Cela fait plus de 2 ans qu'Insidious est paru dans nos salles, effrayant au passage un certain nombre de spectateurs en instaurant des concepts plus ou moins revisités, mais avec une certaine originalité, et le tout avec peu de moyens. Véritable coup de maître de la part de James Wan (sans doute le réalisateur le plus compétent dans le genre horrifique de cette décennie), ce dernier fait le choix de rempiler pour une suite, prêt à nous faire replonger dans cet univers mystérieux en compagnie de la famille Lambert qui n'a pas fini de nous dévoiler ses secrets.
Cette suite reprend exactement là où l'histoire s'était arrêtée lors du premier film. Les inconditionnels sauront restituer l'action sans la moindre difficulté et prendront plaisir à voir, tout au long du métrage, de nombreuses références extrêmement plaisantes. Passé ce petit détail qui en ravira plus d'un, il est temps de nous pencher sur le contenu de l’œuvre, et de briser par la même occasion le mystère qui plane pour bon nombre de spectateurs : Insidious 2 méritait-il vraiment de voir le jour ? Il est toujours possible de débattre sur ces suites qui n'en finissent pas ou qui revisitent, sans changer le moindre élément, des faits ayant été vus et revus maintes et maintes fois. Et ce qui fait la force d'Insidious 2, c'est cette volonté de changement ; cette volonté de pousser le film plus loin que le précédent. Et James Wan y est parvenu, non pas sans quelques imperfections cependant.
Il est vrai que l'on retrouve la famille Lambert, l'ambiance est plus ou moins pesante par moments (le côté humoristique faisant plus ou moins d'ombre au tableau) … Jusque là rien de bien nouveau. Le fait que d'autres personnages fassent leur apparition et offrent une structure différente à celle que l'on a connu au cours du premier film apporte un véritable plus à l'action et permet ainsi d'éviter la redite. Néanmoins, le spectateur connaît les procédés, et le fait que nous n'ayons plus à passer par cette phase de découverte oblige le réalisateur à accélérer l'action … Et à multiplier les effets de peur. Dans un sens, ce n'est pas plus mal ! Là où ça devient gênant, c'est lorsqu'ils deviennent perceptibles pour le spectateur. A vouloir trop en raconter, James Wan se prend les pieds dans le tapis et fait perdre en crédibilité son petit jeu de frayeur qui lui réussit habituellement si bien. Le fait que Conjuring soit sorti seulement deux mois avant le second chapitre d'Insidious ne lui rend pas la tâche facile ! Mais le savoir-faire du réalisateur est tel que ces petits défauts se noient dans l'habileté du scénario, proposant un lot de surprises inespéré compte tenu des séquelles ô combien classiques et sans conviction que nous sommes habitués à voir. Car en effet, même si certaines choses peuvent sembler prévisibles, elles ne le sont finalement pas tant que ça ...
Quant au reste, les acteurs offrent une prestation décente, sans réelle particularité (si ce n'est Patrick Wilson, proposant une nouvelle facette très intéressante à son personnage) ; le compositeur Joseph Bishara démontre une fois encore les prouesses qu'il est capable d'accomplir, et l'histoire se laisse suivre avec un vif intérêt, et nous conduira indéniablement vers un troisième film, toujours écrit par Leigh Whannell de ce qui semble s'être dit, mais en l'absence de James Wan souhaitant arrêter (provisoirement ?) sa carrière dans le genre horrifique, à notre grand regret.
Quoi qu'il en soit, Insidious 2 est une excellente manière pour lui de terminer, ou devrais-je dire, d'interrompre sa filmographie d'épouvante, et l'on espère le revoir un jour prendre part à de nouveaux projets de la même envergure que ceux qu'il a mené ces dernières années. Une suite adressée très clairement aux fans du premier film qui ne manquera pas de les combler d'une manière ou d'une autre.