Petit budget ce Cartel avec ses 25 millions de dollars, somme relativement faible comparée par exemple au 150 millions de Prometheus (2012) ou aux 200 millions de Robin des Bois (2010), deux dernières réalisations de Ridley Scott. Le metteur en scène de Blade Runner troque l’action et les effets spéciaux pour un thriller dramatique sous fond de trafic de drogues.
L’avocat (Michael Fassbender) s’éprend d’amour pour Laura (Penélope Cruz), mais, attiré par l’argent facile du trafic de drogue, fera affaire avec Reiner (Javier Bardem), leader du Cartel à la frontière américano-mexicaine. L’excitation de l’avocat fera place à l’angoisse, sa lente descente aux enfers aura des conséquences fatales. Quant à Malkina (Cameron Diaz), la compagne de Reigner, elle est à l’image du guépard, son animal de prédilection, chasseur dans toute sa pureté, agile, tactique et précis.
Cartel possède un casting absolument impressionnant (Fassbender, Cruz, Bardem, Pitt) et c’est à lui que revient le peu de mérite que doit recevoir le film. Car nous faire tenir près de deux heures devant un film où la mise en scène est à peu près égale à celle Plus Belle la Vie, très simpliste avec des dialogues vides à deux personnages, il fallait de sacrés comédiens. Dommage aussi que la lumière ne les mettent pas en avant, comme elle ne met pas en avant non plus la texture des décors. A croire que Dariusz Wolski (Pirates des Caraïbes, Sweeney Todd) éclaire ici son premier film en se contentant de placer un projecteur par scène pour qu’il y ait un niveau acceptable dans l’image peu importe que ce soit sur élément important, peu importe si les acteurs sont dans le noir. C’est peut être intentionnel, mais c’est moche.
C’est dommage que le film soit raté, l’idée de changer de genre en conservant un casting important et un script basé sur les dialogues dans un milieu d’action aurait pu être un bon exercice de style. Mais Ridley Scott déçoit, on s’ennuie devant ce film affligeant, long, inintéressant, qui se veut sombre et nihiliste, il y aurait quelques leçons à prendre du coté de chez Cronenberg et de son Cosmopolis (2012) par exemple.
Un film mal maîtrise qui sera sans doute soutenu par la presse cinématographique dite intellectuelle (je ne vise personne), le scénario étant de Cormac McCarthy. On a peur pour les prochaines réalisations de Scott et notamment pour son Blade Runner 2 prévu pour 2014.
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