Je poursuis mon exploration des films d’Aldo Maccione avec Les Ringards. Encore une fois, ça ne vole pas haut, et je dirais même que c’est un film du ventre mou de la filmo de Maccione, ce qui n’est pas fameux ! Le casting est pourtant attrayant, avec quand même des noms connus. Dans l’ensemble, les acteurs font plutôt bien le travail, et j’ai trouvé que le trio Guiomar-Maccione-Gérard fonctionne bien, avec un Maccione qui apporte le peps, et Guiomar et Gérard qui le contiennent un peu. Georges Wilson tient à peu près la route, même si on peine un peu à croire à son couple avec Mireille Darc dont le personnage est incongru. On ne sait pas trop pourquoi son personnage subit de tels revirements, et du reste, pas assez présente, j’ai trouvé que l’actrice était également trop effacée. A mon avis elle n’a pas vraiment été bien employée.
Ce petit monde parvient de temps en temps à faire sourire, parfois à créer un peu d’émotion (le dialogue entre Charles Gérard et Mireille Darc), mais malheureusement il se met globalement au service d’une histoire foutraque, pleine de séquences inutiles prétextes à des gags lourdauds (la danse), et l’on ressort du visionnage en se disant que rien ne tient. L’évolution du personnage de Mireille Darc, loufoque, le final, plein d’action mais invraisemblable… Le film semble avoir été écrit au fur et à mesure du tournage tellement ça donne une impression de lourdeur, de manque de cohérence, d’improvisation. Malgré un rythme qui se veut allant et quelques scènes d’action dans la deuxième partie, l’ensemble reste décevant à cause d’un humour sans relief et d’une intrigue ridicule. Je crois que le métrage aurait clairement mieux fait d’adopter un ton plus doux amer car ce trio de brigands bras cassés plus « marginaux » que méchants, vivant ensemble, avait le potentiel d’une histoire plus émouvante que drôle.
Formellement, c’est pas mémorable. La photographie est quelconque, par contre, il faut avouer un effort sur les décors. Le film a été tourné dans des lieux assez jolis, surtout la dernière partie, et il y avait visiblement un certain budget car on a quand même un passage sur un circuit de course qui déborde en scène d’action plutôt correcte pour l’époque et dans un métrage de ce genre. Après, faut pas s’enflammer non plus, Pouret filme tout ça avec un style très pépère qui ose, de temps en temps, des effets de style douteux à la Benny Hill. Surtout, là où j’ai été le plus déçu, c’est par la bande son. J’aime Francis Lai, mais là la musique est minimaliste, le thème envahissant et très répétitif, et pas très inspiré à mon sens.
En clair, un film dispensable. Une comédie des plus mineures, sans véritable intrigue, sans gags mémorables, qui essaye d’exister sur le seul cabotinage de ses acteurs prestigieux. Ok, ils font honorablement le travail dans l’ensemble, mais ça ne suffit pas à tenir un film, surtout que Pouret, qui essaye de rejouer un peu L’Aventure c’est l’aventure n’a pas un réel talent de metteur en scène. 1.5