L'exemple parfait et typique qu'un bon réalisateur ne donne pas nécessairement un bon film. Pire, qu'un bon réalisateur arrive à nous faire douter à ce point de l'intelligence et de la pertinence de l'art du cinéma en général. Car oui, ce truc, cette bouse immonde arrive à un tel exploit.
Ce film essaie tant bien que mal de nous montrer la déchéance et la chute d'un homme, autant sur le plan personnel que politique dû à sa dépendance au sexe. Très (trop) librement inspiré de l'affaire DSK, l'histoire se veut le fil directeur de la tentative de défense et de rédemption de cet homme face à ces lourdes accusations. Bien entendu, le film n'arrivera jamais à illuster parfaitement son propos. Il s'y vautrera même lamentablement, la faute à d'évidentes facilités scénaristiques, cédant trop facilement à de la provocation, et une effroyable mise en scène, digne des pires téléfilms de M6 le dimanche après midi, ou dans une moindre mesure les pornos français des seventies.
Commençons par le scénario. C'est simple, il n'y en a pas. Néant total! Le long métrage (si encore une fois on peut prononcer ces termes) se veut très provoquant et satirique. N'en ressort que de la vulgarité. Car il ne suffit pas de montrer un homme niquer des heures avec des prostitués, soufflait comme un phacochère après 200 mètres de marche, demander à sa fille si niveau cul elle est satisfaite, et essayer de violer sauvagement n'importe quelle fille lambda passer dans la rue, pour démontrer de sa perversité. Il suffisait d'un peu de fond psychologique, d'un tantinet d'émotion et de mise en abyme, pour rendre le tout cohérent et non primaire comme cela! En cédant aussi vulgairement à la facilité, la personnalité du personnage principal n'en est que plus fade, souligné de plus par la prestation de Depardieu qui ne prend même pas la peine d'incarner son personnage!
Autre point du scénario : les phases dites plus judiciaires. Là encore, elles brillent par leur totale inconsistance. N'y croyant pas une seconde (autant le spectateur que le réalisateur apparemment, ne prenant même pas la peine d'y instaurer un peu de tension dans les scènes de tribunal), celles-ci ne parraissent pas cohérentes, voire carrément invraisamblables, perdues au beau milieu du récit.
Continuons avec la mise en scène : là encore, aux abonnés absents. Pas de musique, pas de jeu, pas d'écriture au niveau des dialogues, pas d'originalité dans le cadrage et les mouvements de caméra. Ces derniers sont même très mauvais : les hors champs sont légions et la lumière est vraiment à bannir (économies sans doute!). Un comble si l'on veut servir une telle histoire. D'ailleurs, le réalisateur pousse la provocation un cran au dessus en montrant Depardieu, face caméra, criant au spectateur, "Je les aurai tout!". le problème, c'est que ça ne marche tout bonnement pas, puisque qu'aucune tension n'est présente, qu'aucune empathie envers le personnage n'existe...et que le spectateur, se faisant prendre pour le dernier des cons depuis le début, s'en fout royalement tout simplement!
En définitive, je ne peux que vous conseiller vivement à bannir cette chose de votre filmographie. Jouant avant tout à fond, sans intelligence aucune et avec une crétinerie non assumée, la carte du buzz et du scandale au lieu d'afficher des ambitions cinématographiques, elle se vautre à tous les étages! Elle aurait pu constituer un drame intéressant sur la face obscure de certains hommes de pouvoir et leur tentative de rédemption. Mais elle n'est qu'un ramassis d'images choc dans lequel se sont vautrés bon nombre d'artistes de talent!