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    Cartel
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    891 critiques spectateurs

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    nestor13
    nestor13

    58 abonnés 1 222 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 novembre 2013
    Hélas, le Mexique n'est pas que la patrie de trois des plus brillants réalisateurs de Hollywood actuellement, à savoir Alejandro Gonzalez Inarritu, Guillermo del Toro et bien entendu Alfonso Cuaron. C'est en effet surtout le pays de la violence, de la drogue, des assassinats, des enlèvements et de la séquestration abusive de jeunes femmes françaises. "Cartel" et son histoire très glauque nous le rappellent une fois de plus. Mais c'est avec délice que l'on plonge dans cette fange et dans ce monde des bas-fonds. Car même si ce film est un peu bavard et aussi bizarre que le teint et la coiffure de Javier Bardem ici, son cynisme et sa perversité nous tiennent en haleine et titillent notre curiosité perverse. Et si ce n'est certainement pas le meilleur opus de Ridley Scott, qui dirige à nouveau Michael Fassbender juste après "Prometheus", son savoir-faire nous permet de nous régaler quand même. En revanche, va vraiment falloir faire quelque chose pour améliorer la situation de cet abominable Mexique. Une bonne petite expédition là-bas à la Napoléon III et moi je dis que tout ça rentrerait dans l'ordre...
    Hallyne de Cinéglobe
    Hallyne de Cinéglobe

    23 abonnés 376 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 12 décembre 2013
    Quelle incompréhension que Cartel soit noté aussi bas par les critiques! Certes, il ne faut pas s'attendre à un film d'action traditionnel mais plutôt à un thriller psychologique qui sort des codes formatés. Une oeuvre sombre qui propose un point de vue original pour nous plonger dans l'univers complexe d'un cartel de la drogue: en ne montant que les pions. Un rythme donc très particulier et ambitieux, pas forcément adapté à tous les publics.

    C'est un plaisir de plonger dans une atmosphère inquiétante et un scénario réfléchi. Ajoutons un casting/jeu implacable (où Cameron Diaz la féline trouve un rôle à la hauteur de sa carrière), des personnages sortis tout droit d'un film et pourtant très réels, une tension qui monte en crescendo, de véritables enjeux dramatiques, des pointes de violence et même de l'humour.

    Attention, car oui, le rythme est assez curieux, long et bavard, l'histoire est volontairement floue et décousue, et les doses d'extravagance ne peuvent pas plaire à tout le monde. Mais le récit aborde indirectement de nombreuses thématiques sur les enjeux de la vie qui laisse à réfléchir (le prix du bonheur et du luxe, le rapport de force femme/homme ...).

    Une mise en scène sombre, riche qui sort de l'ordinaire, merci Ridley Scott.
    cylon86
    cylon86

    2 519 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 novembre 2013
    Après la déception causée par "Prometheus", Ridley Scott était attendu au tournant avec "Cartel". Outre son casting à tomber par terre, le film vaut la peine d'être vu pour la simple et unique raison qu'il a été écrit par Cormac McCarthy (à qui l'on doit entre autres "No country for old men" et "La Route" en romans). En effet, le style de McCarthy, reconnaissable entre tous, permet d'apporter de l'originalité à une histoire qui a déjà été vue plusieurs fois. En se moquant éperdument des pourquoi et des comment et en laissant les dialogues (d'ailleurs brillants) expliquer la psychologie des personnages, le film déconcerte mais trouve sa force. Si l'intrigue reste volontairement un peu floue et qu'elle nous laisse confus à certains moments, la force des dialogues et des tensions sous-jacentes qu'ils renferment (renforcés par la musique) est telle qu'on se laisse forcément happer pour ne pas ressortir indemne car il faut avouer que McCarthy n'a jamais ménagé ses personnages. A la caméra, Ridley Scott, lui, sait ménager ses acteurs et leur réserve de savoureuses compositions. En avocat anonyme pris au piège dans un engrenage qu'il ne maîtrise pas, Michael Fassbender est très bon, se trouvant face à une Cameron Diaz plus diabolique et sexy que jamais, un Javier Bardem irrésistiblement excentrique et un savoureux Brad Pitt dont chaque scène est un régal et pas uniquement à cause de son look de cow-boy qui lui va bien.
    NammJones
    NammJones

