(...) Déjà, il incarne un personnage bien singulier. Le héros est un beau gosse qui a du succès auprès des filles, des moyens financiers assez importants, qui prend soin de son corps bref, le cliché du fêtard célibataire qui profite de la vie. Quand il rencontre Barbara, c'est le cliché de la rom-com basique avec une fille qui se refuse à lui et du coup, notre héros en pince pour elle, enfin, il la désire. De son côté, Barbara est une femme moderne : indépendante, sexy, caractère bien trempée, parfois dominatrice avec un petit côté garce bref, la complexité de la femme dans toute sa splendeur. Ce personnage est superbement campé par une Scarlett Johansson taillée pour le rôle, jouant de sa silhouette de rêve, de sa voix grave au timbre si particulier qu'elle utilise à merveille bref, c'est un régal surtout que son jeu est aussi naturel que diversifié. Gordon-Levitt n'avait qu'elle en tête lors de l'écriture et c'est sans hésiter que l'actrice accepta l'offre de son ami. Le reste du casting est assez solide également même si on retrouve quelques têtes pas trop connues mais qui s'en sortent bien. Dans la famille de Johnny, on retrouve tout de même un Tony Danza bien allumé (jouant un paternel beauf au possible qui se veut l'exact contraire de celui de "Madame est servie") ou bien Brie Larson, nouvelle star de la scène US créditée en 2016 d'un Oscar et promis à un avenir brillant. Son rôle mutique lui permet d'installer sa présence, instillant une dose d'ironie ou de malaise avec pas grand chose mais tout de même indispensable à la narration. Et puis que dire de Julianne Moore ? Parmi les actrices de plus de 50 ans, la brave Julianne continue de mener sa barque avec talent et pose parfois des compositions qui forcent l'admiration. Toujours aussi charmante, sa présence se révèle bien souvent salutaire, sauvant une scène par un sourire, une larme ou bien une réflexion pertinente. Voir le personnage de Johnny tomber peu à peu amoureux d'elle est un véritable ravissement, tout comme le spectateur qui se rappelle combien l'actrice est essentielle dans le paysage cinématographique US. Ensuite, il y a le contenu du film, que Gordon-Levitt rend ludique via l'insertion de petits gimmicks sonores ou visuels qui participent vraiment à la bonne tenue du film. Il y a par exemple le son de l'ordi qui s'allume, celui des mouchoirs dans la poubelle (le son accolé à ce geste est celui qu'elle fait quand on la vide sur Mac) ou bien les confessions de Johnny à son prêtre. Le rythme est soutenu, la mise en scène est solide avec un montage qui multiplie les montages épileptiques, qui culminera dans un final très réussi, avec une voix-off qui sait s'effacer derrière l'image. J'ai vraiment été surpris par la bonne tenue technique du film, le découpage intelligent et le côté subversif à l'occasion. (...) Alors bien sûr, le film n'évite pas tous les clichés, certains passages sont encore un peu maladroits mais l'ensemble se tient bien, les acteurs sont excellents et le message passe très bien, visant juste et touchant le spectateur. Une bonne comédie, souvent drôle, parfois grinçante, qui s'inscrit à merveille dans son époque tout en essayant de garder un propos universel. La critique complète ici