Voilà une version du conte des plus appréciables, surtout par une réécriture original de ce dernier, en respectant bien plus scrupuleusement l'oeuvre originale que ces prédécesseurs, et ainsi proposant une vision du célèbre conte à la fois singulière dans ce qui est mis en scène et faisant souvent référence au film de J. Cocteau par son ambiance, son style et surtout son message, toujours bien plus proche de ce qui a été initialement écrit au XVIIIe. D'une part, cela passe évidemment par des décors somptueux, tout comme les costumes, récompensés logiquement aux Césars, bien sûr le rendu de la Bête est parfait, et même si cela ne contente majoritairement de l'image numérique pour l'illustrer, on est adhère sans aucune difficulté à la beauté du visuel, et pas seulement concernant la créature mais aussi par toute la mythologie qui entoure le conte, proposant un univers fantastique très agréable et parfaitement adéquat au style du film avec ses phases de magie, sa vision du manichéisme impeccablement amenée au court de l'intrigue ou tout simplement ses décors proches de la rêverie, bien que lors des premiers moments de l'établissement de l'univers féerique laissent à désirer par certains éléments, comme par exemple les petites créatures qui peuplent le château donnant un peu trop dans le mielleux et prenant malgré cela un peu plus de sens au fur et à mesure de l'avancée du conte, ou l'on peut également citer la phase narrative qui en plus de ne pas vraiment être utile puisque l'on comprend immédiatement où ces passages veulent en venir, sont clairement d'une niaiserie pas forcement nécessaire pour être fidèle au genre. D'ailleurs celle qu'incarne déjà l'héroïne éponyme suffit amplement puisque cela est très vite usant, tout comme son interprète qui pour le coup correspond à merveille, non pas que L. Seydoux soit une si mauvaise actrice, mais le rôle de l'ingénue semble pas lui demander d'efforts considérables et rien que physiquement, elle reste impeccable pour le rôle, en bien comme en mal, le problème reste sans aucun doute sa façon d'être transpirant à l'extrême la naïveté et le manque de conviction que cela crée, faisant de son personnage un élément dont on se passerait bien si elle n'était pas au cœur de cette histoire d'amour, car sa place dans le scénario reste essentielle puisqu'elle est le segment qui permet de découvrir la vérité au sujet de la vie antérieure de son hôte monstrueux, ainsi que le côté princesse qui reste une des poutres maîtresses de ce genre d'histoire, tout d'abord afin de ne pas perdre le public visé à la base, mais surtout pour conserver toute la force du message qui est transmis à travers ce conte et ainsi pouvoir exposer de la même manière une ambiance emprunte de féerisme du début à la fin, et offrir enfin une réelle adaptation de l'oeuvre initiale. Alors quand on voit l'équipe qui prend en charge le chantier de ce film, que ce soit pour les décors et autres costumes parfaitement réalisés et transportant à merveille dans l'univers, le réalisateur C. Gans qui prouve une fois de plus sa maîtrise du fantastique, et encore plus en ce qui concerne la mise en scène de légendes faisant autant la belle part au fantastique qu'à la morale, ou tout simplement par le casting qui offre de beaux personnages, tant V. Cassel qui colle impeccablement au double rôle qu'il incarne et de la même façon sous les deux traits différents, jusqu'à la physionomie du visage qui paraît subtilement identique entre le prince et la créature, au niveau de la pilosité essentiellement, A. Dussolier toujours très bon dans ce type de personnages plus "historique", ou encore A. Lamy qui est assez surprenante de réalisme dans le rôle de la mauvaise sœur et même si la niaiserie qu'incarne L. Seydoux peut rapidement devenir pensant pour ceux qui apprécie essentiellement le côté fantastique du film, mais après tout dans les contes de fée, cela semble un des piliers de ce genre de récit, alors il faut passer au dessus, afin de profiter pleinement de cette vision neuve d'une oeuvre dont les codes sont pourtant déjà bien ancrés dans la culture populaire. Sauf que dans cette nouvelle version, en plus de reprendre pour la première fois le véritable fil conducteur de l'oeuvre, contrairement à Disney qui pour des raisons d'accessibilité et de public, a opéré à des modifications significatives, et empêchant ainsi de connaître la vraie trame de cette histoire, ce qui est une grande réussite de ce film puisqu'il montre de manière encore plus forte de l'ambiance établie des années auparavant par J. Cocteau, faisant places à de vrais événements et éléments fantastiques à l'écran à l'image de la scène d'affrontement finale étant l'apogée de ce film, par ses effets spéciaux de très bonnes qualités pour mettre en scène de très bons passages jouant de la magie et ses pendants visuels, et donnant une aura bien supérieur à celle de Cocteau concernant l'ambiance générale, et sachant tout de même faire référence à son film par quelques plans comme ceux du repas, alors bien évidement, les techniques de cinéma actuelles permettant des images bien plus stylisé que de simples décors et maquillages, pourtant cette adaptation ci ne fera pas autant d'émule qu'à l'époque malgré tout ces bons points. Alors en plus d'être plutôt convaincu visuellement, on l'est encore plus par le partie pris quand à la manière d'adapter une fois de plus au cinéma ce conte qui permet de jouer facilement avec le fantastique, le scénario apparaissant comme peu commun à ce que l'on connaît de l'oeuvre originale, on est assez facilement emporté dans ce qu'il propose, tout autant que le message moralisateur que l'histoire exposé transmet, qui en plus de trouver parfaitement sa place au cœur de son illustration à l'écran, mais en plus ne semble à aucun moment pesant et martelé comme c'était pourtant le rôle des contes à l'origine, mais trouvant au contraire un certain esthétisme dans sa manière d'être évoqué et se liant parfaitement à la légende raconté,et ça c'est plutôt bien joué, d'ailleurs même s'il faut être un minimum sensible aux histoires d'amour pour être pleinement touché pour ce que propose ce film, cet aspect n'est aucunement très gênant puisqu'en plus de s'y attendre assez logiquement, n'importe qui peut y trouver une part d'esthétique qui saura le toucher, par cette ambiance impeccablement mis en scène tant par l'image, la musique et l'univers haut en couleur et en magie établi dans ce film, toujours pour le plus grand plaisir de petits et grands, à la fois par ce qui est transmis que ce qui est montré, chaque type d'amateur de conte de fée trouvera un aspect qui lui plaira, ce qui est une assez bonne surprise finalement.