    110 abonnés 1 719 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 novembre 2013
    Un film à voir deux fois !
    Pour bien comprendre et suivre les détails de cette machination passionnante, c'est vrai que deux visionnages ne sont pas de trop. Ce n'est pas aussi compliqué qu'un Matrix néanmoins la mise en scène particulière et les rôles des personnages sont importants et détaillés.
    C'est un film réussi grâce à ce casting : Cameron Diaz en femme fatale, Fassbender en avocat, Pitt en Pitt version homme mur et Bardem en déjanté.
    On passera, bien sur sur Cruz, qui n'est là que pour la touche latine et n'apporte rien de spécial au film.
    A voir et à revoir donc.
    kevinsolstice
    kevinsolstice

    58 abonnés 1 931 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 octobre 2014
    très bon film, des acteurs au diapason, une intrigue incessante, un des meilleurs de scott
    JoRod
    JoRod

    59 abonnés 335 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 décembre 2013
    Le réalisateur d’Alien, Blade Runner et Gladiator qui croise la route du romancier auteur de No country for old men et La route, cela donne Cartel, au casting 5 étoiles que peu de personnes ne peuvent se vanter de réunir : Michael Fassbender, Penelope Cruz, Cameron Diaz, Javier Bardem et Brad Pitt pour ne citer qu’eux. Le moins que l’on puisse dire c’est que sur le papier le duo Scott-McCarthy était alléchant. Le résultat est de qualité. Cartel aborde la descente aux enfers d’un avocat, attiré par l’excitation, le danger et l’argent facile du trafic de drogues à la frontière américano-mexicaine. Rien de nouveau en apparence mais Ridley Scott livre un film déconcertant et très puissant, à la fois sombre et pessimiste malgré un scénario confus dans lequel on se perd un peu mais qui trouve son aura avec la classe et l’efficacité de sa mise en scène et la qualité de ses dialogues tranchants. L’œuvre en déconcertera plus d’un, tellement ce nouveau produit hollywoodien prend le contrepied de tout ce qui se fait actuellement en matière de thriller. Une petite surprise qui montre le retour en forme d’un réalisateur qui nous avait déçu avec Mensonges d’Etat, Robin des Bois et Prometheus.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 24 novembre 2013
    faut aller voir ce film pour comprendre pourquoi toutes les acteurs du casting sont des stars. pas un ne fait défaut. fassenberg est celui qui m'a le plus impressionné et ce n'est pas que pour sa plastique très bien mis en avant dans le film par ailleurs.

    l'histoire n'est pas transcendante mais sa narration rend l'ensemble très vivant. on ne s'ennuie pas!
    Manu711
    Manu711

    59 abonnés 850 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 février 2014
    Il en aura fallu du temps. Patienter de longues semaines pour enfin découvrir cette version longue de The Counselor, film ultra décrié à sa sortie, et qui durait d’ailleurs 25 minutes de moins que celle qui m’a été proposé de voir. Et bordel, ça valait le coup d’attendre.

    Je n’ai pas eu la chance de le voir en salles, mais même sans l’avoir vu, je peux quasiment assurer qu’il y a un sérieux problème avec la version ciné. Pourquoi une si mauvais réception, franchement ? Dans tous les cas je suis pressé de découvrir ce qui manquait en salles, car autant dire que dans cette mouture toute fraiche, rien n’est en trop, tout se tient, et c’est un véritable bonheur d’écriture et de mise en scène.

    Comme prévu, on a à faire à un exercice de style de Sir Ridley Scott. The Counselor est tout de même un film très particulier et pas très accessible. Disons qu’il faut être disposé à le voir et qu’il faut savoir un minimum à quoi s’attendre : il va falloir être patient et attentif.

    Bref, le film commence avec une scène particulièrement torride qui donne le ton : ça va être délicat, malin et jouissif. Dans le rôle principal, Fassbender, avocat qui décide d’aller voir si l’herbe est plus verte du côté des cartels, et qui va bien s’en méprendre. On vit clairement le film à travers son personnage, prenant tantôt le rôle du businessman à la gestion futée, tantôt celui du mec qui ne sait pas trop encore où il met les pattes. En gros, il a le cul entre deux chaises, et chacun de ses dialogues avec les personnages qu’il va rencontrer vont le mettre dans la position du dominateur ou bien du dominé.

