correspondait pas du tout aux nécessités du propos. Du coup l’impression est assez négative, alors qu’il y avait du potentiel.
Le casting peut compter, comme souvent, sur un Luke Evans très efficace. Il est rarement à mettre en cause dans le résultat négatif d’un film et ici il assure franchement dans la peau de Dracula, même si la genèse de son personnage est assez étonnante. Charismatique, parvenant en peu de scènes à retranscrire les troubles qui l’animent, rien à dire, il gère. Autour de lui les acteurs ne marquent pas outre mesure, sauf en certaines occasions. Charles Dance est un second rôle remarquable notamment. Le casting féminin déçoit un peu, non pas que les actrices soient à mettre en cause, mais comme le film est très court et qu’elles hérite de personnages assez vide, et bien elles n’ont pas réellement leur place, en particulier l’épouse d’Evans.
Le scénario a de vraies bonnes idées. Il y a du renouveau autour de Dracula, c’est sympa, en particulier sa rencontre avec Dance, l’ancrage historique, et il y a de bonnes choses sur le plan des sentiments extrême, des dilemmes cornéliens qui se présentent au héros. Pour ma part j’ai aimé l’approche, et on sent du potentiel. Le gros souci c’est que le métrage ne dure même pas 1 heure 30, et que ce n’est juste pas possible d’aller au-delà d’une superficialité désagréable. D’autant qu’il faut bien mettre un peu d’action aussi ! Du coup les scènes d’action sont relativement bâclées, et le fond est nettement sous-exploité, tout paraissant beaucoup trop rapide, et parfois jusqu’à l’invraisemblance.
Visuellement le budget solide permet une ambiance assez agréable. Sombre, plutôt raffinée, Dracula Untold peut s’appuyer sur de jolis décors, et sur une photographie assez classique pour le genre mais qui fonctionne bien. Pour ma part je regrette surtout que la mise en scène soit franchement fouillis dès que l’action se met en place. Peut-être le réalisateur a-t-il voulu en faire un maximum en un minimum de temps, mais ça prend difficilement, et les combats sont brouillons, parfois illisibles, et les tergiversations constantes du film entre la violence graphique et la consensualité tout public sont elles aussi pénibles par moment. J’ai parfois eu le sentiment que le film ne s’assumer pas pleinement. Reste une bande son convaincante qui assoit un peu plus l’ambiance plaisante du film.
Au final Dracula Untold ne parvient pas à s’affirmer vraiment, et c’est dommage. Autant il y a des films sans ambition qui ne présente pas d’intérêt, autant j’ai eu ici le sentiment qu’il y avait une excellente volonté, mais qu’il y a eu barrières notables. Je ne peux pas concevoir qu’un film qui veut explorer et renouveler le mythe de Dracula (ce n’est pas une mince affaire !) ne dure même pas 1 heure 30 ! Cette lecture elliptique, pas aidé par sa mise en scène devient donc assez pesante, et c’est réellement dommage. 2 malgré tout pour les qualités soulignées en amont.