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Le prologue du film est un peu aride, malgré un montage soigné, la présentation classique des personnages, des enjeux, se fait dans des proportions déjà-vu. Pas déplaisant, mais classique. Loin d’être un désagrément notable surtout par la suite, quand le film prend vraiment son élan.
Sans dévoiler l’intrigue, on vous conseille d’ailleurs d’ignorer complètement la bande-annonce, c’est ce classicisme de structure qui va servir le film. Cette base laissera toute l’ampleur aux points forts et avant tout, cette fraîcheur, sincérité qui transparaît rapidement dans le jeu des comédiens au travers la simplicité de leur personnage.
Les clichés de certains rebondissements n’arrivent pas à effacer l’efficacité de ce qui se dévoile devant nos yeux. Le rythme, principalement soutenu et entrecoupé de séances musicales, comme dans «Once», donne une énergie au film. On croit alors assister à l’élaboration d’un album dans son entier, de l’écriture des paroles à son interprétation, en passant par la composition.
Car si quelques fausses notes jalonnent «New York Melody», aucune ne change le ton juste employé. L’ensemble fonctionne par la simplicité et le réalisme de l’univers musical dépeint, voire critiqué. On sent que le réalisateur connaît bien ce milieu et a clairement une idée de ce que doit devenir le business de la production musicale actuelle.
Au lieu de tirer à boulets rouge sur les majors, il réalise avec intelligence un film qui porte autant sur l’émotion, même si parfois facile, sinon maladroite, que sur un aspect documenté. Une énergie déborde de cet ensemble, portée par les deux comédiens principaux, Mark Ruffalo, plutôt à l’aise dans son rôle d’ancien découvreur de talents et Keira Knightley. Cette dernière affiche la force la plus présente du film, d’un charme immense, elle apporte crédibilité et fraîcheur à son personnage.(...)
Oscillant entre une histoire portée par des dialogues amusants et touchants, des personnages intéressants et une double fin peu convenu, «New York Melody» doit probablement être pris comme la découverte d’un nouvel album. Nous n’aimerons pas forcément toutes les chansons, mais l’ensemble finira pas être vraiment touchant ; au milieu, certaines pistes moins inspirées, alors que plusieurs titres porteront l’album avec une énergie simple mais prenante pour l’écouter en boucle, au moins le temps d’une saison.
Après «Once», «New York Melody»/«Begin Again»-« recommence » son effet, et procure de jolis sourires en forme de bien être, léger, tout en portant un regard très intéressant sur l’industrie musicale actuelle. Parfaite conjugaison d’un film qui sans se prendre au sérieux délivre une belle leçon musicale et humaine.