    La quasi-totalité du film est constituée de face-à-face verbaux mettant en scène différents types de personnages. Alors si Fassbender navigue en eau trouble, on peut clairement remarquer que Cruz, qui n’est autre que sa future femme, symbolise l’innocence. La sulfureuse Diaz est l’incarnation du diable, et Bardem, l’homologue de Fassbender, pourrait être considéré comme le mec un peu trop sûr de lui. Reste Pitt qui semble être bien au dessus de tout ça et ayant toujours un plan de rechange. En définitive, quelque soit l’identité des personnages qui discutent (car oui, c’est un film où ça blablate plutôt pas mal), il est toujours possible d’analyser les enjeux de l’histoire. On retrouve une espèce d’opposition bien/mal permanente avec Fassbender au milieu de tout ça.

    L’intrigue principale en elle-même n’est pas originale pour un sou (une histoire de cartel) mais à l’honneur de servir le message de Cormac McCarty qui nous confirme après No Country for Old Men sa vision pessimiste sur le monde dans lequel nous vivons. McCarthy dépeint un monde où il n’y a pas de confiance entre les hommes, et où ils se battent tous individuellement pour la gloire et l’argent, et qu’ils courent à leur perte.

    Le traitement de ces thématiques sur les relations sociales et politiques est très proche du film des frères Coen sorti en 2008. Alors pourquoi décrier ce film ? Dans cette version longue, il faut certes s’accrocher, mais tout se tient et il suffit d’être patient et attentif. Autant Scott a pu faire des films bien en dessous de ce qu’on est en droit d’attendre de lui, autant The Counselor est probablement l’une de ses plus grandes réussites. Visuellement, c’est un pur bonheur, la photo est vraiment exquise. La direction d’acteurs est parfaite, et il faut même dire que le Sir s’est permis quelques petits plaisirs ici et là, et ça fait plaisir à voir. Puis il y a quand même un sacré lot de punchlines bien savoureuses et de situations absurdes pour notre plus grand plaisir.

    L’équilibre est à mon sens parfait. L’un des meilleurs films de 2013 avec Django, le Loup de Wall St, Mud, et Only God Forgives.
    Thewiks79
    Thewiks79

    15 abonnés 141 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 juillet 2014
    Bon films qui m'as laisser sur la fin! Je m'attendais à autres choses mais non. De bon acteurs, des dialogues tout bon, qui sont rechercher quand on y fait attention,une bonne surprise en tout cas. Un film à la gta comme j'ai pu le voir.
    7eme critique
    7eme critique

    534 abonnés 2 778 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 novembre 2013
    Quelle excellente surprise de la part de Ridley Scott ! Le metteur en scène réinvente ce style, au demeurant simple, en bousculant quelques codes et en proposant une telle originalité que le film ne mettra pas longtemps avant de décevoir une grande partie du public...(la profondeur et le réalisme prennent de temps en temps la place de la niaiserie et de la surdose d'action, n'en déplaise aux formatés du genre). Ridley est bel et bien toujours présent et frappe fort avec ce "Cartel" au casting exceptionnel et aux prestations remarquables qui l'accompagnent (mention au rôle de Diaz en particulier). Le scénario ne s'intéresse nullement au suspens, et trouvera sa force dans ses lignes de dialogues particulièrement succulentes, sans oublier certaines scènes chocs talentueuses vraiment bien pensées (on ne s'étonne pas de voir le même scénariste que "No country for old men"). On pensait connaître le film avant de l'avoir vu, on s'est littéralement trompé..."Cartel" surprend magistralement et se hisse sur le podium des meilleures réalisations Scottiennes.
    Hakim1976
    Hakim1976

    95 abonnés 352 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 novembre 2013
    Vachement critiqué négativement par mes co-blogueurs cinéphiles, j’ai failli zappé ce long métrage réalisé par Ridley Scott (Prometheus), dédié à la mémoire de son frère cinéaste Tony Scott! Tout d’abord ce thriller efficacement fataliste n’a rien d’un blockbuster malgré son casting de luxe! Car au départ, on peut facilement être déconcerté par les longs dialogues qui nous sont exposés mais on se rend vite compte que cette mise en scène s’en sert pour faire briller ses personnages, notamment les cinq têtes d’affiches, et ainsi approfondir leur personnalités tout en les humanisant! De plus, même si le suspense adopte une mécanique classique sur le fond (trahisons,,victimes etc), il se dévoile tout de même sous une forme assez originale de manière à nous dérouter sans scrupules lorsque l’on se met à prévoir ce qui doit arriver! L’histoire suit le protagoniste, sans nom, qui se fait appeler tout le long du film The Counselor (titre original), qui veut dire l’avocat en français. Il est joué par Michael Fassbender, Magneto dans X-Men First Class, mais présent également dans le Prometheus de Ridley Scott! Présenté comme un businessman qui gère ses magouilles sur fond de trafic de drogue, il va vite perdre pied de son destin et mettre en évidence ses faiblesses dans cette descente aux enfers sans retour possible! Émouvant, touchant et attendrissant, l’homme confirme ses talents de comédien encore une fois. Mais même s’il est le personnage central, il se fait quand même volé la vedette par…

