C’est à une partie de poker en mouvement, impitoyable et mortelle, que nous sommes conviés. Nous assistons à une incessante course-poursuite vers un hypothétique trésor qui semble s’amuïr à mesure que les protagonistes sont censés s’en rapprocher. Ce qu’il faut savoir et mettre en pratique est simple et vital : tricher et mentir constamment, tuer ou être tué. Coups de bluffs et de revolver, menaces, mensonges et meurtres, mains hypocritement tendues et poings réellement serrés se succèdent dans le but de remporter la partie. Voila donc tous ces « ripoux », ces anti-héros et ces crapules sans scrupules lancés dans un jeu de massacre sans aucun temps mort. « Éliminez-vous les uns les autres » semble la devise guidant chaque être que l’appât du gain dévore ou dessoude. Les prétendants à la récompense s’entretuent, parfois fort cruellement, entre deux vannes bien senties, ponctuées de jurons crus et sonores. Non seulement le rythme trépidant de cette machine infernale ne faiblit jamais, mais il est soutenu par un humour noir ravageur et une ironie roborative de tous les instants : la ville dans laquelle on flingue comme on expire est la bien nommée « Harmony », l’avant dernier bouseux crasseux à passer l’arme à gauche - quoiqu’il fût droitier - termine sa chute mortelle… dans une baignoire (!), les enragés de la gâchette se canardent dans une usine désaffectée au milieu d’écriteaux du genre : « la sécurité d’abord », etc. On l’aura compris, l’ensemble est très réjouissant, volontairement caricatural et enlevé.De toute évidence, les comédiens se sont bien amusés en jouant leurs rôles de fripouilles odieuses, à tel point que l’on s’attend à entendre lors du générique de fin : « coupez ! c’est dans la boîte, les gars ! » et à voir tous ces macchabées ressusciter, l’œil goguenard, le sourire aux lèvres. Ce petit film sans prétention se révèle un régal de farce macabre. http://autopsie-du-monde.over-blog.com/article-fausse-donne-made-men-critique--39898167.html