Très mauvais film, qui ne retransmet en rien l'atmosphère de l'original. Commençons par Belle: dans l’œuvre originale, Belle est rêveuse, candide, innocente, généreuse, avec un caractère fort conduit uniquement par sa grande sensibilité. Elle a une excellente éducation lui ayant transmis des valeurs fondamentales, est intelligente, a soif de découverte, a de la classe et de la tenue dans son comportement et ses paroles malgré parfois une impulsivité non freinée par des codes de bienséance que lui auraient apporté un milieu social davantage favorisé.
Dans le film, Léa Seydoux représente tout le contraire. Présomptueuse, orgueilleuse, insolente, insensible, froide, à la limite du vulgaire et de l'adolescente attardée, elle représente la gamine bourgeoise moderne des milieux très favorisés, saupoudrée du féminisme actuel caractérisé par un ton agressif comme seul moyen pour s'affirmer. Ce rôle n'était définitivement pas fait pour elle.
Non seulement le personnage original n'est pas respecté, mais en plus ça retire toute crédibilité à l'histoire racontée, tant il paraît peu vraisemblable qu'une fille dont transpire tant d'impertinence et de satisfaction de soi puisse ouvrir son cœur à quelqu'un en dépit des apparences, de manière simple, généreuse, ingénue et sans calcul.
La réalisation l'a affublé de 2 sœurs imbuvables, copiant Cendrillon, comme pour marquer le contraste entre leur superficialité et leur égoïsme avec la supposée simplicité de Belle, mais la mayonnaise ne prend pas tant l'actrice se révèle incapable de jouer le personnage. Au final, on se dit que Belle est simplement la moins pire des 3.
Le film passe avec beaucoup trop de superficialité sur des scènes censées être émotionnellement chargées, et trop vite d'une scène à l'autre par une émotion à son contraire, retirant encore de la crédibilité au film. Le résultat est qu'on ne s'attache ni à l'histoire ni aux personnages, et qu'on en est même agacé.
Les scènes d'émotion sont souvent incohérentes dans les réactions de Belle, répondant rationnellement et avec impertinence à des actions et des paroles se situant dans le pur registre émotionnel, sensitif, sensible. Répondre par la raison (qui plus est avec provocation) à des sentiments montre un décalage et une déconnexion flagrante entre Belle et la Bête alors qu'ils sont censés se rapprocher par l'ouverture à l'autre.
La Bête, dans l'original, est un Homme sous sa fourrure d'animal, un mâle, qui s'affirme avec sa force de caractère, sa virilité, sa brutalité parfois, mais qui sait être également compréhensif et se laisser toucher dans sa sensibilité. Dans le film, la Bête est un ersatz de l'homme, qui s'écrase beaucoup trop vite devant l'impétuosité de la péronnelle pour ne pas rapidement passer pour une loque, un mâle castré.
Bref, ce film revisité à la sauce moderne, influencé (voire dirigé) par les courants dominants actuels de notre société, impose leur conception idiote et contre-nature des relations et des individus et dénature complètement l'authenticité de l'histoire, la rend incohérente et agaçante, le film est à jeter dans les oubliettes de la médiocrité cinématographique.