    suite: voir lien .
    Marty08
    Marty08

    19 abonnés 388 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 novembre 2013
    En sortant de "Cartel", j'avais l'impression de revenir 6 mois en arrière, à l'instant où je quittais la séance de "Only God Forgives". C'est dire si "Cartel" m'a laissé perplexe. Pourtant, on peut légitimement se demander ce qui rapproche les deux films. Car tout les oppose. "Cartel" est un film bavard, où les personnages se racontent quelques anecdotes, rigolent de temps en temps, se lancent quelques piques, quelques vannes, mais surtout des avertissements. Dans "Cartel", les personnages n'actionnent le récit que par le biais de quelques préventions. Chacun y va de sa répartie, mais le résultat est le même pour tous. Car "Cartel" est un film où ses marionnettes parlantes ne discutent que de ce qui s'est passé, ce qui aurait pu se passer, ce qui se passe en ce moment, ce qui va se passer, ce qui pourrait se passer, ce qui devrait se passer dans ce cas là, etc. Le film de Ridley Scott est une oeuvre se déroulant dans un monde de prophètes de pacotille, de baratineurs de première classe. Si le film est si difficile à aborder, c'est que le second degré semble devenir une sorte de langage universel, l'essence même de la nature humaine. Comme si le Nouveau Mexique était une sorte de planète lointaine, ou encore une alternative presque futuriste du monde d'aujourd'hui.
    Et écouter tous ces gredins diverger est une source de plaisir hors du commun. En tentant le pur exercice de storytelling et en posant sa caméra pour une limpidité faussement plate, Scott restitue un pouvoir de la suggestion qu'il avait aidé à instaurer avec "Alien". Il façonne, avec l'aide de McCarthy, un pur objet de fascination sur la force des mots et de la parole. Sur le poids du verbe. "Cartel" est un film sur le langage. Un langage presque autiste dans sa façon d'approcher chaque situation par la provocation d'une voix. A ce petit jeu, les acteurs laissent libre cours à leur imagination. Leurs paroles définissant leur caractère, volontairement flou, on ne saura jamais ce qui a motivé l'un ou l'autre. Ni qui ils auraient pu être, ou ont déjà été. Ce ne sont que des pantins de théâtre, dont les expressions faciales leur donneraient presque un surnom : Fassbender l'émotif, Bardem l'amoureux, Pitt le confiant, Diaz la trouble et Cruz... le dommage collatéral.
    De toute cette spirale meurtrière, Ridley Scott en tire l'un de ses films les plus fascinants, comme s'il revenait à l'époque de "Blade Runner" et faisait du discours final du réplicant Roy Batty la prophétie d'un monde déjà éteint dont "Cartel" est aujourd'hui l'extension. Le plus fascinant de tout cela étant la mise en scène, d'une sobriété désarmante, sans éclat, mais toujours omniprésente tant l'histoire narrée laissait attendre une folie visuelle. Ou comment le film le plus esthétiquement sage de Ridley devient l'un de ses plus beaux.
    jerem j
    jerem j

    30 abonnés 80 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 4 mars 2021
    Souvent c'est assez juste, mais là je ne comprends pas la moyenne spectateurs pour ce film; perso je le trouve très bien... tu sens petit à petit que l'étau se resserre, se resserre.. c'est la cas de le dire, sans spoiler ;-)
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 13 novembre 2013
    Budget modeste pour le réalisateur de Prometheus – 23 millions de dollars-, Cartel aurait presque pu donner matière à une pièce de théâtre tant il se consacre au texte de McCarthy et au talent des acteurs. Un casting de luxe qui ne gâche pas son plaisir: Cameron Diaz surprend par sa composition sulfureuse. Déconcertant, bavard, soporifique pour tous ceux qui espéraient un thriller bien classique, Cartel est un film ambitieux et d’une profondeur étonnante. De la philosophie de genre.
    Kilian Dayer
    Kilian Dayer

