Parfois, on ne devrait pas attendre avec trop d'impatience certains films. Après une bande annonce détonante, un synopsis semblant original qu'on peut même aller jusqu'à qualifier de novateur, je reconnais avoir trop porté d'espoirs sur le Don Jon de JGL. Et quel résultat ! Je suis déçue. Commençons par le positif. Il y a de bonnes choses dans ce Don Jon. Il faut tout de même le souligner, autant commencer par ça. La mise en scène est audacieuse, il a quand même du talent le Joseph Gordon-Levitt. La répétition des scènes est un élément majeur du film, axant sur la routine du héros. Ainsi, les scènes de l'Eglise du dimanche -que j'ai perçu comme une intelligente satyre du principe de la confession-, des repas familiaux sont intéressantes. On y découvre une autre facette du héros, plus humaine du fait des conflits perpétuels avec son père, dont il est le portrait craché. Dans un genre similaire, la scène où Jon se rend au cinéma avec Barbara est l'une des plus amusantes du film (la seule ?). Scarlett Johannson y est étonnamment drôle, avec son visage émerveillé par la niaiserie romantique ! Don Jon, c'est une comédie romantique dont tous les codes ont été repris pour mieux être détournés. Maintenant, je vais passer à la partie qui fâche... Les personnages de Don Jon sont des personnages nés d'une écriture fainéante. Jon Martello Jr est un héros antipathique. Il faut reconnaître qu'il est interprété avec talent puisque j'ai rarement vu une telle tête à claque au cinéma. Si encore les événements survenus durant le film le faisaient réfléchir, évoluer, passe encore. Or, Don Jon n'évolue pas, ou alors très peu, du genre seulement pendant les 5 dernières minutes du film. Typiquement le genre de personnage que je ne supporte pas, pour qui les femmes ne sont rien d'autre qu'un objet sexuel (tiens, tiens, ça me rappelle Le Loup de Wall Street ça...). Le cliché du mâle tout puissant, irrésistible malgré son allure de macho repérable à 3km à la ronde. Et malheureusement, le point de vu féminin de cette histoire ne relève pas le niveau. La bimbo Barbara est typique du genre de bombasse reprenant à la fois tous les clichés de la femme romantique et de la petite amie étouffante. Le personnage de Julian Moore, Esther, pourrait se dévoiler un poil plus intéressante que sa consœur. Eh bien oui, elle pleure, elle a un passé elle. Malgré cela, ses motivations sont toujours troubles, confuses. Est-elle en deuil, simplement paumée ou s'en moque-t-elle de manière alternative ? Dans le reste de la galerie des femmes sans âme je citerais la mère qui casse les oreilles, la jeune sœur accro à son téléphone, les innombrables salopes, hum pardon. Filles de petites vertus. Où sont les femmes intelligentes et fortes ? Parties dans un film où elles auraient leur place probablement. En bref : la femme ne vaut rien si elle n'est pas une bombasse de type Scarlett Johannson, et encore, elle vont tout de même vous pourrir la vie messieurs ; la femme se limite également à être un simple objet sexuel (j'ai encore un peu de mal à voir en quoi Jon est amoureux de Barbara. Amour, pas désir hein.). Je ne suis pas féministe engagée, mais en tant que passionnée de cinéma, j'attends tout de même des personnages réalistes, attachants. Hommes ET femmes. En plus, j'ai un peu eu l'impression d'avoir passé ma soirée devant un porno déguisé en comédie. Les images répétitives issues de films pornographiques sont grossières et pas toujours justifiées. Peut être suis-je simplement passée à côté d'un message, qui se voulait surement, osé, profond... Fichtre ! Je dois être plus romantique que je le pensais...