Insidious : Chapitre 2 supposait deux impressions antagonistes préalablement à sa projection : d'un côté, l'attente trépignante de visionner enfin la suite du très réussi et roublard Insidious (qui fût le film plus rentable de l'année 2011 tout de même) et d'un autre côté, l'appréhension de voir le retentissement du grand frère gâché par la médiocrité du cadet. En effet, c'est une constante du cinéma de se méfier des suites, souvent commandées et n'apportant que de manière superficielle des enrichissements au récit du premier. Pourtant, avec le prodige du cinéma horrifique James Wan qui reprend les commandes d'un Insidious, le doute quant à ce volet peut se dissiper et pour cause, loin de resservir un scénario réchauffé et copié-collé, le long métrage en présence satisfait deux aspirations : premièrement, l'atmosphère autant glaçante et ténébreuse est toujours présente et correctement mise en scène et deuxièmement, les péripéties autour du destin tragique de cette famille allie innovations de scénario (notamment l'approfondissement du concept du "voyage astral" mais aussi le développement de certains adjuvants et opposants de Insidious) mais également références appuyées au premier film. Car, bien que non prévue fondamentalement, cette suite a le mérite de venir éclairer certains éléments du premier Insidious mais cette démarche apporte en même temps nombre d'éclairages sur les enjeux du second film, de telle sorte que l'impression que les deux chapitres pourraient constituer un seul et même long métrage se confirme tout au long du film. En effet, Insidious : Chapitre 2 vient densifier le récit global de ce diptyque, en y insérant des parallèles, des explications mais tout en conservant l'effet dévastateur et plébiscité quand le spectateur regarde ce genre de film : l'effroi. Conservant sa revendication de film véritablement d'épouvante, le bébé de James Wan utilise les ressorts classiques du sous-genre qu'est le film de fantômes : jump-scares omniprésents mais toujours bien disséminés au fur et à mesure du film, accords de musique stridents, incroyable capacité à instaurer une ambiance terrifiante avec peu de moyens... En cela, l'expression : "C'est dans les vieux bols qu'on fait les meilleures soupes" est en corrélation parfaite avec l'esprit de ce diptyque. De ce fait, loin d'être une suite calquée sur le premier, Insidious : Chapitre 2, tout en satisfaisant le critère de la peur, vient enrichir l'histoire aussi de cette famille, en y rajoutant des enjeux et en effectuant des clins d'oeil sympathiques au premier Insidious, ce qui est d'autant plus appréciable quand le spectateur l'a vu. Un bémol ? L'effet de surprise au moins mais au vu de ce qu'on aurait pu redouter, ce film là apparait comme une ample réussite.