    110 abonnés 838 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 mars 2014
    Le pari risqué de Ridley Scott, s’associant au célèbre dramaturge américain Cormack McCarthy, n’aura pas, d’un point de vue critique, porté ses fruits. Si pour ma part j’ai trouvé le travail associatif entre ces deux figures, cinématographique et littéraire, pour le moins fructueux j’admets cependant que The Consuelor n’est certainement pas le film attendu par la majorité. Annoncé comme un hit d’action dans la lignée de la série Breaking Bad et du très didactique Trafic de Steven Soderbergh, voilà que débarque un film nihiliste au possible qui ne prend jamais la peine de ménager un public non-averti préalablement de son contenu. Monologues philosophiques sur le sens de la vie, sur l’acte sexuel, scènes d’échanges bavardes n’ayant rien à voir avec le tissu narratif, longues parades d’aisances de la part de personnages que l’on ne situe que difficilement dans le récit, Cartel n’est jamais facile d’accès. Pour autant, ceux qui connaissent, qui adhèrent, aux tribulations pessimistes du romancier dramaturge qu’est McCarthy, ne pourront pas s’étonner de l’allure que prend le film.

    Le casting cinq étoiles aspire lui aussi à attirer le public en masse. Rien de moins que Michael Fassbender, Javier Bardem, Brad Pitt, Pénélope Cruz et Cameron Diaz, entre autres, n’auront pris part à cette délicate dissertation sur l’atrophie de l’espèce humaine. Soyons clairs, si Scott et McCarthy situent la narration dans le domaine des cartels de la drogue, c’est bien pour dénoncer l’appât du gain de chacun dans un business des plus lucratifs. Chacun, obsédé par sa richesse, par ses soucis financiers, fait l’impasse sur toutes les bonnes mœurs pour devenir une sorte de monstre individualiste, fait entraînant dans son sillage son lot de drames impondérables. La richesse n’est jamais dissociable de la violence, le succès de crime. L’on reconnaîtra alors aisément l’élan défaitiste de l’écrivain, qui se pose depuis des décennies comme l’homme dressant les portraits les plus noirs de notre espèce. Chaque acte entraîne des répercussions, ici souvent très sombres. Les dialogues, quant à eux, ne résultent pas d’une écriture propre au cinéma mais bel et bien d’un roman noir, haut fait d’une littérature dramatique qui laissera sans doute une bonne partie du public sur le bord de la route.

    Alors que les frères Coen et Jon Hillcoat on parfaitement su adapter des récits de Cormack McCarthy sur les écrans, c’est simplement parce que les réalisateurs ont dissocié littérature et cinéma lors de leurs processus de narration. Ce ne fût pas le cas chez Ridley Scott qui prend simplement la place du metteur en scène sous le joug du romancier. Je ne peux, pour ma part, pas accabler le célèbre réalisateur britannique, qui selon moi, fait un énorme travail sur le tournage de Cartel. Oui, si la narration et l’absence de rayonnement divertissant ont fait de Cartel un échec commercial, le film n’en reste pas moins un franc succès technique et artistique. L’on constate très vite que Scott n’a pas perdu la main en termes de mise en scène, une bonne partie de ses plans étant excellents. Les interprétations, elles aussi, sont fantastiques, celles de Fassbender, bien sûr, mais plus surprenant, surtout celle de Cameron Diaz, actrice que l’on avait depuis longtemps, voir jamais, vue aussi charismatique. Notons que la place des femmes dans les écrits de McCarthy est prépondérante à sa vision du monde. L’écrivain ne voie pas le beau sexe comme nos égaux mais comme des déesses côtoyant l’homme pour se divertir. Cela se ressent incessamment dans le film de Ridley Scott.

    Sans doute voué à devenir un film culte pour des raisons incomprises, sans nihilisme extrême, notamment, le dernier né de l’écurie Scott Free, en l’hommage du frère décédé, est selon moi un monument de noirceur, un film si particulier qu’il ne peut s’adresser qu’à une toute petite partie des téléspectateurs. Si j’ai moi-même apprécié l’œuvre, je ne peux que comprendre le mépris de certain pour un film qui ne permet jamais le sourire, la gaieté et qui s’évapore souvent dans des monologues psychologiquement délicat. Faut aimer, comme dirait certain. Beau travail de la part du réalisateur, qui dans un sens, s’approche un tantinet des tribulations philosophiques de son Prometheus. Avis aux amateurs. 15/20
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