Si on se réfère aux notes données par les spectateurs, "Insidious : chapitre 2" est de qualité similaire à "Insidious" premier du nom, voire un chouia supérieur (respectivement 3,6 contre 3,5). Suite directe de l’entame de cette saga, je dirai que le chapitre 2 est indéniablement supérieur à son aîné. Pourquoi ? Eh bien tout simplement parce qu’il y avait belle lurette qu’un film de ce genre ne m’avait pas procuré autant de frissons. Tout du moins durant les 70/75 premières minutes. Nous savons tous maintenant que James Wan s’est imposé comme le nouveau maître de l’épouvante. Et nous savons tous également combien il est difficile de rendre une bonne copie en matière de films portant sur les cas de possessions. Beaucoup de cinéastes s’y sont d’ailleurs cassé les dents. Il faut dire que depuis l’avènement de "L’exorciste" (1973), la barre était placée très très haut, même si le film de William Friedkin a pris aujourd’hui un léger coup de vieux. Mais alors, comment ce diable de James Wan s’y prend-il pour réussir là où beaucoup d’autres ont échoué ? Eh bien disons qu’il a l’art et la manière de jouer avec les nerfs du spectateur, sans avoir recours à des artifices spectaculaires. Par exemple, dès le début, on voit le lustre se balancer sans raison apparente, l’ambiance anxiogène faisant le reste. James Wan maîtrise son art, personne ne peut le nier. Sa manière qu’il a de promener sa caméra d’une pièce à une autre sans coupure tend à immerger le spectateur dans la maison comme s’il y était. Et en plus, le cinéaste utilise les jumps-scare avec grande intelligence en ne les laissant pas reposer uniquement sur la musique, mais les suggère par des mouvements de caméra judicieux car jamais surréalistes. Bref, il reste simple dans sa façon de filmer. Je veux dire qu’il montre les choses de telle façon à ce qu'elles collent au plus près de la réalité. Comme pour dire qu’un tel événement peut arriver à n’importe qui, que le spectateur croit ou non à ces phénomènes paranormaux. Evidemment, celui qui y croit et qui y est sensible vivra intensément cette nouvelle affaire. Alors si James Wan maîtrise son art de la sorte, c’est sans doute parce qu’il sait se mettre à la place du spectateur. Ainsi, il parvient à montrer les choses telles que nous les verrions, sans exagération aucune. Dans ce sens, les 70/75 premières minutes sont de haute-volée. Le chapitre 2 fait état certes d’un nouveau cas de possession dans la lignée directe de "Insidious", tout en entremêlant l’histoire des deux opus, et revenant en même temps sur le passé de Josh. Dans la peau de ce personnage, Patrick Wilson se montre une fois de plus convaincant. Lui qui parait si gentil et si prévenant, à l’instar de sa femme Renai (Rose Byrne) il parvient à nous inquiéter. Même son expression corporelle semble changer. Le spectateur s'interroge, mais n'y croit guère car il connait le personnage (et l'acteur). Au départ, impossible de deviner comment les choses vont tourner. Une fois le pot aux roses découvert, le final prend un air de bis repetita de l’épilogue de "Insidious". Quoique répondant à une certaine logique, je pense que tout le monde ou presque sera d’accord avec le fait qu’il aurait été préférable d’avoir quelque chose de différent. Mais le risque était sans doute trop grand de choquer par une chute incohérente. La préférence a donc été donnée à cette fameuse logique, laquelle permet d’apporter des explications aux questions restées sans réponses au terme du premier épisode. Résultat : la fin semble tomber un peu dans la facilité tant elle parait plus ou moins expéditive. Arf, je crois qu'il faut se faire à l'idée qu'on ne ne peut tout avoir. Mais comme je l'ai dit, les frissons sont là et suffisent à emporter la satisfaction du public.